HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 600-649

  Vers 600-649

[600] Ἀλλ' ὡς μὲν οὐκ εὖ μὴ λέγ' εἴργασται τάδε,
ἡμῖν δὲ τοῖς δράσασιν οὐκ εὐδαιμόνως.
Γάμοι δ' ὅσοις μὲν εὖ καθεστᾶσιν βροτῶν,
μακάριος αἰών· οἷς δὲ μὴ πίπτουσιν εὖ,
τά τ' ἔνδον εἰσὶ τά τε θύραζε δυστυχεῖς.
(Χορός)
(605) Αἰεὶ γυναῖκες ἐμποδὼν ταῖς συμφοραῖς
ἔφυσαν ἀνδρῶν πρὸς τὸ δυστυχέστερον.
Τυνδάρεως
Ἐπεὶ θρασύνῃ κοὐχ ὑποστέλλῃ λόγῳ,
οὕτω δ' ἀμείβῃ μ' ὥστε μ' ἀλγῆσαι φρένα,
μᾶλλόν μ' ἀνάξεις ἐπὶ σὸν ἐξελθεῖν φόνον·
(610) καλὸν πάρεργον δ' αὐτὸ θήσομαι πόνων
ὧν εἵνεκ' ἦλθον θυγατρὶ κοσμήσων τάφον.
Μολὼν γὰρ εἰς ἔκκλητον Ἀργείων ὄχλον
ἑκοῦσαν οὐχ ἑκοῦσαν ἐπισείσω πόλιν
σοὶ σῇ τ' ἀδελφῇ, λεύσιμον δοῦναι δίκην.
(615) Μᾶλλον δ' ἐκείνη σοῦ θανεῖν ἐστ' ἀξία,
τῇ τεκούσῃ σ' ἠγρίωσ', ἐς οὖς ἀεὶ
πέμπουσα μύθους ἐπὶ τὸ δυσμενέστερον,
ὀνείρατ' ἀγγέλλουσα τὰ Ἀγαμέμνονος,
καὶ τοῦθ' μισήσειαν Αἰγίσθου λέχος
(620) οἱ νέρτεροι θεοί· καὶ γὰρ ἐνθάδ' ἦν πικρόν·
ἕως ὑφῆψε δῶμ' ἀνηφαίστῳ πυρί.
Μενέλαε, σοὶ δὲ τάδε λέγω δράσω τε πρός·
εἰ τοὐμὸν ἔχθος ἐναριθμῇ κῆδός τ' ἐμόν,
μὴ τῷδ' ἀμύνειν φόνον ἐναντίον θεοῖς·
(625) ἔα δ' ὑπ' ἀστῶν καταφονευθῆναι πέτροις,
μὴ 'πίβαινε Σπαρτιάτιδος χθονός.
Τοσαῦτ' ἀκούσας ἴσθι, μηδὲ δυσσεβεῖς
ἕλῃ, παρώσας εὐσεβεστέρους φίλους·
ἡμᾶς δ' ἀπ' οἴκων ἄγετε τῶνδε, πρόσπολοι.
(Ὀρέστης)
(630) Στεῖχ', ὡς ἀθορύβως οὑπιὼν ἡμῖν λόγος
πρὸς τόνδ' ἵκηται, γῆρας ἀποφυγὼν τὸ σόν.
Μενέλαε, ποῖ σὸν πόδ' ἐπὶ συννοίᾳ κυκλεῖς,
διπλῆς μερίμνης διπτύχους ἰὼν ὁδούς;
(Μενέλαος)
Ἔασον· ἐν ἐμαυτῷ τι συννοούμενος
(635) ὅποι τράπωμαι τῆς τύχης ἀμηχανῶ.
(Ὀρέστης)
Μή νυν πέραινε τὴν δόκησιν, ἀλλ' ἐμοὺς
λόγους ἀκούσας πρόσθε, βουλεύου τότε.
(Μενέλαος)
Λέγεὖ γὰρ εἶπας· ἔστι δ' οὗ σιγὴ λόγου
κρείσσων γένοιτ' ἄν. Ἔστι δ' οὗ σιγῆς λόγος.
(Ὀρέστης)
(640) Λέγοιμ' ἂν ἤδη. Τὰ μακρὰ τῶν σμικρῶν λόγων
ἐπίπροσθέν ἐστι καὶ σαφῆ μᾶλλον κλύειν.
Ἐμοὶ σὺ τῶν σῶν, Μενέλεως, μηδὲν δίδου,
δ' ἔλαβες ἀπόδος πατρὸς ἐμοῦ λαβὼν πάρα.
Οὐ χρήματ' εἶπον· χρήματ', ἢν ψυχὴν ἐμὴν
(645) σῴσῃς, ἅπερ μοι φίλτατ' ἐστὶ τῶν ἐμῶν.
Ἀδικῶ· λαβεῖν χρή μ' ἀντὶ τοῦδε τοῦ κακοῦ
ἄδικόν τι παρὰ σοῦ· καὶ γὰρ Ἀγαμέμνων πατὴρ
ἀδίκως ἀθροίσας Ἑλλάδ' ἦλθ' ὑπ' Ἴλιον,
οὐκ ἐξαμαρτὼν αὐτός, ἀλλ' ἁμαρτίαν
