HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre III

Chapitre 2

  Chapitre 2

[3,2] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ B'. Ταῦτα μὲν Πλούταρχος. Ἡμεῖς δὲ ἔγνωμεν ἐκ τῶν παρατεθεισῶν αὐτῷ φωνῶν ὡς ἄρα καὶ θαυμαστὴ καὶ ἀπόρρητος φυσιολογία τῆς Ἑλληνικῆς θεολογίας θεῖον μὲν οὐδὲν οὐδέ τι μέγα καὶ θεοπρεπὲς καὶ τῆς ἀνατάσεως ἄξιον ἐπήγετο. Ἀκήκοας γὰρ τὴν Ἥραν τοτὲ μὲν γαμήλιον ἀναγορευομένην καὶ τὴν ἀνδρὸς καὶ γυναικὸς συμβίωσιν δηλοῦσαν, τοτὲ δὲ τὴν γῆν πάλιν Ἥραν ὀνομαζομένην, τοτὲ δὲ τὴν ὑγρὰν οὐσίαν, τὸν δὲ Διόνυσον εἰς τὴν μέθην μετενηνεγμένον, εἰς νύκτα δὲ τὴν Λητὼ καὶ τὸν ἥλιον εἰς Ἀπόλλωνα καὶ αὐτὸν δὲ τὸν Δία εἰς τὴν θερμὴν καὶ πυρώδη δύναμιν. Οὐκοῦν πρὸς τῇ τῶν μύθων ἀπρεπείᾳ καὶ δοκοῦσα σεμνοτέρα διήγησις καὶ φυσιολογία οὐκ ἐπί τινας οὐρανίους νοερὰς καὶ θείας δυνάμεις οὐδ´ ἐπὶ λογικὰς καὶ ἀσωμάτους ἀνῆγεν οὐσίας, κάτω δὲ πάλιν καὶ αὐτὴ εἰς μέθας καὶ γάμους καὶ ἀνθρώπεια πάθη εἴς τε πῦρ καὶ γῆν καὶ ἥλιον καὶ τὰ λοιπὰ τῆς ὕλης στοιχεῖα κατέστρεφεν τὰ μέρη τοῦ κόσμου, καὶ πλέον θεοποιοῦσα οὐδέν. Τοῦτο δὲ καὶ Πλάτων οἶδεν. Ὁμολογεῖ γοῦν διαρρήδην ἐν Κρατύλῳ μηδὲν πλέον τῶν ὁρωμένων τοῦ κόσμου μερῶν τοὺς πρώτους τῶν περὶ τὴν Ἑλλάδα ἀνθρώπων ἐγνωκέναι, μόνους δὲ θεοὺς εἶναι τοὺς ἐν οὐρανῷ φωστῆρας καὶ τὰ λοιπὰ τῶν φαινομένων νομίσαι. Λέγει δ´ οὖν ὧδε πρὸς λέξιν· « Φαίνονταί μοι οἱ πρῶτοι τῶν ἀνθρώπων περὶ τὴν Ἑλλάδα τούτους μόνους τοὺς θεοὺς ἡγεῖσθαι οὕσπερ νῦν πολλοὶ τῶν βαρβάρων, ἥλιον καὶ σελήνην καὶ γῆν καὶ ἄστρα καὶ οὐρανόν. » Ἀλλὰ τὰ μὲν Ἑλληνικὰ τοιαῦτα. Ἴδωμεν δὲ καὶ τὰ τούτων παλαίτατα· ἦν δὲ τὰ Αἰγύπτια. Τὴν Ἶσίν φασι καὶ τὸν Ὄσιριν τὸν ἥλιον καὶ τὴν σελήνην εἶναι καὶ Δία μὲν τὸ διὰ πάντων χωροῦν πνεῦμα, Ἥφαιστον δὲ τὸ πῦρ, τὴν δὲ γῆν Δήμητραν ἐπονομάσαι Ὠκεανόν τε τὸ ὑγρὸν νομίζεσθαι παρ´ Αἰγυπτίοις καὶ τὸν παρ´ αὐτοῖς ποταμὸν Νεῖλον, καὶ τὰς τῶν θεῶν ἀναθεῖναι γενέσεις· τὸν δὲ ἀέρα φασὶν αὐτοὺς προσαγορεύειν Ἀθηνᾶν. Τούτους δὲ τοὺς πέντε θεούς, τὸν Ἀέρα λέγω καὶ τὸ Ὕδωρ τό τε Πῦρ καὶ τὴν Γῆν καὶ τὸ Πνεῦμα, τὴν πᾶσαν οἰκουμένην ἐπιπορεύεσθαι, ἄλλοτε ἄλλως εἰς μορφὰς καὶ ἰδέας ἀνθρώπων τε καὶ παντοίων ζῴων σχηματιζομένους, καὶ τούτων ὁμωνύμους παρ´ αὐτοῖς Αἰγυπτίοις γεγονέναι θνητοὺς ἀνθρώπους, Ἥλιον καὶ Κρόνον καὶ Ῥέαν, ἔτι δὲ Δία καὶ Ἥραν καὶ Ἥφαιστον καὶ Ἑστίαν ἐπονομασθέντας. Γράφει δὲ καὶ τὰ περὶ τούτων πλατύτερον μὲν Μανεθῶς, ἐπιτετμημένως δὲ Διόδωρος ἐν τῇ προλεχθείσῃ αὐτοῦ γραφῇ ὧδέ πως ἱστορῶν κατὰ λέξιν· [3,2] CHAPITRE II. Voilà ce que dit Plutarque, et d'après ce peu de paroles que nous venons d'extraire de son ouvrage, nous pouvons juger s'il y a vraiment dans cette