[5,5] CHAPITRE V.
Ψαλμοῦ λβʹ.
«Τῷ λόγῳ κυρίου οἱ οὐρανοὶ ἐστερεώθησαν, καὶ τῷ πνεύματι τοῦ στόματος αὐτοῦ
πᾶσα ἡ δύναμις αὐτῶν.»
Καὶ ἐν ρʹ δὲ καὶ ϛʹ ψαλμῷ εἴρηται·
« Ἀπέστειλεν τὸν λόγον αὐτοῦ, καὶ ἰάσατο αὐτοὺς καὶ ἐρρύσατο αὐτοὺς ἐκ τῶν
διαφθορῶν αὐτῶν»,
καὶ πάλιν ἐν ρμζʹ·
« Ὁ ἀποστέλλων τὸ λόγιον αὐτοῦ τῇ γῇ, ἕως τάχους δραμεῖται ὁ λόγος αὐτοῦ».
Ἀλλὰ γὰρ τῷ μετὰ χεῖρας ψαλμῷ φάσκοντι
« Τῷ λόγῳ κυρίου οἱ οὐρανοὶ ἐστερεώθησαν»
συνᾴδει τὸ ἱερὸν εὐαγγέλιον διαρρήδην λέγον·
«Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος
ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι´ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο
οὐδὲ ἕν».
Θεὸν εἰκότως τὸ εὐαγγέλιον ὀνομάζει, ἐπεὶ καὶ διὰ τῶν πρόσθεν αὐτὸς οὗτος ὁ
νῦν θεολογούμενος λόγος καὶ σοφία καὶ γέννημα θεοῦ καὶ ἱερεὺς καὶ χριστὸς
βασιλεὺς καὶ κύριος καὶ θεὸς καὶ εἰκὼν ἀνηγόρευτο τοῦ θεοῦ. Καὶ ὅτι γε ἕτερος
ὢν τοῦ πατρὸς ὑπουργὸς ἦν αὐτοῦ, ὥστε ἐπικελευομένου τοῦ μείζονος αὐτὸν
δημιουργεῖν, ἑξῆς κατὰ τὸν παρόντα ἐπιλέγει ψαλμόν·
«Φοβηθήτω τὸν κύριον πᾶσα ἡ γῆ, ὑπ´ αὐτοῦ δὲ σαλευθήτωσαν πάντες οἱ
κατοικοῦντες τὴν οἰκουμένην. Ὅτι αὐτὸς εἶπεν, καὶ ἐγενήθησαν· αὐτὸς
ἐνετείλατο, καὶ ἐκτίσθησαν».
Πρόδηλον γὰρ ὡς ὁ λέγων ἑτέρῳ λέγει, καὶ ὁ ἐντελλόμενος ἑτέρῳ παρ´ ἑαυτὸν
ἐντέλλεται. Σαφῶς δὲ ἐπὶ τῇ τοῦ σωτῆρος ἡμῶν ἐνανθρωπήσει μυρία πλήθη ἐκ
πάσης τῆς γῆς, τοῦτ´ ἔστιν ἐξ ἁπάντων τῶν ἐπὶ τῆς γῆς ἐθνῶν, οὐκέτι ὡς τὸ πρὶν
τοὺς δαίμονας ἀλλ´ αὐτὸν ἐφοβήθη τὸν κύριον Ἰησοῦν, πάντες τε οἱ
κατοικοῦντες τὴν οἰκουμένην ἐσαλεύθησαν ἐπὶ τῷ τοῦ Χριστοῦ ὀνόματι,
ἀκολούθως τῷ νῦν φάσκοντι λογίῳ·
« Φοβηθήτω τὸν κύριον πᾶσα ἡ γῆ, ἀπ´ αὐτοῦ δὲ σαλευθήτωσαν πάντες οἱ
κατοικοῦντες τὴν οἰκουμένην».
Ταῦτα μὲν οὖν ἐκ τοῦ βʹ καὶ λʹ ψαλμοῦ. Σύμφωνα δὲ τούτοις εὕροις ἂν καὶ ἐν ρμηʹ
ψαλμῷ, ὃς διδάσκει οὐ τὰ περὶ γῆν μόνα, ἀλλὰ καὶ τὰ κατ´ οὐρανὸν καὶ
συλλήβδην ἅπασαν τὴν κτίσιν κατ´ ἐπικέλευσιν τοῦ τῶν ὅλων θεοῦ γεγονέναι.
