[5,13] CHAPITRE XIII,
Ἀπὸ τῆς Ἐξόδου.
«Καὶ Μωσῆς ἦν ποιμαίνων τὰ πρόβατα Ἰωθὼρ τοῦ γαμβροῦ αὐτοῦ», «καὶ ἦλθεν
εἰς τὸ ὅρος τοῦ θεοῦ ἐν Χωρήβ. ὤφθη δὲ αὐτῷ ἄγγελος κυρίου ἐν πυρὶ φλογὸς
βάτου»,
καὶ μεθ´ ἕτερα·
« Ὡς δὲ εἶδεν, ὅτι προσάγει ἰδεῖν, ἐκάλεσεν αὐτὸν ἐκ μέσου τοῦ βάτου λέγων,
Μωυσῆ Μωυσῆ, μὴ ἐγγίσῃς ὧδε· λῦσαι τὸ ὑπόδημα τῶν ποδῶν σου, ὁ γὰρ τόπος
ἐν ᾧ σὺ ἕστηκας ἐπ´ αὐτῷ γῆ ἁγία ἐστίν»,
καὶ μετ´ ὀλίγα·
«Καὶ εἶπεν κύριος πρὸς αὐτόν, ἐγώ εἰμι ὁ ὤν»,
καὶ αὖθις·
« Ἐλάλησεν κύριος πρὸς Μωυσῆν καὶ εἶπεν πρὸς αὐτόν, ἐγὼ κύριος ὤφθην πρὸς
Ἀβραὰμ καὶ Ἰσαὰκ καὶ Ἰακώβ, θεὸς ὢν αὐτῶν, καὶ τὸ ὄνομά μου οὐκ ἐδήλωσα
αὐτοῖς· καὶ ἔστησα τὴν διαθήκην μου πρὸς αὐτούς».
Ὥσπερ ἐπὶ τῶν ἐν ἀνθρώποις προφητῶν, Ἡσαΐου φέρε εἰπεῖν καὶ Ἱερεμίου καὶ
τῶν παραπλησίων, ἄνθρωπος μὲν ἦν τὸ ὁρώμενον, θεὸς δὲ ὁ διὰ τοῦ φαινομένου
ὡς ἂν δι´ ὀργάνου θεσπίζων, καὶ τοτὲ μὲν Χριστοῦ πρόσωπον, τοτὲ δὲ πνεύματος
ἁγίου, τοτὲ δὲ τοῦ ἐπὶ πάντων θεοῦ ἦν διὰ τοῦ προφήτου χρηματίζον, οὕτω δὴ
καὶ νῦν εἰσαγομένῳ τῷ Μωσεῖ ὁ ἀνωτάτω καὶ ἐπὶ πάντων θεὸς διὰ τοῦ φανέντος
ἀγγέλου τὰ προκείμενα θεσπίζει. Ὧν γένοιτ´ ἂν ὁ νοῦς τοιόσδε· σοὶ μέν, ὦ
προφῆτα, ὡς ἂν εἰσαγομένῳ καὶ μηδὲν πλέον ἀγγελικῆς ὀπτασίας χωροῦντι,
τέως τὸν ἐμὸν ἄγγελον ἐβουλήθην ὀφθῆναι, ἐμαυτοῦ τε τοὔνομά σοι μόνον
ἐμφανὲς καθίστημι, διδάσκων ὅτι
« Ἐγώ εἰμι ὁ ὤν»,
καὶ ὅτι τὸ ὄνομά μού ἐστιν κύριος· τοῖς δὲ σοῖς πατράσιν οὐ τοῦτο μόνον
ἐδήλωσα, ἀλλὰ καὶ τούτου μεῖζον ἐδωρησάμην· ὤφθην γὰρ αὐτοῖς. Τίς δὲ ἦν ὁ
τοῖς πατράσιν ὀφθείς; καὶ ὅτι μὴ ὁ ἐπὶ πάντων θεός, προαποδέδεικται, ἡνίκα τὸν
θεὸν καὶ τὸν κύριον· «ἄγγελον θεοῦ» ὠνομάσθαι ἐπεδείκνυμεν. Πῶς οὖν
ἐνταῦθα ὁ ἐπέκεινα τῶν ὅλων, αὐτὸς ὢν ὁ μόνος ἐπὶ πάντων θεός, ὦφθαί φησιν
τοῖς πατράσιν, ζητήσαι ἄν τις εἰκότως. Λυθείη δ´ ἂν τὸ ζητηθέν, εἰ τῇ ἀκριβείᾳ
τῆς θείας γραφῆς ἐπιστήσαιμεν. Λεγομένου γὰρ παρὰ τοῖς ἑβδομήκοντα τοῦ
« Καὶ ὤφθην πρὸς Ἀβραὰμ καὶ Ἰσαὰκ καὶ Ἰακώβ, θεὸς αὐτῶν ὤν»,
ὁ μὲν Ἀκύλας φησὶν
« Καὶ ὡράθην πρὸς Ἀβραὰμ καὶ πρὸς Ἰσαὰκ καὶ πρὸς Ἰακὼβ ἐν θεῷ ἱκανῷ»·
δι´ ὧν σαφῶς παρίστησιν, ὅτι μὴ αὐτὸς ὁ ἐπὶ πάντων θεός, ὁ μόνος ὤν, δι´ ἑαυτοῦ
ὤφθη, ἀλλ´ οὐδ´ ὥσπερ τῷ Μωσεῖ οὕτως καὶ τοῖς πατράσιν δι´ ἀγγέλου ἢ διὰ
βάτου ἢ πυρός, ἀλλ´ «ἐν θεῷ ἱκανῷ» χρηματίζοντι, ὥστε διὰ τοῦ υἱοῦ τὸν πατέρα
καὶ τοῖς πατράσιν ἑωρᾶσθαι, κατὰ τὸ εἰρημένον ἐν εὐαγγελίοις πρὸς αὐτοῦ
« Ὁ ἑωρακὼς ἐμὲ ἑώρακε τὸν πατέρα».
