Texte grec :
[1,10c] Ἕως μὲν οὖν οὐδέπω τὸ κρεῖττον οὐδὲ τὸ μέγα καὶ τίμιον καὶ
θεοπρεπὲς σφάγιον παρῆν ἀνθρώποις, ταῖς διὰ ζῴων θυσίαις λύτρα τῆς
ἑαυτῶν ζωῆς καὶ ἀντίψυχα τῆς οἰκείας φύσεως προσηκόντως ἀποδιδόναι
χρῆν τῷ θεῷ, ὡς καὶ ἔπραττον οἱ πάλαι θεοφιλεῖς, σεμνόν τι καὶ θεοφιλὲς
καὶ μέγα ἱερεῖον ἥξειν ποτὲ εἰς ἀνθρώπους τῷ θείῳ πνεύματι
προειληφότες, τὸ τοῦ παντὸς καθάρσιον κόσμου, οὗ καὶ τὰ σύμβολα τέως
ἐπιτελεῖν αὐτούς, προφήτας ὄντας καὶ τὸ μέλλον ἔσεσθαι
προτυπουμένους· ἐπειδὴ δὲ τὸ τέλειον παρῆν, τοῖς τῶν προφητῶν
ἀκολούθως θεσπίσμασι πέπαυτο τὰ πρῶτα καὶ λέλυτο παραχρῆμα διὰ τῆς
τοῦ κρείττονος καὶ ἀληθοῦς ἱερουργίας. Οὗτος δ´ ἦν ὁ Χριστὸς τοῦ θεοῦ,
ἄνωθεν ἐκ παλαιῶν χρόνων ἥξειν εἰς ἀνθρώπους καὶ προβάτου δίκην
ὑπὲρ παντὸς τοῦ τῶν ἀνθρώπων γένους σφαγήσεσθαι προαγορευόμενος.
ᾗ φησιν περὶ αὐτοῦ Ἡσαΐας ὁ προφήτης· « Ὡς πρόβατον ἐπὶ σφαγὴν ἤχθη,
καὶ ὡς ἀμνὸς ἐναντίον τοῦ κείροντος ἄφωνος ». Καὶ ἐπιλέγει· « Οὗτος τὰς
ἁμαρτίας ἡμῶν φέρει, καὶ περὶ ἡμῶν ὀδυνᾶται· καὶ ἡμεῖς ἐλογισάμεθα
αὐτὸν εἶναι ἐν πόνῳ καὶ ἐν πληγῇ καὶ ἐν κακώσει· αὐτὸς δὲ ἐτραυματίσθη
διὰ τὰς ἁμαρτίας ἡμῶν, καὶ μεμαλάκισται διὰ τὰς ἀνομίας ἡμῶν· παιδία
εἰρήνης ἡμῶν ἐπ´ αὐτόν, τῷ μώλωπι αὐτοῦ ἡμεῖς ἰάθημεν καὶ κύριος
παρέδωκεν αὐτὸν ταῖς ἁμαρτίαις ἡμῶν ». Αὐτὸς γὰρ « Ἁμαρτίαν οὐκ
ἐποίησεν, οὐδ´ εὑρέθη δόλος ἐν τῷ στόματι αὐτοῦ ». Τὰ ὅμοια τούτοις καὶ
Ἱερεμίας ἕτερος Ἑβραίων προφήτης ἐκ προσώπου τοῦ Χριστοῦ ἐπιφωνεῖ,
λέγων· « Ἐγὼ ὡς ἀρνίον ἄκακον ἀγόμενον τοῦ θύεσθαι ». Ἐπισφραγίζεται
τὰς τούτων προρρήσεις Ἰωάννης ὁ βαπτιστὴς ἐπὶ τῆς τοῦ σωτῆρος ἡμῶν
ἐπιφανείας. Ἰδὼν γὰρ αὐτὸν καὶ τοῖς παροῦσιν ἐπιδείξας, ὡς ἄρα αὐτὸς εἴη
ὁ προφητευόμενος, ἐπεφώνησεν· « Ἴδε ὁ ἀμνὸς τοῦ θεοῦ, ὁ αἴρων τὴν
ἁμαρτίαν τοῦ κόσμου ».
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Traduction française :
[1,10c] Comme les hommes n'avaient rien de meilleur, de plus grand, de
plus honorable, de plus agréable à Dieu, il fallait donc, afin d'expier leur
vie et de racheter leur existence, qu'ils immolassent des victimes au
Seigneur. C'est ce que firent les anciens fidèles annonçant ainsi, sous
l'inspiration de l'Esprit saint, la victime auguste, divine et majestueuse qui
devait venir un jour, le sacrifice d'expiation pour le monde entier, qu'ils
figuraient d'eux-mêmes comme prophètes et comme symboles de l'avenir.
Dès que cette victime parfaite apparut sur la terre, suivant les paroles des
prophètes, les anciennes oblations furent rejetées et remplacées par un
sacrifice supérieur et véritable. Ce fut le Christ de Dieu, dont la venue était
annoncée dès les anciens jours, et qui, semblable à un agneau, devait
être immolé pour tous les hommes. Isaïe, le prophète, dit de lui : « Il fut
conduit à la mort comme une brebis qu'on va égorger; il garda le silence
comme un agneau devant celui qui le tond »(Isaïe, LIII, 7). Le même
prophète dit encore : « Il a pris véritablement nos iniquités, et il souffre
pour nous. Et nous l'avons considéré comme un homme voué aux
fatigues, aux blessures et à l'affliction. Il a été percé de plaies pour nos
iniquités, et il a été brisé pour nos crimes. La vengeance, source de notre
paix, s'est appesantie sur lui. Nous avons été guéris par ses
meurtrissures, et Dieu l'a chargé seul des iniquités de tous, parce qu'il n'a
pas commis l'iniquité et que le mensonge n'a jamais été dans sa bouche. »
Jérémie, cet autre prophète des Hébreux, parle de la même manière
en la personne du Christ : « Je suis comme un agneau innocent qui est
mené au sacrifice » (Jérémie, XI, 19 ). Le témoignage de Jean-Baptiste à
l'avènement du Sauveur, confirme ces témoignages. En le voyant il le
montra à ceux qui étaient auprès de lui, comme celui que désignaient les
prophètes, et dit. « Voici l'agneau de Dieu, celui qui efface les péchés du
monde » (Jean, I, 19).
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