[1,9a] θʹ. Τί δήποτε μὴ ὁμοίως τοῖς παλαιοῖς καὶ παρ´ ἡμῖν τὰ τῆς
πολυπαιδίας σπουδάζεται.
Τούτων ὧδε ἐχόντων ζητήσαι ἄν τις εἰκότως· εἰ δὴ κατὰ τοὺς πάλαι
καὶ πρὸ Μωσέως θεοφιλεῖς ἄνδρας τὴν τοῦ σωτῆρος ἡμῶν εὐαγγελικὴν
διδασκαλίαν θεοσεβεῖν ὑποτίθεσθαι φαμέν, μίαν τε ἡμῶν τε κἀκείνων
εὐσέβειαν καὶ θεοῦ γνῶσιν τὴν αὐτήν, τί δῆτα οἱ μὲν περὶ γάμους καὶ
παιδοποιίας πλείστην εἰσῆγον σπουδήν, ἡμῖν δὲ τοῦτο παραμελεῖται τὸ
μέρος, καὶ πάλιν οἱ μὲν ταῖς διὰ ζῴων θυσίαις ἐξιλεούμενοι τὸν θεὸν
ἀνεγράφησαν, ἡμῖν δὲ καὶ τοῦτο πράττειν ὥς τι τῶν ἀνοσίων ἀπηγόρευται;
δύο γὰρ μόνα ταῦτα, οὐ σμικρὸν ἔχοντα λόγον, δόξειεν ἂν τοῖς ὑφ´ ἡμῶν
εἰρημένοις ἀντιπίπτειν, ὡς μὴ κατὰ ταῦτα τὸν παλαιὸν σωζόντων τῆς
εὐσεβείας τρόπον. Καὶ πρὸς ταῦτ´ οὖν τοιάνδε λύσιν ἐξ αὐτῶν πάρεστιν
ἀναλέξασθαι τῶν παρ´ Ἑβραίοις λογίων. Οἱ μὲν πρὸ Μωσέως ἐπ´
εὐσεβείᾳ μεμαρτυρημένοι ἀρχὴν ἔχοντος τότε καὶ συνισταμένου τοῦ βίου
γενέσθαι μνημονεύονται, τὰ δὲ καθ´ ἡμᾶς περὶ τέλος ἐλαύνειν. Διὸ τοῖς μὲν
σπουδάζεσθαι τὴν τῶν διαδόχων ἐπίδοσιν εἰς πολυανθρωπίαν, αὔξοντος
κατ´ ἐκεῖνο καιροῦ καὶ πληθύοντος εἰς ἀκμήν τε προϊόντος τοῦ τῶν
ἀνθρώπων γένους· ἡμῖν δὲ μὴ σφόδρα τι τοῦτο μέλειν, ὡς ἂν ἤδη τῶν
πραγμάτων φθινόντων καὶ ἀποληγόντων ἐπὶ πέρας τε ἔσχατον
ἐλαυνόντων, διαρρήδην τῆς τοῦ βίου συντελείας πρὸ〈ς〉 τῆς εὐαγγελικῆς
διδασκαλίας « ἐπὶ θύραις » ἐλαύνειν λεγομένης, ἀνανεώσεώς τε καὶ
παλιγγενεσίας αἰῶνος ἑτέρου ὅσον οὔπω μέλλοντος ἐπιστήσεσθαι
προκηρυττομένης.
Μία μὲν οὖν ἀπόδοσις αὕτη· δευτέρα δ´ ἂν εἴη τοιαύτη.
Τοῖς μὲν παλαιοῖς ἀνειμένον καὶ ἐλεύθερον μετιοῦσι βίον οὐδὲν ἦν
ἐμποδὼν οἴκου καὶ παίδων προΐστασθαι μετὰ τῆς περὶ τὸ θεῖον σχολῆς,
αὐταῖς γαμεταῖς καὶ παισὶ καὶ οἴκοις θεοσεβεῖν ἀπερισπάστως δυναμένοις,
καὶ μηδαμῶς ὑπὸ τῶν ἐκτὸς τῆς περὶ τὰ κρείττω προθέσεως
ἀποσπωμένοις· τὰ δὲ καθ´ ἡμᾶς μυρία τὰ ἐκτὸς καθέλκοντα καὶ εἰς
ἀλλοκότους φροντίδας περισύροντα τῆς τε περὶ τὰ θεῷ ἀρεστὰ σπουδῆς
ἀφιστάντα τυγχάνει. Τοῦτο γοῦν αἴτιον εἶναι τῆς τῶν γάμων συστολῆς
παρίστησιν ὁ τῆς εὐαγγελικῆς διδασκαλίας λόγος, φάσκων· « Τοῦτο δέ
φημι, ἀδελφοί, ὁ καιρὸς συνεσταλμένος ἐστίν. Τὸ λοιπὸν ἵνα καὶ οἱ ἔχοντες
γυναῖκας ὡς μὴ ἔχοντες ὦσι καὶ οἱ κλαίοντες ὡς μὴ κλαίοντες, καὶ οἱ
χαίροντες ὡς μὴ χαίροντες, καὶ οἱ ἀγοράζοντες ὡς μὴ κατέχοντες, καὶ οἱ
χρώμενοι τῷ κόσμῳ τούτῳ ὡς μὴ καταχρώμενοι. Παράγει γὰρ τὸ σχῆμα
τοῦ κόσμου τούτου· θέλω δὲ ὑμᾶς ἀμερίμνους εἶναι· ὁ ἄγαμος μεριμνᾷ τὰ
τοῦ κυρίου, πῶς ἀρέσῃ τῷ κυρίῳ· ὁ δὲ γαμήσας μεριμνᾷ τὰ τοῦ κόσμου,
πῶς ἀρέσῃ τῇ γυναικί, καὶ μεμέρισται. Καὶ ἡ γυνὴ ἡ ἄγαμος καὶ ἡ παρθένος
μεριμνᾷ τὰ τοῦ κυρίου, ἵνα ἀρέσῃ τῷ κυρίῳ, ἵνα ᾖ ἁγία καὶ τῷ σώματι καὶ
τῷ πνεύματι, ἡ δὲ γαμήσασα μεριμνᾷ τὰ τοῦ κόσμου, πῶς ἀρέσῃ τῷ ἀνδρί.
