HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

Vers 1-49

  Vers 1-49

[0] ΦΟΙΝΙΣΣΑΙ
1 (ΙΟΚΑΣΤΗ)
1 { τὴν ἐν ἄστροις οὐρανοῦ τέμνων ὁδὸν
2 καὶ χρυσοκολλήτοισιν ἐμβεβὼς δίφροις}
3 Ἥλιε, θοαῖς ἵπποισιν εἱλίσσων φλόγα,
4 ὡς δυστυχῆ Θήβαισι τῆι τόθ´ ἡμέραι
5 ἀκτῖν´ ἐφῆκας, Κάδμος ἡνίκ´ ἦλθε γῆν
6 τήνδ´, ἐκλιπὼν Φοίνισσαν ἐναλίαν χθόνα·
7 ὃς παῖδα γήμας Κύπριδος Ἁρμονίαν ποτὲ
8 Πολύδωρον ἐξέφυσε, τοῦ δὲ Λάβδακον
9 φῦναι λέγουσιν, ἐκ δὲ τοῦδε Λάιον.
10 ἐγὼ δὲ παῖς μὲν κλήιζομαι Μενοικέως,
11 {Κρέων τ´ ἀδελφὸς μητρὸς ἐκ μιᾶς ἔφυ,}
12 καλοῦσι δ´ Ἰοκάστην με· τοῦτο γὰρ πατὴρ
13 ἔθετο. γαμεῖ δὲ Λάιός μ´· ἐπεὶ δ´ ἄπαις
14 ἦν χρόνια λέκτρα τἄμ´ ἔχων ἐν δώμασιν,
15 ἐλθὼν ἐρωτᾶι Φοῖβον ἐξαιτεῖ θ´ ἅμα
16 παίδων ἐς οἴκους ἀρσένων κοινωνίαν.
17 δ´ εἶπεν· Θήβαισιν εὐίπποις ἄναξ,
18 μὴ σπεῖρε τέκνων ἄλοκα δαιμόνων βίαι·
19 εἰ γὰρ τεκνώσεις παῖδ´, ἀποκτενεῖ ς´ φύς,
20 καὶ πᾶς σὸς οἶκος βήσεται δι´ αἵματος.
21 δ´ ἡδονῆι ´νδοὺς ἔς τε βακχείαν πεσὼν
22 ἔπειρεν ἡμῖν παῖδα, καὶ σπείρας βρέφος
23 γνοὺς τἀμπλάκημα τοῦ θεοῦ τε τὴν φάτιν,
24 λειμῶν´ ἐς Ἥρας καὶ Κιθαιρῶνος λέπας
25 δίδωσι βουκόλοισιν ἐκθεῖναι βρέφος
26 {σφυρῶν σιδηρᾶ κέντρα διαπείρας μέσων·
27 ὅθεν νιν Ἑλλὰς ὠνόμαζεν Οἰδίπουν}.
28 Πολύβου δέ νιν λαβόντες ἱπποβουκόλοι
29 φέρους´ ἐς οἴκους ἔς τε δεσποίνης χέρας
30 ἔθηκαν. δὲ τὸν ἐμὸν ὠδίνων πόνον
31 μαστοῖς ὑφεῖτο καὶ πόσιν πείθει τεκεῖν.
32 ἤδη δὲ πυρσαῖς γένυσιν ἐξανδρούμενος
33 παῖς οὑμὸς γνοὺς τινος μαθὼν πάρα
34 ἔστειχε τοὺς φύσαντας ἐκμαθεῖν θέλων
35 πρὸς δῶμα Φοίβου, Λάιός θ´ οὑμὸς πόσις
36 τὸν ἐκτεθέντα παῖδα μαστεύων μαθεῖν
37 εἰ μηκέτ´ εἴη, καὶ ξυνάπτετον πόδα
38 ἐς ταὐτὸν ἄμφω Φωκίδος σχιστῆς ὁδοῦ.
39 καί νιν κελεύει Λαΐου τροχηλάτης·
40 ξένε, τυράννοις ἐκποδὼν μεθίστασο.
41 δ´ εἷρπ´ ἄναυδος, μέγα φρονῶν· πῶλοι δέ νιν
42 χηλαῖς τένοντας ἐξεφοίνισσον ποδῶν.
43 ὅθεν (τί τἀκτὸς τῶν κακῶν με δεῖ λέγειν;)
44 παῖς πατέρα καίνει καὶ λαβὼν ὀχήματα
45 Πολύβωι τροφεῖ δίδωσιν. ὡς δ´ ἐπεζάρει
46 Σφὶγξ ἁρπαγαῖσι πόλιν ἐμός τ´ οὐκ ἦν πόσις,
47 Κρέων ἀδελφὸς τἀμὰ κηρύσσει λέχη,
48 ὅστις σοφῆς αἴνιγμα παρθένου μάθοι,
49 τούτωι ξυνάψειν λέκτρα. τυγχάνει δέ πως
[0] LES PHÉNICIENNES.
(JOCASTE) Soleil, qui te frayes une route à travers les constellations
célestes, et qui, monté sur un char d'or aux rapides
coursiers, roules ton globe de feu, quelle funeste lumière tu
répandis sur Thèbes le jour où Cadmos, parti des rivages
phéniciens, arriva dans cette contrée ! D'Harmonia, fille de
