HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hélène (tragédie complète)

Vers 1550-1599

  Vers 1550-1599

[1550] λόγος τ´ ἐν ἀλλήλοισι, τῶν ἐπεσβατῶν
1551 ὡς πλῆθος εἴη· διεσιωπῶμεν δ´ ὅμως
1552 τοὺς σοὺς λόγους σώιζοντες· ἄρχειν γὰρ νεὼς
1553 ξένον κελεύσας πάντα συνέχεας τάδε.
1554 καὶ τἄλλα μὲν δὴ ῥαιδίως ἔσω νεὼς
1555 ἐθέμεθα κουφίζοντα· ταύρειος δὲ ποὺς
1556 οὐκ ἤθελ´ ὀρθὸς σανίδα προσβῆναι κάτα,
1557 ἀλλ´ ἐξεβρυχᾶτ´ ὄμμ´ ἀναστρέφων κύκλωι,
1558 κυρτῶν τε νῶτα κἀς κέρας παρεμβλέπων
1559 μὴ θιγγάνειν ἀπεῖργεν. δ´ Ἑλένης πόσις
1560 ἐκάλεσεν· πέρσαντες Ἰλίου πόλιν,
1561 οὐχ εἷ´ ἀναρπάσαντες Ἑλλήνων νόμωι
1562 νεανίαις ὤμοισι ταύρειον δέμας
1563 ἐς πρῶιραν ἐμβαλεῖτε φάσγανόν θ´ ἅμα
1564 πρόχειρον ὤσει σφάγια τῶι τεθνηκότι;
1565 οἱ δ´ ἐς κέλευσμ´ ἐλθόντες ἐξανήρπασαν
1566 ταῦρον φέροντές τ´ εἰσέθεντο σέλματα.
1567 μονάμπυκος δὲ Μενέλεως ψήχων δέρην
1568 μέτωπά τ´ ἐξέπεισεν ἐσβῆναι δόρυ.
1569 τέλος δ´, ἐπειδὴ ναῦς τὰ πάντ´ ἐδέξατο,
1570 πλήσασα κλιμακτῆρας εὐσφύρωι ποδὶ
1571 Ἑλένη καθέζετ´ ἐν μέσοις ἑδωλίοις
1572 τ´ οὐκέτ´ ὢν λόγοισι Μενέλεως πέλας·
1573 ἄλλοι δὲ τοίχους δεξιοὺς λαιούς τ´ ἴσοι
1574 ἀνὴρ παρ´ ἄνδρ´ ἕζονθ´, ὑφ´ εἵμασι ξίφη
1575 λαθραῖ´ ἔχοντες, ῥόθιά τ´ ἐξεπίμπλατο
1576 βοῆς, κελευστοῦ φθέγμαθ´ ὡς ἠκούσαμεν.
1577 ἐπεὶ δὲ γαίας ἦμεν οὔτ´ ἄγαν πρόσω
1578 οὔτ´ ἐγγύς, οὕτως ἤρετ´ οἰάκων φύλαξ·
1579 Ἔτ´, ξέν´, ἐς τὸ πρόσθεν καλῶς ἔχει;—
1580 πλεύσωμεν; ἀρχαὶ γὰρ νεὼς μέλουσι σοί.
1581 δ´ εἶφ´· Ἅλις μοι. δεξιᾶι δ´ ἑλὼν ξίφος
1582 ἐς πρῶιραν εἷρπε κἀπὶ ταυρείωι σφαγῆι
1583 σταθεὶς νεκρῶν μὲν οὐδενὸς μνήμην ἔχων,
1584 τέμνων δὲ λαιμὸν ηὔχετ´· ναίων ἅλα
1585 πόντιε Πόσειδον Νηρέως θ´ ἁγναὶ κόραι,
1586 σώσατέ μ´ ἐπ´ ἀκτὰς Ναυπλίας δάμαρτά τε
1587 ἄσυλον ἐκ γῆς· αἵματος δ´ ἀπορροαὶ
1588 ἐς οἶδμ´ ἐσηκόντιζον οὔριαι ξένωι.
1589 καί τις τόδ´ εἶπε· Δόλιος ναυκληρία·
1590 πάλιν πλέωμεν ἀξίαν κέλευε σύ,
1591 σὺ δὲ στρέφ´ οἴακ´. ἐκ δὲ ταυρείου φόνου
1592 Ἀτρέως σταθεὶς παῖς ἀνεβόησε συμμάχους·
1593 Τί μέλλετ´, γῆς Ἑλλάδος λωτίσματα,
1594 σφάζειν φονεύειν βαρβάρους νεώς τ´ ἄπο
1595 ῥίπτειν ἐς οἶδμα; ναυβάταις δὲ τοῖσι σοῖς
1596 βοᾶι κελευστὴς τὴν ἐναντίαν ὄπα·
1597 οὐχ εἷ´ μέν τις λοῖσθον ἀρεῖται δόρυ,
1598 δὲ ζύγ´ ἄξας, δ´ ἀφελὼν σκαλμοῦ πλάτην
1599 καθαιματώσει κρᾶτα πολεμίων ξένων;
