[750] φαεσιμβρότου αὐγαί,
751 ἀγγελίαν μοι ἐνέγκαι,
752 ἰαχήσατε δ´ οὐρανῶι
753 καὶ παρὰ θρόνον ἀρχέταν
754 γλαυκᾶς τ´ ἐν Ἀθάνας·
755 μέλλω τᾶς πατριώτιδος
756 γᾶς, μέλλω καὶ ὑπὲρ δόμων
757 ἱκέτας ὑποδεχθεὶς
758 κίνδυνον πολιῶι τεμεῖν σιδάρωι.
759 δεινὸν μὲν πόλιν ὡς Μυκήνας
760 εὐδαίμονα καὶ δορὸς
761 πολυαίνετον ἀλκᾶι
762 μῆνιν ἐμᾶι χθονὶ κεύθειν·
763 κακὸν δ´, ὦ πόλις, εἰ ξένους
764 ἱκτῆρας παραδώσομεν
765 κελεύσμασιν Ἄργους.
766 Ζεύς μοι σύμμαχος, οὐ φοβοῦμαι,
767 Ζεύς μοι χάριν ἐνδίκως
768 ἔχει· οὔποτε θνατῶν
769 ἥσσους δαίμονες ἔκ γ´ ἐμοῦ φανοῦνται.
770 ἀλλ´, ὦ πότνια, σὸν γὰρ οὖδας
771 γᾶς καὶ πόλις, ἆς σὺ μάτηρ
772 δέσποινά τε καὶ φύλαξ,
773 πόρευσον ἄλλαι τὸν οὐ δικαίως
774 τᾶιδ´ ἐπάγοντα δορυσσοῦν
775 στρατὸν Ἀργόθεν· οὐ γὰρ ἐμᾶι γ´ ἀρετᾶι
776 δίκαιός εἰμ´ ἐκπεσεῖν μελάθρων.
777 ἐπεί σοι πολύθυτος ἀεὶ
778 τιμὰ κραίνεται οὐδὲ λάθει
779 μηνῶν φθινὰς ἁμέρα
780 νέων τ´ ἀοιδαὶ χορῶν τε μολπαί.
781 ἀνεμόεντι δ´ ἐπ´ ὄχθωι
782 ὀλολύγματα παννυχίοις ὑπὸ παρθένων
783 ἰαχεῖ ποδῶν κρότοισιν.
784 (ΑΓΓΕΛΟΣ)
784 δέσποινα, μύθους σοί τε συντομωτάτους
785 κλύειν ἐμοί τε τῶιδε καλλίστους φέρω·
786 νικῶμεν ἐχθροὺς καὶ τροπαῖ´ ἱδρύεται
787 παντευχίαν ἔχοντα πολεμίων σέθεν.
788 (ΑΛΚΜΗΝΗ) ὦ φίλταθ´, ἥδε ς´ ἡμέρα διήλασεν·
789 ἠλευθέρωσαι τοῖσδε τοῖς ἀγγέλμασιν.
790 μιᾶς δ´ ἔμ´ οὔπω συμφορᾶς ἐλευθεροῖς·
791 φόβος γὰρ εἴ μοι ζῶσιν οὓς ἐγὼ θέλω.
792 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ζῶσιν, μέγιστόν γ´ εὐκλεεῖς κατὰ στρατόν.
793 (ΑΛΚΜΗΝΗ) ὁ μὲν γέρων οὐκ ἔστιν Ἰόλεως ὅδε;
794 (ΑΓΓΕΛΟΣ) μάλιστα, πράξας γ´ ἐκ θεῶν κάλλιστα δή.
795 (ΑΛΚΜΗΝΗ) τί δ´ ἔστι; μῶν τι κεδνὸν ἠγωνίζετο;
796 (ΑΓΓΕΛΟΣ) νέος μεθέστηκ´ ἐκ γέροντος αὖθις αὖ.
797 (ΑΛΚΜΗΝΗ) θαυμάστ´ ἔλεξας· ἀλλά ς´ εὐτυχῆ φίλων
798 μάχης ἀγῶνα πρῶτον ἀγγεῖλαι θέλω.
799 (ΑΓΓΕΛΟΣ) εἷς μου λόγος σοι πάντα σημανεῖ τάδε.
| [750] qui éclaire les mortels, portez au ciel cette action glorieuse; qu'elle retentisse jusqu'au trône de Jupiter, jusqu'au palais de la blonde Minerve. Pour avoir donné asile à des suppliants, je dois repousser, le fer à la main, le péril qui menace ma patrie et mes foyers.
759 Il est déplorable sans doute que Mycènes, cité puissante et célèbre par sa vaillance guerrière, nourrisse d'amers ressentiments contre mon pays. Mais, ô ma patrie! ce serait un crime de livrer des hôtes suppliants sur les ordres d'Argos. Jupiter combat pour nous, je n'ai pas de crainte. Jupiter se montre avec justice reconnaissant de nos hommages. Jamais les dieux ne seront vaincus par les mortels.
O vénérable Minerve, toi à qui appartiennent cette terre et cette ville dont tu es la mère, la souveraine, et la déesse tutélaire, éloigne celui qui, au mépris de la justice, fait marcher contre nous l'armée d'Argos et ses lances hostiles. Il n'est pas juste que notre vertu nous fasse chasser de nos demeures.
Nous t'honorons toujours par de nombreux sacrifices ; le jour du mois où la lune se renouvelle est célébré avec éclat ; tes temples retentissent d'hymnes sacrés, et les chœurs font entendre leurs chants harmonieux ; et sur la colline exposée aux vents impétueux, retentissent les cris joyeux qui accompagnent pendant la nuit les danses des jeunes vierges.
784 LE SERVITEUR.
O ma maîtresse, j'apporte des nouvelles que tu entendras en quelques mots, et que je suis heureux d'annoncer : nous sommes vainqueurs, et l'on dresse des trophées formés des armes de tes ennemis.
ALCMÈNE.
Fidèle serviteur, ta liberté sera aujourd'hui le prix de ces heureuses nouvelles. Mais il est un souci dont tu ne m'as pas encore délivrée : je suis inquiète de savoir si ceux que j'aime sont vivants.
LE SERVITEUR.
Ils vivent, et ils jouissent, au milieu de l'armée, de la gloire dont ils se sont couverts.
ALCMÈNE.
Et le vieil Iolas n'est-il pas du nombre ?
LE SERVITEUR.
Assurément, et, par la faveur des dieux, il est sorti du combat avec honneur.
ALCMÈNE.
Quoi donc ? s'est-il signalé par quelque action d'éclat ?
LE SERVITEUR.
Son vieux corps a retrouvé la vigueur de la jeunesse.
ALCMÈNE.
Tu dis là des choses merveilleuses. Mais raconte-moi d'abord l'heureux combat de nos amis.
LE SERVITEUR.
Un seul et même récit te fera tout connaître.
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