HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

Vers 900-949

  Vers 900-949

[900] (ΚΡΕΩΝ) καὶ πῶς πατρώιαν γαῖαν οὐ σῶσαι θέλω;
901 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) θέλεις ἀκοῦσαι δῆτα καὶ σπουδὴν ἔχεις;
902 (ΚΡΕΩΝ) ἐς γὰρ τί μᾶλλον δεῖ προθυμίαν ἔχειν;
903 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) {κλύοις ἂν ἤδη τῶν ἐμῶν θεσπισμάτων.}
904 πρῶτον δ´ ἐκεῖνο βούλομαι σαφῶς μαθεῖν,
905 ποῦ ´στιν Μενοικεύς, ὅς με δεῦρ´ ἐπήγαγεν;
906 (ΚΡΕΩΝ) ὅδ´ οὐ μακρὰν ἄπεστι, πλησίον δὲ σοῦ.
907 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) ἀπελθέτω νυν θεσφάτων ἐμῶν ἑκάς.
908 (ΚΡΕΩΝ) ἐμὸς πεφυκὼς παῖς δεῖ σιγήσεται.
909 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) βούληι παρόντος δῆτά σοι τούτου φράσω;
910 (ΚΡΕΩΝ) κλύων γὰρ ἂν τέρποιτο τῆς σωτηρίας.
911 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) ἄκουε δή νυν θεσφάτων ἐμῶν ὁδόν
912 { δρῶντες ἂν σώσαιτε Καδμείων πόλιν
913 σφάξαι Μενοικέα τόνδε δεῖ ς´ ὑπὲρ πάτρας,
914 σὸν παῖδ´, ἐπειδὴ τὴν τύχην αὐτὸς καλεῖς.
915 (ΚΡΕΩΝ) τί φήις; τίν´ εἶπας τόνδε μῦθον, γέρον;
916 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) ἅπερ πέφηνε, ταῦτα κἀνάγκη σε δρᾶν.
917 (ΚΡΕΩΝ) πολλὰ λέξας ἐν βραχεῖ λόγωι κακά.
918 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) σοί γ´, ἀλλὰ πατρίδι μεγάλα καὶ σωτήρια.
919 (ΚΡΕΩΝ) οὐκ ἔκλυον, οὐκ ἤκουσα· χαιρέτω πόλις.
920 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) ἁνὴρ ὅδ´ οὐκέθ´ αὑτός· ἐκνεύει πάλιν.
921 (ΚΡΕΩΝ) χαίρων ἴθ´· οὐ γὰρ σῶν με δεῖ μαντευμάτων.
922 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) ἀπόλωλεν ἁλήθει´, ἐπεὶ σὺ δυστυχεῖς;
923 (ΚΡΕΩΝ) πρός σε γονάτων καὶ γερασμίου τριχός.
924 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) τί προσπίτνεις με; δυσφύλακτ´ αἴνει κακά.
925 (ΚΡΕΩΝ) σίγα· πόλει δὲ τούσδε μὴ λέξηις λόγους.
926 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) ἀδικεῖν κελεύεις μ´· οὐ σιωπήσαιμεν ἄν.
927 (ΚΡΕΩΝ) τί δή με δράσεις; παῖδά μου κατακτενεῖς;
928 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) ἄλλοις μελήσει ταῦτ´, ἐμοὶ δ´ εἰρήσεται.
929 (ΚΡΕΩΝ) ἐκ τοῦ δ´ ἐμοὶ τόδ´ ἦλθε καὶ τέκνωι κακόν;
930 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) {ὀρθῶς μ´ ἐρωτᾶις κεἰς ἀγῶν´ ἔρχηι λόγων.}
931 δεῖ τόνδε θαλάμαις, οὗ δράκων γηγενὴς
932 ἐγένετο Δίρκης ναμάτων ἐπίσκοπος,
933 σφαγέντα φόνιον αἷμα γῆι δοῦναι χοάς,
934 Κάδμωι παλαιῶν Ἄρεος ἐκ μηνιμάτων,
935 ὃς γηγενεῖ δράκοντι τιμωρεῖ φόνον·
936 καὶ ταῦτα δρῶντες σύμμαχον κτήσεσθ´ Ἄρη.
937 χθὼν δ´ ἀντὶ καρποῦ καρπὸν ἀντί θ´ αἵματος
938 αἷμ´ ἢν λάβηι βρότειον, ἕξετ´ εὐμενῆ
939 Γῆν, ποθ´ ἡμῖν χρυσοπήληκα στάχυν
940 Σπαρτῶν ἀνῆκεν· ἐκ γένους δὲ δεῖ θανεῖν
941 τοῦδ´ ὃς δράκοντος γένυος ἐκπέφυκε παῖς.
942 σὺ δ´ ἐνθάδ´ ἡμῖν λοιπὸς εἶ Σπαρτῶν γένους
943 ἀκέραιος ἔκ τε μητρὸς ἀρσένων τ´ ἄπο
944 {οἱ σοί τε παῖδες. Αἵμονος μὲν οὖν γάμοι
945 σφαγὰς ἀπείργους´· οὐ γάρ ἐστιν ἤιθεος.
946 κεἰ μὴ γὰρ εὐνῆς ἥψατ´, ἀλλ´ ἔχει λέχος}.
947 οὗτος δὲ πῶλος τῆιδ´ ἀνειμένος πόλει
948 θανὼν πατρώιαν γαῖαν ἐκσώσειεν ἄν.