[1550] et nous nous étonnions entre nous de ce grand nombre ; cependant nous gardions le silence pour obéir à tes ordres. Car, en donnant à l'étranger le commandement du vaisseau, tu as tout perdu. Nous avions fait entrer tout le reste sans difficulté sur le navire ; le taureau seul refusait de marcher, il mugissait, plein de fureur, roulant autour de lui ses yeux enflammés, et recourbant son dos nerveux, il nous menaçait de ses cornes; personne n'osait l'approcher. L'époux d'Hélène appelle ses guerriers : « Compagnons, vous qui avez ruiné la ville de Troie, saisissez par le corps cet animal furieux ; portez-le sur vos épaules robustes, à la manière des Grecs, et jetez-le à la proue ; en même temps mon épée immolera cette victime en l'honneur du mort. » La troupe obéissante enlève le taureau, et le transporte sur le navire. En même temps Ménélas s'approche du cheval, le flatte, le caresse au poitrail, et le fait entrer sans effort. Le vaisseau étant donc chargé et prêt à partir, Hélène monte à l'échelle, de son pied délicat, et s'assied au milieu des bancs des rameurs. Ménélas, le prétendu mort, était à côté d'elle ; les autres Grecs se rangent à droite et à gauche ; chacun d'eux veille sur un de nous, ils avaient des poignards cachés sous leurs vêtements. Le chef de nos rameurs entonne un chaut nautique, et la mer retentit de nos voix réunies qui le répètent. Quand nous fûmes à une certaine distance du rivage, sans en être trop éloignés, le pilote s'adressant à Ménélas : « Étranger, lui dit-il, faut-il avancer plus loin ? car c'est moi que regarde le soin de diriger le vaisseau. » — « C'est assez, répond le Grec; et saisissant son épée, il s'avance vers la proue, et se dispose à immoler le taureau ; mais, sans faire mention du mort, il adresse aux dieux cette prière : « Neptune, dieu des mers, et vous, chastes filles de Nérée, veillez sur mes jours, et portez-moi sain et sauf au port de Nauplie avec mon épouse. » Le sang jaillit dans l'onde, avec un présage heureux pour l'étranger. Un des nôtres dit alors : « Ceci est une trahison ; retournons au port. Commande la manœuvre ; et toi, tourne le gouvernail. » Cependant le fils d'Atrée, après avoir immolé le taureau, crie à ses compagnons : « Héros, la fleur des guerriers de la Grèce, que tardez-vous à égorger, à massacrer les Barbares, et à les précipiter dans les flots? » — Notre chef à son tour nous adresse ces paroles : « Armons-nous des débris du navire; que l'un saisisse les rames, un autre les bancs, et brisons la tête à ces perfides étrangers. »


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Dernière mise à jour : 25/09/2009