[1,1b] Οὐκ ἦν δ´ ἄρα τοῖς θεσπεσίοις ἀνδράσιν ἐπὶ σκυθρωποῖς τὰ τῶν
προρρήσεων ἱστάναι, οὐδὲ μέχρι τῶν λυπηρῶν ἐπιτείνεσθαι τὴν
πρόγνωσιν, ἀλλὰ γὰρ εἰς τὸ φαιδρὸν μεταβάλλοντες αὖθις ἀγαθῶν
ἀγγελίας ἀθρόως ἅπασιν ἀνθρώποις ἐπὶ τῇ τοῦ Χριστοῦ παρουσίᾳ
προεκήρυττον, ἀντὶ τῆς ἑνὸς ἔθνους ἀποβολῆς πᾶν ἔθνος καὶ γένος
ἀνθρώπων θεογνωσίαν εὐαγγελιζόμενοι, καὶ δαιμόνων ἀποφυγήν,
ἀγνωσίας τε καὶ πλάνης ἀπαλλαγήν, φωτός τε καὶ εὐσεβείας ἀνάλαμψιν,
καὶ ὡς οἱ τοῦ Χριστοῦ μαθηταὶ τὸν πάντα κόσμον τῆς αὐτοῦ διδασκαλίας
ἐμπλήσουσιν, ὅπως τε εἰς πάντας ἀνθρώπους τὸ εὐαγγέλιον αὐτῶν
κηρυχθήσεται καινόν τινα καὶ ξενίζοντα τρόπον εὐσεβείας περιέχον, καὶ ὡς
ἐκκλησίαι Χριστοῦ δι´ αὐτῶν ἐν ὅλοις τοῖς ἔθνεσι συστήσονται, καὶ ὡς ἑνὸς
ὁ Χριστιανῶν λαὸς καθ´ ὅλης τῆς οἰκουμένης ὀνομασθήσεται, καὶ ὡς αἱ
τῶν κατὰ χρόνους ἀρχόντων τε καὶ βασιλέων κατὰ τῆς ἐκκλησίας τοῦ
Χριστοῦ ἐπαναστάσεις οὐδὲν εἰς τὸ καθελεῖν αὐτήν, ὡς ἂν ὑπὸ τοῦ θεοῦ
κραταιουμένην, ἰσχύσουσι. Τοσούτων διὰ τῶν καθ´ Ἑβραίους θεολόγων
ἀναπεφωνημένων καὶ εἰς δεῦρο πᾶσιν εἰς φανερὸν τὰς ἐκβάσεις
ἐπιδεικνυμένων, τίς οὐκ ἂν τὸ ἔνθεον ἀποθαυμάσειε τῶν ἀνδρῶν; τίς δ´
οὐχὶ τῆς κατ´ αὐτοὺς θεοσεβείας καὶ φιλοσοφίας τὰ μαθήματά τε καὶ τὰ
δόγματα κύρια καὶ ἀληθῆ εἶναι ὁμολογήσει, τὴν ἀπόδειξιν παρεχόμενα οὐκ
ἐν λέξεσι κεκομψευμέναις, οὐδ´ ἐν δεινότητι λόγων ἢ κακοτέχνοις ἀπάταις
συλλογισμῶν, ἐν ἁπλῇ δὲ καὶ ἀπανούργῳ διδασκαλίᾳ, ἧς τὸ γνήσιον καὶ
εἰλικρινὲς τῆς ἀληθείας ἡ τῶν θεσπεσίων αὐτῶν ἐκείνων ἀνδρῶν ἀρετή τε
καὶ θεογνωσία παρίστησιν; οἱ γοῦν τὰ μακροῖς ὕστερον αἰῶσιν εἰς φῶς
ἐλθόντα πόρρωθεν μυρίοις ἄνωθεν χρόνοις οὐκ ἀνθρωπίνῳ θείῳ δὲ
πνεύματι κατοπτεῦσαι δεδυνημένοι πῶς οὐκ ἄξιοι ἂν εἶεν καὶ περὶ ὧν τοὺς
φοιτητὰς ἐξεπαίδευον δογμάτων πιστεύεσθαι;
| [1,1b] Il ne convenait pas cependant à ces hommes inspirés de ne peindre
dans leurs prophéties que des tableaux affligeants et de n'étendre leurs
science de l'avenir que sur un horizon de deuil; il leur ont fait succéder
des images plus riantes, lorsqu'ils ont proclamé l'annonce de biens promis
en commun à tous les hommes par suite de l'avènement du Christ,
comme compensation de la réprobation d'un seul peuple. Ils ont fait
retentir les promesses faites à toute nation, à toute la race humaine
d'acquérir, en recevant l'Évangile, la connaissance du vrai Dieu, la
délivrance de l'empire des démons, la cessation de l'ignorance et de
l'erreur, l'éclat de lumière de la vraie piété ; ils ont fait connaître comment
les disciples du Christ rempliront l'univers de sa doctrine ; comment
l'Évangile, qui contient un mode nouveau et entièrement à part du culte
religieux, sera prêché à tous les hommes ; comment les églises
chrétiennes seront fondées par eux chez toutes les nations et comment le
peuple chrétien, tirant son nom d'un seul maître, occupera l'univers ;
comment les attaques des souverains et des rois contre l'Église du Christ
ne pourront l'anéantir, parce qu'elle tire sa force de Dieu lui-même. En
entendant les théologiens hébreux proclamer à haute voix leurs oracles,
en voyant les événements confirmer toutes ces prophéties, qui pourrait ne
pas reconnaître avec admiration qu'ils étaient investis d'une mission
divine? Oui pourrait méconnaître le caractère de vérité empreint dans
leurs enseignements et dans les dogmes qui réunissent la théologie à la
philosophie? Cette démonstration n'a pas besoin des prestiges de
l'éloquence, de la profondeur des pensées, de la subtilité capiteuse des
syllogismes ; elle est toute dans un enseignement simple, dépouillé
d'artifice, dont la sincérité et la véracité pures s'appuient sur la vertu de
ces hommes divins et sur leur science profonde de la divinité. Or, des
hommes qui, avant des temps de la plus haute antiquité, ont pu voir et
parler de faits qui ne viendraient au jour qu'après bien siècles, n'ont pu
tenir cette connaissance de l'esprit humain, mais de celui de Dieu. Et
comment ne méritent-ils pas d'être crus dans les dogmes qu'ils ont
enseignés à ceux qui les approchaient?
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