HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, livre VI

Chapitre 9

 Chapitre 9

[6,9] Θ'. <1> πολλὰ μὲν οὖν καὶ ἄλλα παράδοξα οἱ τῆς παροικίας πολῖται ὡς ἐκ παραδόσεως τῶν κατὰ διαδοχὴν ἀδελφῶν τοῦ Ναρκίσσου μνημονεύουσιν, ἐν οἷς καὶ τοιόνδε τι θαῦμα δι' αὐτοῦ γεγονὸς ἱστοροῦσιν. <2> Κατὰ τὴν μεγάλην ποτὲ τοῦ πάσχα διανυκτέρευσιν τοὔλαιόν φασιν τοῖς διακόνοις ἐπιλιπεῖν· ἐφ' ὧι τὸ πᾶν πλῆθος δεινῆς ἀθυμίας διαλαβούσης, τὸν Νάρκισσον τοῖς τὰ φῶτα παρασκευάζουσιν ἐπιτάξαι ὕδωρ ἀνιμήσαντας ὡς αὐτὸν κομιεῖσθαι. <3> Τούτου δὲ ἅμα λόγωι πραχθέντος, ἐπευξάμενον τῶι ὕδατι, ἐγχέαι κατὰ τῶν λύχνων πίστει τῆι εἰς τὸν κύριον γνησίαι παρακελεύσασθαι· ποιησάντων δὲ καὶ τοῦτο, παρὰ πάντα λόγον δυνάμει παραδόξωι καὶ θείαι μεταβαλεῖν ἐξ ὕδατος εἰς ἐλαίου ποιότητα τὴν φύσιν, παρά τε πλείστοις τῶν αὐτόθι ἀδελφῶν ἐπὶ μήκιστον ἐξ ἐκείνου καὶ εἰς ἡμᾶς βραχύ τι δεῖγμα τοῦ τότε θαύματος φυλαχθῆναι. <4> Ἄλλα τε πλεῖστα περὶ τοῦ βίου τοῦδε τοῦ ἀνδρὸς μνήμης ἄξια καταλέγουσιν, ἐν οἷς καὶ τοιόνδε τι. Τὸ εὔτονον αὐτοῦ καὶ στερρὸν τοῦ βίου φαῦλοί τινες ἀνθρωπίσκοι μὴ οἷοί τε φέρειν, δέει τοῦ μὴ δίκην ὑποσχεῖν ἁλόντας, διὰ τὸ μυρία κακὰ ἑαυτοῖς συνεγνωκέναι, συσκευὴν κατ' αὐτοῦ προλαβόντες συρράπτουσιν καί τινα δεινὴν καταχέουσιν αὐτοῦ διαβολήν. <5> Εἶτα πιστούμενοι τοὺς ἀκροωμένους, ὅρκοις ἐβεβαίουν τὰς κατηγορίας, καὶ μέν, μὴν ἀπόλοιτο πυρί, ὤμνυεν, δέ, μὴν σκαιᾶι νόσωι δαπανηθείη τὸ σῶμα, δὲ τρίτος, μὴν τὰς ὁράσεις πηρωθείη· ἀλλ' οὐδ' οὕτως αὐτοῖς, καίπερ ὀμνύουσιν, τῶν πιστῶν τις προσεῖχε τὸν νοῦν διὰ τὴν εἰς πάντας λάμπουσαν ἐκ τοῦ παντὸς σωφροσύνην τε καὶ πανάρετον ἀγωγὴν τοῦ Ναρκίσσου. <6> Αὐτός γε μὴν τὴν τῶν εἰρημένων μηδαμῶς ὑπομένων μοχθηρίαν καὶ ἄλλως ἐκ μακροῦ τὸν φιλόσοφον ἀσπαζόμενος βίον, διαδρὰς πᾶν τὸ τῆς ἐκκλησίας πλῆθος, ἐν ἐρημίαις καὶ ἀφανέσιν ἀγροῖς λανθάνων πλείστοις ἔτεσιν διέτριβεν. <7> Ἀλλ' οὐ καὶ τῆς δίκης μέγας ὀφθαλμὸς ἐπὶ τοῖς πεπραγμένοις ἠρέμει, μετήιει δὲ ὡς τάχιστα τοὺς ἀσεβεῖς αἷς καθ' ἑαυτῶν ἐπιορκοῦντες κατεδήσαντο ἀραῖς. Ὁὁ μὲν οὖν πρῶτος, ἐκ μηδεμιᾶς προφάσεως ἁπλῶς οὕτως, μικροῦ διαπεσόντος ἐφ' ἧς κατέμενεν οἰκίας σπινθῆρος, νύκτωρ ὑφαφθείσης ἁπάσης, παγγενεῖ καταφλέγεται· δὲ ἀθρόως τὸ σῶμα ἐξ ἄκρων ποδῶν ἐπὶ κεφαλὴν ἧς αὐτὸς προσετίμησεν ἑαυτῶι νόσου πίμπλαται· <8> δὲ τρίτος τὰς τῶν προτέρων συνιδὼν ἐκβάσεις καὶ τοῦ πάντων ἐφόρου θεοῦ τρέσας τὴν ἀδιάδραστον δίκην, ὁμολογεῖ μὲν τοῖς πᾶσιν τὰ κοινῆι σφίσιν αὐτοῖς ἐσκευωρημένα, τοσαύταις δὲ κατετρύχετο μεταμελόμενος οἰμωγαῖς δακρύων τε ἐς τοσοῦτον οὐκ ἀπέλιπεν, ἕως ἄμφω διεφθάρη τὰς ὄψεις. Καὶ οἵδε μὲν τῆς ψευδολογίας τοιαύτας ὑπέσχον τιμωρίας. [6,9] CHAPITRE IX. <1> Cependant les fidèles de cette église rapportent beaucoup d'autres miracles de Narcisse qu'ils ont appris par tradition des frères, de génération en génération;parmi ces faits, ils racontent le prodige suivant qu'il a opéré. <2> Un jour, pendant la grande