HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 700-749

  Vers 700-749

[700] ἴσως ἂν ἐκπνεύσειεν· ἢν δ' ἀνῇ πνοάς,
τύχοις ἂν αὐτοῦ ῥᾳδίως ὅσον θέλεις.
Ἔνεστι δ' οἶκτος, ἔνι δὲ καὶ θυμὸς μέγας,
καραδοκοῦντι κτῆμα τιμιώτατον.
Ἐλθὼν δὲ Τυνδάρεών τέ σοι πειράσομαι
(705) πόλιν τε πεῖσαι τῷ λίαν χρῆσθαι καλῶς.
Καὶ ναῦς γὰρ ἐνταθεῖσα πρὸς βίαν ποδὶ
ἔβαψεν, ἔστη δ' αὖθις, ἢν χαλᾷ πόδα.
Μισεῖ γὰρ θεὸς τὰς ἄγαν προθυμίας,
μισοῦσι δ' ἀστοί· δεῖ δέ μ' οὐκ ἄλλως λέγω
(710) σῴζειν σε σοφίᾳ, μὴ βίᾳ τῶν κρεισσόνων.
Ἀλκῇ δέ σ' οὐκ ἄν, σὺ δοξάζεις ἴσως,
σῴσαιμ' ἄν· οὐ γὰρ ῥᾴδιον λόγχῃ μιᾷ
στῆσαι τροπαῖα τῶν κακῶν σοι πάρα.
Οὐ γάρ ποτ' Ἄργους γαῖαν ἐς τὸ μαλθακὸν
(715) προσηγόμεσθα· νῦν δ' ἀναγκαίως ἔχει.
Δούλοισιν εἶναι τοῖς σοφοῖσι τῆς τύχης
(Ὀρέστης)
(718) πλὴν γυναικὸς οὕνεκα στρατηλατεῖν
τἄλλ' οὐδέν, κάκιστε τιμωρεῖν φίλοις,
(720) φεύγεις ἀποστραφείς με, τὰ δ' Ἀγαμέμνονος
φροῦδ'; Ἄφιλος ἦσθ' ἄρ', πάτερ, πράσσων κακῶς.
Οἴμοι, προδέδομαι, κοὐκέτ' εἰσὶν ἐλπίδες,
ὅποι τραπόμενος θάνατον Ἀργείων φύγω·
οὗτος γὰρ ἦν μοι καταφυγὴ σωτηρίας.
(725) Ἀλλ' εἰσορῶ γὰρ τόνδε φίλτατον βροτῶν
Πυλάδην δρόμῳ στείχοντα Φωκέων ἄπο,
ἡδεῖαν ὄψιν· πιστὸς ἐν κακοῖς ἀνὴρ
κρείσσων γαλήνης ναυτίλοισιν εἰσορᾶν.
(Πυλάδης)
(729) Θᾶσσον με χρῆν προβαίνων ἱκόμην δι' ἄστεως,
(730) σύλλογον πόλεως ἀκούσας, τὸν δ' ἰδὼν αὐτὸς σαφῶς,
ἐπὶ σὲ σύγγονόν τε τὴν σήν, ὡς κτενοῦντας αὐτίκα.
Τί τάδε; Πῶς ἔχεις; Τί πράσσεις, φίλταθ' ἡλίκων ἐμοὶ
καὶ φίλων καὶ συγγενείας; Πάντα γὰρ τάδ' εἶ σύ μοι.
(Ὀρέστης)
Οἰχόμεσθ', ὡς ἐν βραχεῖ σοι τἀμὰ δηλώσω κακά.
(Πυλάδης)
(735) Συγκατασκάπτοις ἂν ἡμᾶς· κοινὰ γὰρ τὰ τῶν φίλων.
(Ὀρέστης)
Μενέλεως κάκιστος ἐς ἐμὲ καὶ κασιγνήτην ἐμήν.
(Πυλάδης)
Εἰκότως, κακῆς γυναικὸς ἄνδρα γίγνεσθαι κακόν.
(Ὀρέστης)
Ὥσπερ οὐκ ἐλθὼν ἔμοιγε ταὐτὸν ἀπέδωκεν μολών.
(Πυλάδης)
γάρ ἐστιν ὡς ἀληθῶς τήνδ' ἀφιγμένος χθόνα;
(Ὀρέστης)
(740) Χρόνιος· ἀλλ' ὅμως τάχιστα κακὸς ἐφωράθη φίλοις.
(Πυλάδης)
Καὶ δάμαρτα τὴν κακίστην ναυστολῶν ἐλήλυθεν;
(Ὀρέστης)
Οὐκ ἐκεῖνος, ἀλλ' ἐκείνη κεῖνον ἐνθάδ' ἤγαγεν.
(Πυλάδης)
(743) Ποῦ 'στιν πλείστους Ἀχαιῶν ὤλεσεν γυνὴ μία;
(Ὀρέστης)
Ἐν δόμοις ἐμοῖσιν, εἰ δὴ τούσδ' ἐμοὺς καλεῖν χρεών.
(Πυλάδης)
(745) Σὺ δὲ τίνας λόγους ἔλεξας σοῦ κασιγνήτῳ πατρός;
(Ὀρέστης)
Μή μ' ἰδεῖν θανόνθ' ὑπ' ἀστῶν καὶ κασιγνήτην ἐμήν.
(Πυλάδης)
Πρὸς θεῶν, τί πρὸς τάδ' εἶπε; Τόδε γὰρ εἰδέναι θέλω.
(Ὀρέστης)
Εὐλαβεῖθ', τοῖς φίλοισι δρῶσιν οἱ κακοὶ φίλοι.
(Πυλάδης)
Σκῆψιν ἐς ποίαν προβαίνων; Τοῦτο πάντ' ἔχω μαθών.
