[6,45] ΜΕ'.
<1> Ἴδωμεν δ' ὁ αὐτὸς ὁποῖα καὶ τῶι Νοουάτωι διεχάραξεν, ταράττοντι τηνικάδε τὴν Ῥωμαίων ἀδελφότητα· ἐπειδὴ οὖν τῆς ἀποστασίας καὶ τοῦ σχίσματος πρόφασιν ἐποιεῖτο τῶν ἀδελφῶν τινας, ὡς δὴ πρὸς αὐτῶν ἐπὶ τοῦτ' ἐλθεῖν ἐκβεβιασμένος, ὅρα τίνα τρόπον αὐτῶι γράφει·
«Διονύσιος Νοουατιανῶι ἀδελφῶι χαίρειν. Εἰ ἄκων, ὡς φήις, ἤχθης, δείξεις ἀναχωρήσας ἑκών. Ἔδει μὲν γὰρ καὶ πᾶν ὅτι οὖν παθεῖν ὑπὲρ τοῦ μὴ διακόψαι τὴν ἐκκλησίαν τοῦ θεοῦ, καὶ ἦν οὐκ ἀδοξοτέρα τῆς ἕνεκεν τοῦ μὴ εἰδωλολατρῆσαι γινομένης ἡ ἕνεκεν τοῦ μὴ σχίσαι μαρτυρία, κατ' ἐμὲ δὲ καὶ μείζων. Ἐκεῖ μὲν γὰρ ὑπὲρ μιᾶς τις τῆς ἑαυτοῦ ψυχῆς, ἐνταῦθα δὲ ὑπὲρ ὅλης τῆς ἐκκλησίας μαρτυρεῖ. Καὶ νῦν δὲ εἰ πείσαις ἢ βιάσαιο τοὺς ἀδελφοὺς εἰς ὁμόνοιαν ἐλθεῖν, μεῖζον ἔσται σοι τοῦ σφάλματος τὸ κατόρθωμα, καὶ τὸ μὲν οὐ λογισθήσεται, τὸ δὲ ἐπαινεθήσεται. Εἰ δὲ ἀπειθούντων ἀδυνατοίης, σώιζων σῶιζε τὴν σεαυτοῦ ψυχήν. Ἐρρῶσθαί σε, ἐχόμενον τῆς εἰρήνης ἐν κυρίωι, εὔχομαι».
| [6,45] CHAPITRE XLV.
< LETTRE DE DENYS A NOVAT>
<1> Voyons ce que le même écrivit encore à Novat qui troublait alors la fraternité des Romains ; celui-ci prenait en effet pour prétexte de son apostasie et de son schisme certains des frères qui l'auraient contraint d'en venir là ; voyons de quelle manière Denys lui écrit :
« Denys au frère Novatien, salut. Si c'est malgré toi, comme lu le dis, que tu as été entraîné, tu le montreras en revenant spontanément. Il fallait en effet tout supporter plutôt que de déchirer l'Église de Dieu, et il n'est pas plus glorieux de rendre témoignage pour ne pas adorer les idoles, que pour ne pas faire de schisme; ceci est, selon moi, plus grand encore; car dans ce premier cas on est martyr pour son âme seule, et dans l'autre on l'est pour toute l'Église. Et maintenant si tu es convaincu, eh bien ! efforce-toi d'amener tes frères à l'union : cet acte de vertu sera pour toi plus grand que ton péché; l'un ne te sera plus imputé et l'autre sera loué. Si tu es impuissant auprès de ceux qui ne se laissent pas persuader, sauve avant tout ton âme. Je prie pour que tu ailles bien, et que tu t'attaches à la paix dans le Seigneur ».
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