HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 1-49

  Vers 1-49

[0] (Ἠλέκτρα)
(1) Οὐκ ἔστιν οὐδὲν δεινὸν ὧδ' εἰπεῖν ἔπος
οὐδὲ πάθος οὐδὲ ξυμφορὰ θεήλατος,
ἧς οὐκ ἂν ἄραιτ' ἄχθος ἀνθρώπου φύσις.
γὰρ μακάριος κοὐκ ὀνειδίζω τύχας
(5) Διὸς πεφυκώς, ὡς λέγουσι, Τάνταλος
κορυφῆς ὑπερτέλλοντα δειμαίνων πέτρον
ἀέρι ποτᾶται· καὶ τίνει ταύτην δίκην,
ὡς μὲν λέγουσιν, ὅτι θεοῖς ἄνθρωπος ὢν
κοινῆς τραπέζης ἀξίωμ' ἔχων ἴσον,
(10) ἀκόλαστον ἔσχε γλῶσσαν, αἰσχίστην νόσον.
Οὗτος φυτεύει Πέλοπα, τοῦ δ' Ἀτρεὺς ἔφυ,
στέμματα ξήνασ' ἐπέκλωσεν θεὰ
ἔριν, Θυέστῃ πόλεμον ὄντι συγγόνῳ
θέσθαι. Τί τἄρρητ' ἀναμετρήσασθαί με δεῖ;
(15) Ἔδαισε δ' οὖν νιν τέκν' ἀποκτείνας Ἀτρεύς.
Ἀτρέως δέ· τὰς γὰρ ἐν μέσῳ σιγῶ τύχας·
κλεινός, εἰ δὴ κλεινός, Ἀγαμέμνων ἔφυ
Μενέλεώς τε Κρήσσης μητρὸς Ἀερόπης ἄπο.
Γαμεῖ δ' μὲν δὴ τὴν θεοῖς στυγουμένην
(20) Μενέλαος Ἑλένην, δὲ Κλυταιμήστρας λέχος
ἐπίσημον εἰς Ἕλληνας Ἀγαμέμνων ἄναξ·
παρθένοι μὲν τρεῖς ἔφυμεν ἐκ μιᾶς,
Χρυσόθεμις Ἰφιγένειά τ' Ἠλέκτρα τ' ἐγώ,
ἄρσην δ' Ὀρέστης, μητρὸς ἀνοσιωτάτης,
(25) πόσιν ἀπείρῳ περιβαλοῦσ' ὑφάσματι
ἔκτεινεν· ὧν δ' ἕκατι, παρθένῳ λέγειν
οὐ καλόν· ἐῶ τοῦτ' ἀσαφὲς ἐν κοινῷ σκοπεῖν.
Φοίβου δ' ἀδικίαν μὲν τί δεῖ κατηγορεῖν;
Πείθει δ' Ὀρέστην μητέρ' σφ' ἐγείνατο
(30) κτεῖναι, πρὸς οὐχ ἅπαντας εὔκλειαν φέρον.
(31) Ὅμως δ' ἀπέκτειν' οὐκ ἀπειθήσας θεῷ·
Κἀγὼ μετέσχον, οἷα δὴ γυνή, φόνου.
Πυλάδης θ', ὃς ἡμῖν συγκατείργασται τάδε.
Ἐντεῦθεν ἀγρίᾳ συντακεὶς νόσῳ νοσεῖ
(35) τλήμων Ὀρέστης ὅδε πεσὼν ἐν δεμνίοις
κεῖται, τὸ μητρὸς δ' αἷμά νιν τροχηλατεῖ
μανίαισιν· ὀνομάζειν γὰρ αἰδοῦμαι θεὰς
εὐμενίδας, αἳ τόνδ' ἐξαμιλλῶνται φόβῳ.
(39) Ἕκτον δὲ δὴ τόδ' ἦμαρ ἐξ ὅτου σφαγαῖς
(40) θανοῦσα μήτηρ πυρὶ καθήγνισται δέμας,
ὧν οὔτε σῖτα διὰ δέρης ἐδέξατο,
οὐ λούτρ' ἔδωκε χρωτί· χλανιδίων δ' ἔσω
κρυφθείς, ὅταν μὲν σῶμα κουφισθῇ νόσου,
ἔμφρων δακρύει, ποτὲ δὲ δεμνίων ἄπο
(45) πηδᾷ δρομαῖος, πῶλος ὣς ὑπὸ ζυγοῦ.
Ἔδοξε δ' Ἄργει τῷδε μήθ' ἡμᾶς στέγαις,
μὴ πυρὶ δέχεσθαι, μήτε προσφωνεῖν τινα
μητροκτονοῦντας· κυρία δ' ἥδ' ἡμέρα,
ἐν διοίσει ψῆφον Ἀργείων πόλις,
[0] (ÉLECTRE) Il n'est rien de funeste, il n'est point de souffrance, il n'est point de malheur envoyé parles dieux, dont la nature humaine ne supporte le fardeau. L'heureux Tantale, fils de Jupiter (je n'insulte point à son infortune), tremblant à la vue du rocher prêt à tomber sur sa tête, demeure suspendu dans les airs : supplice qu'il subit, dit-on, parce que, simple mortel admis à la table des dieux, il ne sut point mettre un frein à sa langue : indigne faiblesse I Tantale eut pour fils Pélops, duquel naquit Atrée, auquel la Parque, en filant la trame de ses jours, réserva la discorde et la guerre contre Thyeste, son frère. Mais qu'est-il besoin de rappeler ces horreurs? Atrée massacre les enfants de Thyeste, et les lui fait servir dans un festin. D'Atrée (car je passe les autres événements sous silence) naquit l'illustre... dois-je dire l'illustre Agamemnon et Ménélas, tous deux fils d'une mère crétoise, d'Érope. (20) Ménélas épousa Hélène, objet de la haine des dieux ; le roi Agamemnon s'unit à Clytemnestre, hymen célèbre chez les Grecs ; il en eut trois filles, Chrysothémis, Iphigénie, et moi Électre, et un fils, Oreste, enfants d'une mère criminelle qui égorgea son époux, après l'avoir enveloppé d'un voile inextricable. La cause de ce crime, il ne sied pas à une vierge de la dire ; je laisse à d'autres le soin d'éclaircir ce mystère. Mais pourquoi faut-il que j'accuse Phébus d'injustice? Il ordonne à Oreste de tuer sa mère, celle qui lui a donné le jour, action qui ne l'honore pas à tous les yeux : (31) cependant il l'a tuée pour obéir au dieu ; et moi aussi, j'ai pris part au meurtre, autant que le peut une femme, ainsi que Pylade, qui a été notre complice. Depuis ce moment, le malheureux Oreste languit consumé par un mal dévorant ; il reste étendu sur ce lit de douleur ; mais le sang de sa mère l'agite par de sombres fureurs, car je crains de nommer les déesses Euménides qui le troublent et l'épouvantent. (39) Voici le sixième jour, depuis que ma mère a reçu le coup mortel et que son cadavre a été purifié par le feu : pendant tout ce temps mon frère n'a pris aucune nourriture; il n'a point lavé son corps dans le bain; mais, enveloppé dans son manteau, lorsque le mal laisse quelque relâche à son corps, alors, rendu à la raison, il pleure, ou bien il s'élance à la hâte hors du lit, comme un coursier qui se dérobe au joug. La ville d'Argos défend à ses citoyens de nous donner asile sous leur toit ou à leur foyer, ou d'adresser la parole aux parricides ; et voici le jour fatal qui décidera


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Dernière mise à jour : 10/01/2008