HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 1100-1149

  Vers 1100-1149

[1100] προσήγετ´ αἰεὶ στόματι καὶ κάρα τόδε
1101 κατεῖχε χερσίν. οὐδὲν ἥδιον πατρὶ
1102 γέροντι θυγατρός· ἀρσένων δὲ μείζονες
1103 ψυχαί, γλυκεῖαι δ´ ἧσσον ἐς θωπεύματα.
1104 οὐχ ὡς τάχιστα δῆτά μ´ ἄξετ´ ἐς δόμους
1105 σκότωι τε δώσετ´, ἔνθ´ ἀσιτίαις ἐμὸν
1106 δέμας γεραιὸν συντακεὶς ἀποφθερῶ;
1107 τί μ´ ὠφελήσει παιδὸς ὀστέων θιγεῖν;
1108 δυσπάλαιστον γῆρας, ὡς μισῶ ς´ ἔχων,
1109 μισῶ δ´ ὅσοι χρήιζουσιν ἐκτείνειν βίον
1110 βρωτοῖσι καὶ ποτοῖσι καὶ μαγεύμασιν
1111 παρεκτρέποντες ὀχετὸν ὥστε μὴ θανεῖν·
1112 οὓς χρῆν, ἐπειδὰν μηδὲν ὠφελῶσι γῆν,
1113 θανόντας ἔρρειν κἀκποδὼν εἶναι νέοις.
1114 (ΧΟΡΟΣ) ἰώ·
1114 τάδε δὴ παίδων ἤδη φθιμένων
1115 ὀστᾶ φέρεται. λάβετ´, ἀμφίπολοι,
1116 γραίας ἀμενοῦς (οὐ γὰρ ἔνεστιν
1117 ῥώμη παίδων ὑπὸ πένθους)
1118 πολλοῦ τε χρόνου ζώσης μέτρα δὴ
1119 καταλειβομένης τ´ ἄλγεσι πολλοῖς.
1120 τί γὰρ ἂν μεῖζον τοῦδ´ ἔτι θνητοῖς
1121 πάθος ἐξεύροις
1122 τέκνα θανόντ´ ἐσιδέσθαι;
1123 (ΠΑΙΔΕΣ)
1123 φέρω φέρω,
1124 τάλαινα μᾶτερ, ἐκ πυρᾶς πατρὸς μέλη,
1125 βάρος μὲν οὐκ ἀβριθὲς ἀλγέων ὕπο,
1126 ἐν δ´ ὀλίγωι τἀμὰ πάντα συνθείς.
1127 (ΧΟΡΟΣ) ἰὼ ἰώ,
1127 παῖ, δάκρυα φέρεις φίλαι
1128 ματρὶ τῶν ὀλωλότων
1129 σποδοῦ τε πλῆθος ὀλίγον ἀντὶ σωμάτων
1130 εὐδοκίμων δή ποτ´ ἐν Μυκήναις.
1131 (ΠΑΙΔΕΣ) ἄπαις ἄπαις·
1131 ἐγὼ δ´ ἔρημος ἀθλίου πατρὸς τάλας
1132 ἔρημον οἶκον ὀρφανεύσομαι λαβών,
1133 οὐ πατρὸς ἐν χερσὶ τοῦ τεκόντος.
1134 (ΧΟΡΟΣ) ἰὼ ἰώ·
1134 ποῦ δὲ πόνος ἐμῶν τέκνων,
1135 ποῦ λοχευμάτων χάρις
1136 τροφαί τε ματρὸς ἄυπνά τ´ ὀμμάτων τέλη·
1137 καὶ φίλιαι προσβολαὶ προσώπων;
1138 (ΠΑΙΔΕΣ) βεβᾶσιν, οὐκέτ´ εἰσίν· οἴμοι πάτερ·
1139 βεβᾶσιν. (ΧΟΡΟΣ) αἰθὴρ ἔχει νιν ἤδη,
1140 πυρὸς τετακότας σποδῶι·
1141 ποτανοὶ δ´ ἤνυσαν τὸν Ἅιδαν.
1142 (ΠΑΙΔΕΣ) πάτερ, σὺ μὲν σῶν κλύεις τέκνων γόους;
1143 ἆρ´ ἀσπιδοῦχος ἔτι ποτ´ ἀντιτείσομαι
1144 σὸν φόνον; εἰ γὰρ γένοιτο τέκνον.
1145 (ΠΑΙΔΕΣ) ἔτ´ ἂν θεοῦ θέλοντος ἔλθοι δίκα
1146 πατρῶιος. (ΧΟΡΟΣ) οὔπω κακὸν τόδ´ εὕδει;
1147 αἰαῖ τύχας· ἅλις γόων,
1148 ἅλις δ´ ἀλγέων ἐμοὶ πάρεστιν.
1149 (ΠΑΙΔΕΣ) ἔτ´ Ἀσωποῦ με δέξεται γάνος
[1100] sa bouche caressante, et à tenir ma tête entre ses mains. Pour un père déjà vieux, rien n'est plus doux qu'une fille : les fils ont l'âme plus fière, mais moins affectueuse et moins disposée aux caresses. Eh bien donc, conduisez-moi au plus tôt dans ma demeure, plongez-moi dans les ténèbres ; je veux y laisser périr sans nourriture mon corps, déjà consumé par l'âge. Que me servira dé toucher les cendres de mon enfant ? Ô vieillesse indomptable, que je te hais ! Je hais aussi tous ceux qui cherchent à prolonger la vie par des aliments, des breuvages et des secrets magiques, détournant le cours naturel, pour éviter la mort ; eux qui, désormais inutiles sur la terre, devraient mourir, et céder la place à la jeunesse. 1113 DEMI CHOEUR. Hélas! voilà qu'on rapporte les os de nos enfants, dont la flamme a consumé les corps : soutenez, fidèles esclaves, une mère débile (car la perte de mes fils m'a ravi toutes mes forces), qui traîne trop longtemps une vie consumée par la souffrance. Est-il pour les mortels une douleur plus grande, que de voir mourir ses enfants? 1123 UN ENFANT. Malheureuse mère, je rapporte du bûcher les cendres de mon père, fardeau que la douleur rend bien pesant, et qui tient pourtant dans cette urne étroite. DEMI-CHOEUR. Ah ! tu fais verser de douces larmes à ta mère, en lui apportant ces cendres légères, qui remplacent les corps de ces héros jadis illustres dans Mycènes. L'ENFANT. Et moi, infortuné, privé d'un tendre père, j'habiterai une maison déserte ! Celui qui m'a donné le jour ne me serrera plus dans ses bras. 1135 DEMI-CHOEUR. Hélas ! qu'est devenu le fruit de mes douleurs? Où est le prix de mes veilles, et les peines de l'éducation maternelle, et les soins vigilants qui écartaient le sommeil de mes yeux, et les doux embrassements d'un fils? ADRASTE. Tes fils ne sont plus, malheureuse mère, ils ne sont plus : l'éther les a reçus dans son sein, depuis que la flamme a réduit leurs corps en cendres ; ils se sont envolés vers Pluton. L'ENFANT. Mon père, tu entends les gémissements de tes fils. Un jour, armé d'un bouclier, je vengerai ta mort... DEMI-CHOEUR. Puissent tes vœux s'accomplir, ô mon fils ! L'ENFANT. Et qu'avec l'aide des dieux je voie arriver la justice vengeresse pour mon père ! Notre malheur ne sommeille pas encore dans l'oubli. LE CHOEUR. Ah ! c'est assez de gémissements sur les coups de la fortune ; c'est assez de nos douleurs.


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Dernière mise à jour : 1/10/2009