Ἐν αὐτῷ γὰρ καὶ δι´ αὐτοῦ ἡ τοῦ πατρὸς ἀπεκαλύπτετο γνῶσις. Ἀλλ´ ὅτε μὲν
ἀνθρώπων σωτήριος ἐπεφαίνετο, διὰ τῆς τοῦ υἱοῦ ἀνθρωπείας μορφῆς ἑωρᾶτο,
τοῖς θεοφιλέσιν τὴν εἰς ἀνθρώπους αὐτοῦ ἐσομένην σωτηρίαν τοῖς πᾶσι
παροῦσαν ἐξ ἐκείνου προαρραβωνιζόμενος· ὅτε δὲ τῶν ἀσεβῶν τιμωρὸς καὶ
κολαστὴς τῶν Αἰγυπτίων ἔμελλεν ἔσεσθαι, οὐκέτι «ἐν θεῷ ἱκανῷ», ἀλλ´ ἐν
ἀγγέλῳ διακόνῳ τῆς τιμωρίας καὶ ἐν εἴδει πυρὸς καὶ τῆς ὅσον οὔπω μελλούσης
αὐτούς, δίκην ἀγρίας καὶ ἀκανθώδους ὕλης, κατεσθίειν φλογὸς παρεφαίνετο.
Αἰνίττεσθαι οὖν φασι τὴν μὲν βάτον τὴν τῶν Αἰγυπτίων ἀγρίαν καὶ ἀπηνῆ καὶ
ἀνήμερον μοχθηρίαν, τὸ δὲ πῦρ τὴν διαλαβοῦσαν αὐτοὺς τιμωρὸν καὶ
κολαστήριον δύναμιν.
| [5,13] CHAPITRE XIII.
DE L'EXODE.
Le Dieu suprême, qui a manifesté ses volontés à Moïse par le ministère d'un ange, nous apprend lui-même qu'il s'est montré aux patriarches, non par un ange, mais par son propre fils.
«Or, Moïse paissait les brebis de Jothor son beau-père, et il vint à la montagne de Dieu à Horeb, et l'ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d'un buisson embrasé » (Exode, III, 1).
Et plus bas :
«Lorsqu'il vit qu'il venait pour regarder, il l'appela du milieu du buisson en disant : Moïse, Moïse, n'approchez pas d'ici; ôtez votre chaussure, car la terre sur laquelle vous vous arrêtez est une terre sainte. »
Après quelques autres paroles, le Seigneur lui dit :
« Je suis celui qui suis. »
Et encore :
« Dieu s'adressa à Moïse et lui dit : Je suis le Seigneur qui apparut à Abraham, à Isaac et à Jacob, leur Dieu ; je ne leur ai point manifesté mon nom, et je ne leur ai point donné mon alliance. »
De même dans les révélations faites aux prophètes qui ne vivaient pas au milieu des hommes, à Isaïe ou à Jérémie par exemple, et aux autres, un homme leur apparaissait, mais c'était Dieu qui parlait par sa bouche, comme par un instrument fidèle; et c'était tantôt la personne du Christ, tantôt celle de l'Esprit saint, tantôt encore celle du Dieu suprême, qui parlait par le prophète. Ainsi dans ce moment c'est par l'intermédiaire d'un ange que ce même Dieu adresse à Moïse les paroles citées. Voici le sens qu'il faut y attacher : A vous, prophètes, dont l'intelligence n'est pas assez développée et ne peut rien atteindre au-dessus de la vision des anges, je manifeste mon ange, et je ne vous révèle que mon nom. Je vous apprends que je suis celui qui suis, et que mon nom est le Seigneur. Mais à vos pères non seulement je l'ai fait connaître, je leur ai accordé davantage, je me suis offert à leurs yeux. Or, déjà il a été établi que ce n'est pas le Dieu créateur qui s'est manifesté à nos pères, lorsque nous avons démontré que le Seigneur et Dieu est nommé ange de Dieu. Comment donc celui qui est supérieur à tout et qui est le seul Dieu de l'univers peul-il dire qu'il a été vu de ses patriarches? Cette difficulté sera résolue si nous prenons le texte suivant ses termes propres ; car si les septante traduisent :
J'ai apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, dont je suis le Dieu, Aquila traduit ainsi :
J'ai apparu à Abraham et à Jacob en un Dieu convenable.
Ce passage établit donc que le Dieu unique et suprême n'a pas été vu en son essence; il ne s'est pas manifesté à nos pères comme à Moïse, par un ange, du milieu d'un buisson, ou du sein des flammes, mais en un Dieu convenable. Ainsi, par le moyen du Fils, le Père s'est montré aux patriarches selon ce que le Fils a dit dans l'Evangile :
« Celui qui m'a vu a vu mon Père » (Jean. XIV, 9),
car en lui et par lui se révélait la connaissance du Père. Lorsqu'il apparaissait comme le salut des hommes, il se montrait sous la forme humaine, et donnait ainsi à ses amis fidèles le gage de la rédemption générale qu'il devait opérer. Mais quand il sévit contre des impies et chassé l'orgueil de l'Égypte, ce n'est plus en un Dieu convenable qu'il apparaît, mais par un ange, ministre de ses vengeances, et sous l'apparence du feu et de la flamme, dont l'ardeur doit les dévorer comme des broussailles sauvages. Le buisson, dit-on, représente la féroce cruauté et la barbare corruption de ce peuple, et le feu la puissance vengeresse et répressive qui les a frappés.
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