[600] Ne dis donc pas que cette action est mauvaise, dis plutôt qu'elle est malheureuse. L'hymen, pour les mortels bien assortis, fait le bonheur de la vie ; mais pour ceux qu'enchaîne un indigne lien, soit dans les foyers domestiques, soit au dehors, il n'y a que malheur. (LE CHOEUR) (605) Toujours les femmes sont mêlées dans les malheurs des hommes, et ne font que les accroître. (TYNDARE) Puisque tu redoubles d'audace, au lieu de céder à mes discours, et que ta réponse ne tend qu'à me navrer de douleur, tu enflammes en moi l'ardeur de te perdre : je joindrai cette riche offrande à celles que je suis venu déposer sur le tombeau de ma fille. Je cours de ce pas à l'assemblée des habitants d'Argos ; j'exciterai la ville, déjà assez irritée, à te condamner toi et ta sœur à être lapidés. Ta sœur, encore plus que toi, mérite la mort, elle qui t'animait contre ta mère et te rapportait sans cesse des discours propres à t'aigrir, te racontant des songes envoyés par Agamemnon, et cette union adultère avec Égisthe, détestée des dieux infernaux (car c'était là sa plainte la plus amère), jusqu'à ce qu'elle eût embrasé cette maison d'un feu plus funeste que celui de Vulcain. Enfin, Ménélas, écoute ce que j'ai à te dire et ce que je suis résolu à faire. Si tu comptes pour quelque chose ma haine ou mon affection, ne le dérobe pas à la mort contre la volonté des dieux ; laisse les citoyens le lapider, ou ne mets plus les pieds sur la terre de Sparte. Tu m'as entendu ; ne quitte pas des amis pieux pour t'unir à des impies. Vous, esclaves, guidez mes pas loin de ce palais. (ORESTE) (630) Pars, et que ta vieillesse chagrine nous laisse continuer sans trouble notre entretien. Ménélas, où portes-tu tes pas, plongé dans une réflexion profonde, et l'esprit partagé entre deux sentiments opposés ? (MÉNÉLAS) Laisse-moi ; dans les réflexions qui m'occupent, je ne sais à quel parti m'arrêter. (ORESTE) Ne prends pas encore ta résolution, mais écoute mes paroles avant de te décider. (MÉNÉLAS) Parle ; tu as raison : il est des cas où il vaut mieux se taire que de parler; d'autres, où il vaut mieux parler que de se taire. ORESTE (640) Eh bien! je vais parler : les longs discours valent mieux que les courts, et sont plus clairs. Ménélas, ne me donne rien de ce qui est à toi, mais rends-moi ce que tu as reçu de mon père : je ne parle pas des richesses ; ma richesse sera ma vie, si tu la sauves ; c'est ce que j'ai de plus précieux au monde. Ma cause est-elle injuste ? Mais en échange de tant de maux, j'ai droit d'attendre de toi, même une injustice. En effet, c'est injustement que mon père, Agamemnon, rassembla la Grèce et marcha contre Ilion, sans avoir commis lui-même aucune faute,


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Dernière mise à jour : 10/01/2008