949 πικρὸν δ´ Ἀδράστωι νόστον Ἀργείοισί τε
[900] (CRÉON) Comment ne voudrais-je pas sauver ma patrie?
(TIRÉSIAS) Ainsi tu veux m'entendre? tu y tiens?
(CRÉON) Est-il rien qui doive me préoccuper davantage?
(TIRÉSIAS) Eh bien! prête l'oreille à mes oracles. Mais il
faut d'abord que je sache avec certitude où est Ménoecée,
qui m'a conduit ici.
(CRÉON) Il n'est pas loin, il est près de toi.
(TIRÉSIAS) Qu'il s'en aille donc, et n'entende pas mes
paroles prophétiques!
(CRÉON) Il est mon fils : il saura taire ce qui doit rester secret.
(TIRÉSIAS) Ainsi tu veux que je parle en sa présence?
(CRÉON) Oui; il sera heureux de connaître le moyen de
sauver Thèbes,
(TIRÉSIAS) Écoute donc ce que t'ordonnent mes oracles {et
comment vous pourrez sauver la ville de Cadmos}. Il faut
que tu immoles à la patrie ton fils Ménoecée : c'est toi-même
qui provoques le sort.
(CRÉON) Que veux-tu dire? que m'annonces-tu là, vieillard?
(TIRÉSIAS) Tel est l'arrêt du destin : tu dois t'y soumettre.
(CRÉON) Ah! que de malheurs en peu de mots!
(TIRÉSIAS) Pour toi, oui; mais pour ta patrie la félicité et le salut!
(CRÉON) Je ne veux rien entendre, rien comprendre : que
m'importe la patrie?
(TIRÉSIAS) Ce n'est plus le même homme : il a tout à fait
changé de sentiment
(CRÉON) Adieu! va-t'en : je n'ai que faire de tes oracles.
(TIRÉSIAS) La vérité n'est-elle plus, parce que tu es malheureux?
(CRÉON) Ah! par tes genoux, par tes cheveux blancs...
(TIRÉSIAS) Pourquoi me supplier? résigne-toi à un malheur
inévitable.
(CRÉON) Garde le silence : ne révèle pas l'oracle aux Thébains.
(TIRÉSIAS) Tu me demandes de ne pas faire mon devoir.
Non, je ne puis me taire.
(CRÉON) Que veux-tu donc? tuer mon fils?
(TIRÉSIAS) Ce n'est pas moi qui le tuerai; mais j'aurai parlé.
(CRÉON) Pourquoi est-ce mon fils et moi que frappe ce malheur?
(TIRÉSIAS) Tu as raison de m'interroger, et de discuter la
sentence. Il faut que Ménoecée soit immolé dans l'antre où
se tenait le dragon, fils de la Terre, gardien des eaux de
Dircé, et que le sang de la victime soit répandu en libations
sur le sol, pour apaiser l'antique ressentiment d'Arès
contre Cadmos et venger le meurtre du dragon né de la
Terre. A ce prix, vous aurez l'alliance d'Arès. Si la terre
reçoit fruit pour fruit, et, pour le sang du monstre, le sang
d'un mortel, elle vous sera propice. C'est elle qui a produit
jadis la moisson des Sparti aux casques d'or : il
faut que celui dont elle veut la mort descende de cette
race issue des dents du dragon. Or, il ne reste plus ici
que tes fils et toi du sang des Sparti, que ta mère et
tes ancêtres paternels vous ont transmis sans mélange.
Haemon, qui est fiancé, ne peut être immolé; car il n'a plus
toute sa pureté. {Sans doute, il n'est pas entré dans la couche
nuptiale; mais il n'en a pas moins une épouse.} Telle
est la jeune victime due à Thèbes : sa mort sauvera la
patrie. Elle préparera un amer retour à Adraste et aux Argiens,


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Dernière mise à jour : 15/09/2006