HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

Vers 50-99

  Vers 50-99

[50] μούσας ἐμὸς παῖς Οἰδίπους Σφιγγὸς μαθών,
51 {ὅθεν τύραννος τῆσδε γῆς καθίσταται
52 καὶ σκῆπτρ´ ἔπαθλα τῆσδε λαμβάνει χθονός,}
53 γαμεῖ δὲ τὴν τεκοῦσαν οὐκ εἰδὼς τάλας
54 οὐδ´ τεκοῦσα παιδὶ συγκοιμωμένη.
55 τίκτω δὲ παῖδας παιδὶ δύο μὲν ἄρσενας,
56 Ἐτεοκλέα κλεινήν τε Πολυνείκους βίαν,
57 κόρας τε δισσάς· τὴν μὲν Ἱσμήνην πατὴρ
58 ὠνόμασε, τὴν δὲ πρόσθεν Ἀντιγόνην ἐγώ.
59 μαθὼν δὲ τἀμὰ λέκτρα μητρώιων γάμων
60 πάντ´ ἀνατλὰς Οἰδίπους παθήματα
61 ἐς ὄμμαθ´ αὑτοῦ δεινὸν ἐμβάλλει φόνον
62 χρυσηλάτοις πόρπαισιν αἱμάξας κόρας.
63 ἐπεὶ δὲ τέκνων γένυς ἐμῶν σκιάζεται,
64 κλήιθροις ἔκρυψαν πατέρ´, ἵν´ ἀμνήμων τύχη
65 γένοιτο πολλῶν δεομένη σοφισμάτων.
66 ζῶν δ´ ἔστ´ ἐν οἴκοις· πρὸς δὲ τῆς τύχης νοσῶν
67 ἀρὰς ἀρᾶται παισὶν ἀνοσιωτάτας,
68 θηκτῶι σιδήρωι δῶμα διαλαχεῖν τόδε.
69 τὼ δ´ ἐς φόβον πεσόντε, μὴ τελεσφόρους
70 εὐχὰς θεοὶ κραίνωσιν οἰκούντοιν ὁμοῦ,
71 ξυμβάντ´ ἔταξαν τὸν νεώτερον πάρος
72 φεύγειν ἑκόντα τήνδε Πολυνείκη χθόνα,
73 Ἐτεοκλέα δὲ σκῆπτρ´ ἔχειν μένοντα γῆς,
74 ἐνιαυτὸν ἀλλάσσοντ´. ἐπεὶ δ´ ἐπὶ ζυγοῖς
75 καθέζετ´ ἀρχῆς, οὐ μεθίσταται θρόνων,
76 φυγάδα δ´ ἀπωθεῖ τῆσδε Πολυνείκη χθονός.
77 δ´ Ἄργος ἐλθών, κῆδος Ἀδράστου λαβών,
78 πολλὴν ἀθροίσας ἀσπίδ´ Ἀργείων ἄγει·
79 ἐπ´ αὐτὰ δ´ ἐλθὼν ἑπτάπυλα τείχη τάδε
80 πατρῶι´ ἀπαιτεῖ σκῆπτρα καὶ μέρη χθονός.
81 ἐγὼ δ´ ἔριν λύους´ ὑπόσπονδον μολεῖν
82 ἔπεισα παιδὶ παῖδα πρὶν ψαῦσαι δορός.
83 ἥξειν δ´ πεμφθείς φησιν αὐτὸν ἄγγελος.
84 ἀλλ´, φαεννὰς οὐρανοῦ ναίων πτυχὰς
85 Ζεῦ, σῶσον ἡμᾶς, δὸς δὲ σύμβασιν τέκνοις.
86 χρῆν δ´, εἰ σοφὸς πέφυκας, οὐκ ἐᾶν βροτῶν
87 τὸν αὐτὸν αἰεὶ δυστυχῆ καθεστάναι.
88 (ΘΕΡΑΠΩΝ)
88 κλεινὸν οἴκοις Ἀντιγόνη θάλος πατρί,
89 ἐπεί σε μήτηρ παρθενῶνας ἐκλιπεῖν
90 μεθῆκε μελάθρων ἐς διῆρες ἔσχατον
91 στράτευμ´ ἰδεῖν Ἀργεῖον ἱκεσίαισι σαῖς,
92 ἐπίσχες, ὡς ἂν προυξερευνήσω στίβον,
93 μή τις πολιτῶν ἐν τρίβωι φαντάζεται,
94 κἀμοὶ μὲν ἔλθηι φαῦλος ὡς δούλωι ψόγος,
95 σοὶ δ´ ὡς ἀνάσσηι· πάντα δ´ ἐξειδὼς φράσω
96 τ´ εἶδον εἰσήκουσά τ´ Ἀργείων πάρα,
97 σπονδὰς ὅτ´ ἦλθον σῶι κασιγνήτωι φέρων
98 ἐνθένδ´ ἐκεῖσε δεῦρό τ´ αὖ κείνου πάρα.
99 ἀλλ´ οὔτις ἀστῶν τοῖσδε χρίμπτεται δόμοις,
[50] Il se trouve que c'est mon fils OEdipe qui répond à la
question du Sphinx : il devient ainsi roi du pays
et reçoit en récompense le sceptre de Thèbes. Le malheureux,
sans le savoir, épouse sa mère; et elle, non plus,
ne sait pas qu'elle partage la couche de son fils. J'ai des
enfants de mon enfant, deux fils, Étéocle et l'illustre Polynice,
