HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 350-399

  Vers 350-399

[350] δῆλος ὁρᾶσθαι
τῶν Τανταλιδῶν ἐξ αἵματος ὤν.
χιλιόναυν στρατὸν ὁρμήσας
ἐς γῆν Ἀσίαν,
χαῖρ', εὐτυχίᾳ δ' αὐτὸς ὁμιλεῖς,
(355) θεόθεν πράξας ἅπερ ηὔχου.
(Μενέλαος)
(356) δῶμα, τῇ μέν σ' ἡδέως προσδέρκομαι
Τροίαθεν ἐλθών, τῇ δ' ἰδὼν καταστένω·
κύκλῳ γὰρ εἱλιχθεῖσαν ἀθλίως κακοῖς
οὐπώποτ' ἄλλην μᾶλλον εἶδον ἑστίαν.
(360) Ἀγαμέμνονος μὲν γὰρ τύχας ἠπιστάμην
καὶ θάνατον, οἵῳ πρὸς δάμαρτος ὤλετο,
Μαλέᾳ προσίσχων πρῷραν· ἐκ δὲ κυμάτων
ναυτίλοισι μάντις ἐξήγγειλέ μοι
Νηρέως προφήτης Γλαῦκος, ἀψευδὴς θεός,
(365) ὅς μοι τόδ' εἶπεν ἐμφανῶς κατασταθείς·
Μενέλαε, κεῖται σὸς κασίγνητος θανών,
λουτροῖσιν ἀλόχου περιπεσὼν πανυστάτοις.
Δακρύων δ' ἔπλησεν ἐμέ τε καὶ ναύτας ἐμοὺς
πολλῶν. Ἐπεὶ δὲ Ναυπλίας ψαύω χθονός,
(370) ἤδη δάμαρτος ἐνθάδ' ἐξορμωμένης,
δοκῶν Ὀρέστην παῖδα τὸν Ἀγαμέμνονος
φίλαισι χερσὶ περιβαλεῖν καὶ μητέρα,
ὡς εὐτυχοῦντας, ἔκλυον ἁλιτύπων τινὸς
τῆς Τυνδαρείας παιδὸς ἀνόσιον φόνον.
(375) Καὶ νῦν ὅπου 'στὶν εἴπατ', νεάνιδες,
Ἀγαμέμνονος παῖς, ὃς τὰ δείν' ἔτλη κακά.
Βρέφος γὰρ ἦν τότ' ἐν Κλυταιμήστρας χεροῖν,
ὅτ' ἐξέλειπον μέλαθρον ἐς Τροίαν ἰών,
ὥστ' οὐκ ἂν αὐτὸν γνωρίσαιμ' ἂν εἰσιδών.
(Ὀρέστης)
(380) Ὃδ' εἴμ' Ὀρέστης, Μενέλεως, ὃν ἱστορεῖς.
Ἑκὼν ἐγώ σοι τἀμὰ μηνύσω κακά.
Τῶν σῶν δὲ γονάτων πρωτόλεια θιγγάνω
ἱκέτης, ἀφύλλου στόματος ἐξάπτων λιτάς·
σῷσόν μἀφῖξαι δ' αὐτὸς ἐς καιρὸν κακῶν.
(Μενέλαος)
(385) θεοί, τί λεύσσω; Τίνα δέδορκα νερτέρων;
(Ὀρέστης)
Εὖ γ' εἶπας· οὐ γὰρ ζῶ κακοῖς, φάος δ' ὁρῶ.
(Μενέλαος)
Ὡς ἠγρίωσαι πλόκαμον αὐχμηρόν, τάλας.
(Ὀρέστης)
Οὐχ πρόσοψίς μ', ἀλλὰ τἄργ' αἰκίζεται.
(Μενέλαος)
Δεινὸν δὲ λεύσσεις ὀμμάτων ξηραῖς κόραις.
(Ὀρέστης)
(390) Τὸ σῶμα φροῦδον· τὸ δ' ὄνομ' οὐ λέλοιπέ μοι.
(Μενέλαος)
παρὰ λόγον μοι σὴ φανεῖσ' ἀμορφία.
(Ὀρέστης)
Ὅδ' εἰμὶ μητρὸς τῆς ταλαιπώρου φονεύς.
(Μενέλαος)
Ἤκουσα, φείδου δὀλιγάκις λέγειν κακά.
(Ὀρέστης)
Φειδόμεθ δαίμων δ' ἐς ἐμὲ πλούσιος κακῶν.
(Μενέλαος)
(395) Τί χρῆμα πάσχεις; Τίς σ' ἀπόλλυσιν νόσος;
(Ὀρέστης)
σύνεσις, ὅτι σύνοιδα δείν' εἰργασμένος.
(Μενέλαος)
Πῶς φῄς; Σοφόν τοι τὸ σαφές, οὐ τὸ μὴ σαφές.
(Ὀρέστης)
Λύπη μάλιστά γ' διαφθείρουσά με
(Μενέλαος)
Δεινὴ γὰρ θεός, ἀλλ' ὅμως ἰάσιμος.