veille de la nuit de Pâques, l'huile, dit-on, manqua aux diacres : tout le peuple en conçut une vive inquiétude; Narcisse ordonna à ceux qui préparaient les lampes, de tirer de l'eau avec une courroie et de l'apporter près de lui. <3> Cela fut exécuté sur-le-champ, il pria sur l'eau et commanda avec une loi véritable au Seigneur de la verser dans les lampes. On fit encore cela, et par une puissance au-dessus de tout discours, miraculeuse et divine, il transforma la nature de l'eau et l'amena à être de l'huile. Beaucoup de frères de ce pays ont, pendant très longtemps, depuis cette époque et même jusqu'à notre temps, gardé un peu de cette huile comme preuve du prodige d'alors. <4> On énumère encore, de la vie de cet homme, beaucoup d'autres faits dignes de mémoire, parmi lesquels celui-ci. Sa droiture et la fermeté de sa vie étaient insupportables à certains individus méchants : par crainte qu'une fois pris, ils ne subissent un châtiment, car ils avaient conscience de leurs très nombreux méfaits, ceux-ci prennent les devants, ourdissent ensemble contre lui une machination et lancent sur lui une calomnie terrible. <5> Ensuite, pour donner une garantie à ceux qui les entendaient, ils corroborent leurs dires par des serments : l'un jure de périr par le feu, l'autre de voir son corps dévoré par une maladie funeste et le troisième de perdre la vue. Mais même avec cela, quoiqu'ils eussent juré, personne parmi les fidèles ne fut de leur avis, à cause de la modestie de Narcisse qui avait toujours brillé aux yeux de tous et de sa vie tout à fait vertueuse. <6> Lui cependant ne supporta pas la malice de ces allégations ; d'ailleurs depuis longtemps il recherchait avec amour la vie philosophique. Il laissa donc tout à fait le peuple de l'église, alla se cacher dans les déserts et des lieux inconnus, et y passa de nombreuses années. <7> Mais l'œil puissant de la justice ne resta pas, lui non plus, oisif sur ce qui avait été accompli et celle-ci abandonna très rapidement les impies aux imprécations qu'ils avaient prononcées avec serment contre eux-mêmes. En ce qui concerne le premier, une petite étincelle tomba, sans cause aucune, purement et simplement, sur la maison qu'il habitait, la brûla entièrement pendant la nuit et lui-même lut entièrement consumé. Le second fut subitement, du bout des pieds à la tête, rempli du mal auquel il s'était condamné. <8> Le troisième, voyant l'accomplissement des premières imprécations et tremblant devant l'inéluctable justice du Dieu qui voit tout, avoua à tous les machinations ourdies entre eux. Dans son repentir il s'épuisa tellement en gémissements et ne cessa de pleurer avec une telle abondance qu'il perdit les deux yeux. Et voilà quel châtiment ils reçurent de leur mensonge.


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Dernière mise à jour : 11/05/2010