et deux filles : la plus jeune a été appelée Ismène par
son père, et l'ainée a reçu de moi le nom d'Antigone. Lorsqu'il
découvre enfin qu'il a épousé sa mère, OEdipe, accablé
par l'excès de ses maux, tourne contre ses propres yeux une
main cruelle, et, avec une agrafe d'or, les met en sang. A
peine leur joue s'est-elle ombragée de barbe, que mes fils
enferment leur père, pour le cacher à tous les yeux; ils
espèrent ainsi faire oublier ses malheurs : bien habile qui y
réussirait ! OEdipe est encore vivant dans ce palais. Mais,
aigri par ses malheurs, il a lancé contre ses enfants des
malédictions impies : il leur a souhaité de se disputer cette
maison le fer à la main. Les deux frères, craignant que ce
voeu de leur père ne fût exaucé par les dieux, s'ils habitaient
ensemble, décidèrent d'un commun accord que Polynice, le
plus jeune, s'exilerait volontairement de ce pays, tandis
que Étéocle y resterait et aurait le sceptre, à condition de
l'abandonner à son frère après un an. Mais une fois assis au
gouvernail de la royauté, il ne veut plus céder le trône : il
chasse Polynice, il le bannit de Thèbes. Celui-ci se réfugie à
Argos, épouse la fille d'Adraste, et, à la tète d'une nombreuse
armée d'Argiens, qu'il a rassemblée, il arrive sous les
murs de cette ville aux sept portes, pour réclamer le sceptre
paternel et sa part de royauté. Moi, je veux apaiser cette
querelle. J'ai prié mon fils de venir trouver son frère pour
une entrevue pacifique, avant d'engager la lutte. Le messager
que je lui ai envoyé m'annonce qu'il viendra. O toi qui
habites les resplendissantes profondeurs du ciel, Zeus, sauve-nous,
et réconcilie mes fils! Car, si tu es un dieu sage, tu ne
dois pas permettre que le même mortel soit toujours malheureux.
(LE VIEILLARD) O noble rejeton de la maison paternelle,
Antigone, puisque ta mère, cédant à tes prières, t'a permis
de quitter l'appartement des jeunes filles et de monter au
faîte du palais, pour voir de cette terrasse l'armée argienne,
attends que j'aie d'abord observé le chemin. Je crains qu'un
Thébain ne paraisse dans le sentier et ne nous adresse quelque
blâme, moins encore à l'esclave qu'à la princesse. Je te
dirai tout ce que je sais, ce que j'ai vu et entendu au camp
des Argiens, lorsque je suis sorti de la ville pour aller porter à
ton frère une proposition de tréve, et que je l'ai quitté pour
revenir ici. Personne ne passe au pied de ces murs.


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Dernière mise à jour : 15/09/2006