[350] il est aisé de reconnaître le sang des fils de Tantale. Ô toi qui conduisis contre la terre de l'Asie une armée de mille vaisseaux, salut : pour toi, la fortune te seconde; avec l'aide des dieux, tu as obtenu l'objet de tes vœux. (MÉNÉLAS) (356) Ô palais, qu'avec plaisir je le revois à mon retour de Troie ! Et cependant ta vue m'arrache des larmes ; car jamais je ne vis aucune autre maison en proie à des calamités plus funestes. En passant devant le promontoire de Malée, j'ai appris le destin d'Agamemnon et la mort qu'il a reçue de la main de son épouse. Du sein des flots m'apparut l'oracle des nautoniers, le prophète de Nérée, Glaucus, dieu véridique, qui m'annonça cette nouvelle et me fit entendre ces paroles : « Ménélas, ton frère est mort ; il a succombé dans le bain fatal préparé par son épouse. » Ces mots firent couler mes larmes et celles de mes matelots. Lorsqu'enfin j'aborde à Nauplie (16), et que déjà mon épouse se dirigeait vers Argos, au moment où je croyais presser dans mes bras Oreste, le fils d'Agamemnon, et sa mère, tous deux dans la prospérité, j'apprends d'un pêcheur le meurtre impie de la fille de Tyndare. Et maintenant, jeunes filles, apprenez-moi où est le fils d'Agamemnon, qui a osé commettre un tel forfait? C'était un faible enfant porté sur les bras de Clytemnestre, lorsque je quittai ce palais pour aller à Troie : je ne pourrais donc le reconnaître, si je le voyais. (ORESTE) (380) Ménélas, je suis cet Oreste que tu cherches : je te raconterai volontiers mes malheurs; mais avant tout, j'embrasse tes genoux en suppliant, et t'adresse mes prières, quoique dépourvu de rameaux. Sauve-moi ; tu arrives au moment le plus critique de mes malheurs. (MÉNÉLAS) O dieux ! que vois-je ? Quel est le mort qui s'offre à ma vue? (ORESTE) Hélas ! tu dis vrai : je ne vis plus, parmi tant de maux, quoique je voie encore la lumière. (MÉNÉLAS) Quel aspect sauvage ! quelle chevelure hérissée ! Malheureux ! (ORESTE) Ce n'est pas mon aspect, ce sont mes actions qui causent mon supplice. (MÉNÉLAS) Quels regards farouches s'échappent de tes paupières desséchées ! (ORESTE) Mon corps n'est plus ; mais le nom qui s'attache à moi me reste. (MÉNÉLAS) Ô combien je suis saisi de te voir si étrangement défiguré ! (ORESTE) Oui, je suis l'assassin de ma malheureuse mère. (MÉNÉLAS) Je le sais ; épargne-toi ce cruel récit. (ORESTE) Je me l'épargnerai ; mais la Divinité est envers moi prodigue de maux. (MÉNÉLAS) (395) Qu'éprouves-tu? quel mal te consume? (ORESTE) La conscience... la conscience qui me reproche mes forfaits. (MÉNÉLAS) Que dis-tu? Ce qui est clair est sage, ce qui est obscur ne l'est pas (18). (ORESTE) La sombre tristesse surtout me consume... (MÉNÉLAS) Déesse redoutable ! Mais on peut l'apaiser.


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Dernière mise à jour : 10/01/2008