célèbre et mystérieuse théologie des Grecs, rien qui soit digne de la grandeur de la divinité, rien que l'on puisse convenablement offrir à la vénération. Ainsi, vous avez vu Junon d'abord déesse du mariage et symbole de l'union des deux sexes; vous l'avez vue ensuite devenir la terre, puis enfin l'eau. Vous avez aussi vu Bacchus devenir l'ivresse, Latone la nuit, Apollon le soleil. Jupiter lui-même l'élément du feu. Ainsi, pas plus que les fables elles-mêmes avec leurs absurdités, ce prétendu sens allégorique qu'on nous présente comme plus grave et fondé sur la nature, n'élève donc notre esprit jusqu'à un être céleste, intelligent, divin, jusqu'à une nature raisonnable, qui ne participe point à la grossièreté des corps; mais elle nous rabaisse toujours à des débauches, des obscénités, en un mot, à toutes les passions humaines, et elle réduit toutes les parties du monde au feu, à la terre, au soleil et aux autres éléments matériels, parce qu'elle ne reconnaît qu'en eux la divinité. Ce fait n'était pas ignoré de Platon: car dans son Cratyle, il affirme textuellement que les premiers hommes qui habitèrent la Grèce ne portèrent pas leurs connaissances au-delà des objets visibles, et que les seuls êtres en qui ils aient admis la divinité, furent les astres du firmament et les autres phénomènes. Voici comment il s'exprime à ce sujet: « Il me paraît démontré, dit-il, que les premiers habitants de la Grèce n'eurent pas d'autres dieux que les nations barbares, c'est-à-dire le soleil, la lune, la terre, les étoiles, le ciel. » Voilà pour la Grèce. Maintenant, arrêtons nos regards sur des fables qui remontent à une plus haute antiquité, celles des Égyptiens. On sait que leur Osiris était le soleil, Isis la lune, Jupiter l'air qui pénètre tout, et qu'ils avaient donné au feu le nom de Vulcain, à la terre celui de Gérés; qu'ils appelaient Océan, l'élément humide, et en particulier leur fleuve du Nil, auquel ils attribuaient l'honneur d'avoir donné naissance aux dieux; que Minerve n'était autre chose que l'air. Or, ces cinq dieux, savoir: l'air, l'eau, le feu, la terre et le vent, parcoururent l'univers et prirent diverses formes d'hommes ou d'animaux. Ces dieux prirent aussi des noms d'hommes que l'Égypte avait vus naître; ils appelèrent le soleil Saturne, Rhéa, Jupiter, Junon, Vulcain, Vesta. Manéthon en parle fort au long; mais nous citerons le récit plus succinct de Diodore de Sicile, qui s'exprime ainsi dans l'ouvrage auquel nous avons déjà emprunté quelques extraits.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 20/09/2007