[700] et, lorsqu'il se sera calmé, vous pourrez en obtenir aisément tout ce que vous voudrez, car il est susceptible de pitié comme de colère, précieuse ressource pour qui sait attendre le moment. Je vais m'efforcer de persuader à Tyndare et aux citoyens de modérer l'excès de leur courroux. Le vaisseau qui tend violemment la voile fait naufrage ; il résiste à la tempête, s'il replie la voile à propos. La Divinité ainsi que les citoyens haïssent l'audace présomptueuse : je le répète, c'est par la prudence que je dois te sauver, et non en faisant violence aux plus puissants que nous. Par la force, je ne pourrais te sauver, comme tu le supposes peut-être ; car il n'est pas facile, avec une seule lance, d'ériger des trophées sur les maux qui t'entourent. Jamais autrement nous ne serions descendus à d'humbles supplications devant les Argiens ; mais la nécessité contraint les sages d'être esclaves de la fortune. (Il sort.) (ORESTE) (718) Lâche, qui n'es bon qu'à combattre pour une femme, impuissant à venger tes amis! Tu fuis, tu m'évites : les services d'Agamemnon sont oubliés. Ô mon père ! tu n'as donc pas trouvé d'amis dans ton infortune! Hélas ! je suis trahi, il n'est plus d'espoir, plus de refuge pour éviter la mort que les Argiens me préparent : celui-là était mon seul asile. — Mais je vois le plus chéri des mortels, Pylade, qui revient en hâte de la Phocide. Vue qui réjouit mon cœur! Un ami fidèle, dans l'adversité, est plus doux à voir qu'un ciel pur aux matelots. (PYLADE) (729) J'ai traversé la ville d'un pas plus rapide qu'il ne convenait ; mais j'ai entendu annoncer l'assemblée du peuple, je l'ai vue de mes yeux ; c'est contre toi et contre ta sœur, et ils paraissent vouloir vous mettre à mort à l'instant. Qu'est-il donc arrivé? Où on es-tu, que fais-tu, ô le plus cher de mes amis, de mes parents, de mes compagnons? car tu es tout pour moi. (ORESTE) Nous sommes perdus, pour te dire en un mot tous mes malheurs. (PYLADE) Ah ! tu m'entraîneras avec toi dans ta ruine ; car entre amis tout est commun. (ORESTE) Ménélas s'est montré perfide envers moi et envers ma sœur. (PYLADE) Il est naturel que l'époux d'une femme perverse devienne lui-même pervers. (ORESTE) Sa présence m'a été tout aussi utile que s'il n'était pas venu. (PYLADE) Il est donc venu en effet dans cette contrée ? (ORESTE) Il s'est fait attendre; mais il n'a pas tardé à trahir ses amis. (PYLADE) Et ramène-t-il avec lui son infidèle épouse? (ORESTE) Ce n'est pas lui, c'est elle qui le ramène. (PYLADE) (743) Où est-elle cette femme, qui seule a fait périr tant de Grecs? (ORESTE) Dans mon palais, si je puis encore l'appeler mon palais. (PYLADE) Et toi, qu'as-tu dit au frère de ton père ? (ORESTE) Je l'ai conjuré de ne pas nous laisser, ma sœur et moi, mettre à mort par nos concitoyens. (PYLADE) Au nom des dieux, qu'a-t-il répondu? je désire le savoir. (ORESTE) Il s'est montré circonspect, comme sont les mauvais amis. (PYLADE) Et quel prétexte alléguait-il? c'est là ce qu'il m'importe d'apprendre.


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Dernière mise à jour : 10/01/2008