Λέγει δ´ οὖν·
« Αἰνεῖτε τὸν κύριον ἐκ τῶν οὐρανῶν, αἰνεῖτε αὐτὸν ἐν τοῖς ὑψίστοις· αἰνεῖτε
αὐτόν, πάντες ἄγγελοι αὐτοῦ· αἰνεῖτε αὐτὸν πᾶσαι αἱ δυνάμεις αὐτοῦ· αἰνεῖτε
αὐτὸν ἥλιος καὶ σελήνη, αἰνεῖτε αὐτὸν πάντα τὰ ἄστρα καὶ τὸ φῶς· ὅτι αὐτὸς
εἶπεν καὶ ἐγενήθησαν, αὐτὸς ἐνετείλατο καὶ ἐκτίσθησαν».
Εἰ γὰρ αὐτὸς ἐνετείλατο, καὶ τίς ἦν ὁ τοσοῦτος, ὡς τὴν περὶ τῶν τηλικούτων
ἐντολὴν ὑποδέξασθαι, ἢ ὁ τοῦ θεοῦ λόγος ὁ ποικίλως διὰ τῆς παρούσης ἡμῖν
ὑποθέσεως θεολογούμενος καὶ λόγος θεοῦ προσαγορευόμενος εἰκότως, ὅτι δὴ
τοὺς τῶν ἁπάντων δημιουργικούς τε καὶ ποιητικοὺς λόγους ὁ παντοκράτωρ ἐν
αὐτῷ καταβέβληται, λόγῳ καὶ τάξει τὰ σύμπαντα διέπειν αὐτῷ καὶ διακυβερνᾶν
παραδούς; μὴ γὰρ οὖν τις ὑπολάβοι τῷ παρὰ ἀνθρώποις ἐκ συλλαβῶν
συνεστῶτι, ἔκ τε ὀνομάτων καὶ ῥημάτων συγκειμένῳ, ἐνάρθρῳ καὶ προφορικῷ
λόγῳ τὸν τοῦ θεοῦ παρόμοιον τυγχάνειν· ὅτι δὴ ὁ παρ´ ἡμῖν λόγος ἐν φωναῖς καὶ
συλλαβαῖς καὶ τοῖς διὰ τούτων σημαινομένοις κέκτηται τὴν οὐσίαν, διὰ γλώττης
καὶ ἀρτηριῶν φάρυγός τε καὶ στόματος προφερόμενος, ὁ δὲ τῆς ἀϊδίου καὶ
ἀσωμάτου φύσεως πάντη κατὰ πάντα τοῦ καθ´ ἡμᾶς παρηλλαγμένος οὐδὲν
ἀνθρώπειον ἐπάγοιτ´ ἄν, μόνῃ κεχρημένος τῇ τῆς προσρήσεως ὁμωνυμίᾳ, ἐπεὶ
μήτε φωνὴν τὴν δι´ ἀέρος κρούσεως ὑφισταμένην, μήτε ῥήματα, μήτε συλλαβάς,
μήτε γλῶτταν, μήτε στόμα, μήτε ὅλως τι τῶν ἀνθρωπείων καὶ θνητῶν ἐπὶ τοῦ
τῶν ὅλων θεοῦ παραληπτέον· ψυχῆς γὰρ ἂν εἴη λόγος οὗτος, οὐδαμῶς οἷός τε
καθ´ ἑαυτὸν δίχα ψυχῆς εἶναι ἢ ὑποστῆναι. Τοιόσδε γὰρ ὁ ἐν ἀνθρώποις λόγος,
ἰδίως μὲν ἀνούσιος ὢν καὶ ἀνυπόστατος, ὅλον δὲ αὐτὸ κίνησίς τε καὶ ἐνέργεια
διανοίας τυγχάνων. Ἀλλ´ οὐ καὶ ὁ τοῦ θεοῦ τοιοῦτος, ἔχων δὲ καθ´ ἑαυτὸν
οἰκείαν ὑπόστασιν πάντη θείαν καὶ νοεράν, ἰδίως μὲν ὑφεστῶσαν, ἰδίως δ´ αὖ
πάλιν ἐνεργοῦσαν, ἄυλόν τε οὖσαν καὶ ἀσώματον καὶ κατὰ πάντα τῇ τοῦ
πρώτου καὶ ἀγενήτου καὶ μόνου θεοῦ φύσει παρωμοιωμένην, τοὺς τῶν γενητῶν
ἁπάντων λόγους καὶ τὰς τῶν ὁρωμένων ἀσωμάτους τε καὶ ἀοράτους ἰδέας ἐν
ἑαυτῇ φέρουσαν. Διὸ καὶ σοφίαν αὐτὴν καὶ θεοῦ λόγον οἱ θεῖοι χρησμοὶ
προσαγορεύουσιν.
| [5,5] CHAPITRE V.