Cypris il eut Polydore : de Polydore naquit, dit-on, Labdacos,
qui fut père de Laïos. Moi, je suis fille de Ménoecée,
et j'ai pour frère Créon, né de la même mère que moi. On
m'appelle Jocaste : c'est le nom que m'a donné mon père.
Laïos était mon époux. Se voyant sans enfants, bien que depuis
longtemps je fusse dans son palais la compagne de sa
couche, il alla consulter Phoebos, et lui demander en même
temps de faire naître de notre union des enfants mâles pour
l'avenir de sa race. Le dieu lui répondit : « Roi de Thèbes
aux vaillants coursiers, n'engendre pas d'enfants malgré les
dieux : car, s'il te naît un fils, ce fils te tuera, et toute ta
maison périra dans le sang. » Mais, dans une ardeur de volupté,
dans un transport d'ivresse, il me rendit mère d'un fils.
A peine avait-il engendré l'enfant, qu'il reconnut sa faute, et
se rappela la parole du dieu. ll livra donc le nouveau-né à des
pâtres qui devaient l'exposer dans la prairie d'Héra, sur les
hauteurs du Cithéron : il lui avait transpercé de pointes de
fer le milieu des talons. {De là, le nom d'OEdipe que lui a
donné la Grèce.} Des bergers, qui faisaient paître les chevaux
de Polybe, le recueillent, l'emportent au palais, et le remettent
aux mains de leur maîtresse. Celle-ci donne le sein à
l'enfant de mes entrailles, et fait croire à son mari que c'est
elle qui l'a mis au monde. Arrivé à l'âge d'homme, quand
déjà un blond duvet ombrageait ses joues, soupçonnant ou
apprenant la vérité, mon fils se rend au temple d'Apollon
pour connaître les auteurs de ses jours; et, de son côté,
Laïos, mon mari, en fait autant pour savoir si le fils qu'il a
exposé vit encore. Tous deux se rencontrent en Phocide à
un croisement de routes. Le cocher de Laïos crie à OEdipe :
« Écarte-toi, laisse passer le roi. » Mais lui, sans répondre,
poursuit sa marche fièrement. Déjà les sabots des chevaux
lui heurtent les pieds et les rougissent de sang. Alors... mais
pourquoi prolonger ce récit? J'arrive tout de suite au funeste
dénouement : le fils tue le père, monte sur le char de Laïos,
et va en faire présent à l'homme qui avait élevé son enfance,
à Polybe. Cependant le Sphinx s'était abattu sur Thèbes, qu'il
ravageait. Mon époux n'était plus : Créon, mon frère, fait
proclamer par le héraut que je consens à un nouvel hymen,
et me promet pour femme à celui qui expliquerait l'énigme
de la vierge artificieuse.


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Dernière mise à jour : 15/09/2006