Τοῦτο δὲ πρὸς τὸ ὑμῶν συμφέρον λέγω, οὐχ ἵνα βρόχον ὑμῖν ἐπιβάλω,
ἀλλὰ πρὸς τὸ εὔσχημον καὶ εὐπάρεδρον τῷ κυρίῳ ἀπερισπάστως ».
Διαρρήδην γοῦν ἐν τούτοις τὸ αἴτιον τῆς ἀποχῆς τοῦ γάμου
παρίστησιν, τὴν τῶν καιρῶν καὶ τῶν ἐκτὸς πραγμάτων ἀβελτερίαν
ἐπιμεμψάμενος, ὧν οὐδὲν τοῖς παλαιοῖς προσέπιπτεν.
| [1,9a] CHAPITRE IX. Pourquoi nous ne songeons pas à multiplier
notre race comme le faisaient les anciens.
S'il est vrai, comme nous l'avançons, que la foi évangélique ramène
le culte suivi par les patriarches qui ont devancé Moïse et que nous
n'ayons qu'une même croyance et qu'une même connaissance de Dieu,
on pourra nous demander pourquoi ceux-ci désiraient si fortement le
mariage et la multiplication de leur famille, tandis que nous négligeons
entièrement ce soin et pourquoi, tandis qu'il est écrit qu'ils se rendaient le
Seigneur propice par l'immolation des victimes, nous évitons les sacrifices
comme une impiété. Ces deux difficultés d'un assez grand poids semblent
détruire ce que nous venons d'avancer, en montrant qu'en cela nous ne
nous conformons pas aux usages de l'ancienne religion. Or, nous
pouvons offrir la réponse suivante, tirée des livres des Hébreux et dire :
Ceux qui, avant Moïse, ont mérité un illustre témoignage pour leur piété,
ont vécu au commencement de la vie et des jours du monde; mais les
préceptes qui nous sont donnés tendent à la consommation de toutes
choses. Aussi ces saints personnages cherchèrent-ils avec grand soin à
augmenter le nombre de leurs héritiers ; car le temps accroissait et se
développait, et le genre humain avançait jusqu'à la fleur de l'âge. Pour
nous, ce n'est plus notre but ; car maintenant toutes choses déclinent et
tendent à leur fin, la consommation générale approche; voici la fin de la
vie ; l'Évangile est prêché à nos portes, et l'on entend retentir la nouvelle
de la rénovation et de la régénération du siècle futur qui approche.
Voilà notre première réponse; en voici une autre.
Ces hommes des premiers jours, dont la vie était sans sollicitudes et
libre d'obligations, n'éprouvaient nul obstacle à réunir leur famille et leurs
enfants pour se livrer avec recueillement à l'adoration de la Divinité, avec
leurs femmes, leurs enfants et leur famille, n'ayant point à craindre d'être
distraits d'une si noble occupation par des étrangers, tandis que mille
choses extérieures, mille privations étrangères nous assiègent et nous
écartent de la pratique continuelle de ce qui plaît à Dieu. Une instruction
évangélique nous apprend que tel est le motif de s'abstenir du mariage.
« Voici donc ce que je vous dis, mes frères : le temps est court, et ainsi il
faut que ceux mêmes qui ont des femmes soient comme n'en ayant point,
et ceux qui pleurent, comme ne pleurant point, ceux qui se réjouissent
comme ne se réjouissant point, ceux qui achètent comme ne possédant
point ; enfin ceux qui usent de ce monde comme n'en usant point ; car la
figure de ce monde passe. Je désire vous voir dégagés de soins et
d'inquiétudes. Or, celui qui n'est pas marié s'occupe uniquement du soin
des choses du Seigneur et de ce qu'il doit faire pour plaire au Seigneur ;
mais celui qui est marié s'occupa du soin des choses du monde, et de ce
qu'il doit faire pour plaire à sa femme, et ainsi se trouve partagé. De
même une femme qui n'est pas mariée et une vierge s'occupent du soin
des choses du Seigneur, afin d'être saintes de corps et d'esprit; mais celle
qui est mariée s'occupe du soin des choses du monde et de ce qu'elle doit
faire pour plaire à son mari. Or, je vous dis cela pour votre avantage, non
pour vous dresser un piège, mais pour vous porter à ce qui est plus parfait
et qui vous donne un moyen plus facile de prier Dieu sans empêchement
(I Cor., VII, 31).
En blâmant les ineptes futilités des circonstances et des choses
extérieures, qui n'existaient pas pour les anciens, l'Apôtre fait connaître
clairement pourquoi il faut s'abstenir du mariage.
|