DU PSAUME XXXIII.
David a connu, comme nous, que le Verbe de Dieu qu'engendra ta volonté du Père, a créé le monde. Ce prophète annonce qu'il est envoyé par le Père pour guérir tes hommes, et qu'il remplira avec rapidité toute la terre de sa doctrine.
« Les cieux ont été créés par la parole du Seigneur, et toute leur puissance par le souffle de sa bouche » (Ps. XXXII, 6)
Il est dit aussi au CVIe psaume :
« Il a envoyé sa parole et il les a guéris, et il les a retirés de leur mort » (Ps., CVI, 20),
et au CXLVIIe :
« II envoie sa parole, et sa parole parcourt la terre avec légèreté. »
Or, à cette parole du psaume que nous considérons :
« Les cieux ont été créés par la parole du Seigneur »
est conforme au passage suivant de l'Evangile où il est dit sans mystère :
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu. Il était en Dieu dès le commencement. Toutes choses ont été faites par lui, et sans lui rien n'a été fait » (Jean, I, 1)
C'est à juste litre que l'Evangile l'appelle Dieu, puisque d'après les paroles que nous avons citées, celui qui est ici nommé Dieu, est désigné comme Verbe, sagesse et Fils de Dieu, comme pontife, christ, roi, seigneur, Dieu et image de Dieu. Et parce que, autre que le Père, il a été le ministre des ordres que lui imposait ce Dieu si élevé au- dessus de lui, le psaume cité ajoute avec raison :
« Que toute la terre craigne le Seigneur, que tous les habitants de l'univers tremblent devant lui; car il a dit, et la terre a été il a voulu et elle a été établie (Ps. XXXII, 8). »
Il est clair, en effet, que celui qui dit à quelqu'un, que celui qui commande, commande à un ministre autre que lui-même ; il est évident encore qu'après l'incarnation de notre Sauveur, une innombrable multitude, au sein des nations de la terre, cessa de redouter les démons et ne craignit plus que le nom du Seigneur Jésus. Au nom de Christ tous les habitants de la terre tremblèrent, car le psaume avait dit:
« Que toute la terre craigne le Seigneur; que tous les habitants de la terre tremblent devant lui. »
Ces paroles sont tirées du psaume XXXIIe, auquel est entièrement conforme le CXLVIIIe où il est affirmé que non seulement la terre, mais encore les cieux, toute créature en un mot a été produite par l'ordre de Dieu.
«Chantez le Seigneur, y est-il dit, dans les cieux ; chantez le Seigneur dès les hauteurs du firmament : Anges de Dieu, chantez le Seigneur; chantez-le, milices divines. Soleil et lune, louez le Seigneur. Astres de la nuit lumière du jour, chantez le Seigneur; car il a dit, et tout a été fait ; il a ordonné, et tout a été créé. »
Mais s'il a commandé, qui a pu recevoir un ordre aussi sublime, sinon le Verbe de Dieu, celui qui dans le cours de cet ouvrage a été reconnu de diverses manières et proclamé Verbe de Dieu et à juste litre, puisque le Tout-Puissant lui a confié les secrets créateurs et formateurs du monde, en lui remettant de dispenser et de gouverner toute existence avec intelligence et ordre? et que l'on ne croie pas que la parole articulée, expression de la pensée de l'homme, formée d'un assemblage de lettres, de noms et de verbes soit semblable à la parole de Dieu composée de sons, de syllabes et du sens qui leur est attaché. Notre langage se manifeste au secours de la langue, des artères, du pharynx et de la bouche ; mais éternelle et immatérielle, bien supérieure en un mot à celle qui nous unit sur la terre, la parole de Dieu n'a rien d'humain et n'a que le nom de commun avec notre langage ; car il n'est pas permis de supposer en Dieu une voix qui s'étend par le mouvement de l'air, des paroles, des syllabes, une langue, une bouche ou quelques autres des moyens de la créature humaine et mortelle; un tel langage serait celui de l'intelligence qui ne peut pas sans elle être ni subsister par lui-même. Tel est celui de l'homme qui n'a en propre ni substance, ni existence, mais qui est un mouvement et une opération de l'intelligence. Mais la parole de Dieu a par elle-même une essence divine et intelligente dont l'existence est spéciale, dont l'efficacité est à part, qui est libre, spirituelle, incorporelle, semblable en tout a ce Dieu unique, principe de l'être, sans principe lui-même, et qui contient en elle-même les raisons de toutes les créatures et les types éternels et invisibles de toutes les choses visibles ; aussi les divines Écritures l'appellent-ellles la sagesse et le Verbe de Dieu.
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