HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hécube (tragédie complète)

Vers 350-399

  Vers 350-399

[350] Φρυγῶν ἁπάντων· τοῦτό μοι πρῶτον βίου.
351 ἔπειτ´ ἐθρέφθην ἐλπίδων καλῶν ὕπο
352 βασιλεῦσι νύμφη, ζῆλον οὐ σμικρὸν γάμων
353 ἔχους´, ὅτου δῶμ´ ἑστίαν τ´ ἀφίξομαι.
354 δέσποινα δ´ δύστηνος Ἰδαίαισιν ,
355 γυναιξὶ παρθένοις τ´ ἀπόβλεπτος μέτα,
356 ἴση θεοῖσι πλὴν τὸ κατθανεῖν μόνον.
357 νῦν δ´ εἰμὶ δούλη. πρῶτα μέν με τοὔνομα
358 θανεῖν ἐρᾶν τίθησιν οὐκ εἰωθὸς ὄν·
359 ἔπειτ´ ἴσως ἂν δεσποτῶν ὠμῶν φρένας
360 τύχοιμ´ ἄν, ὅστις ἀργύρου μ´ ὠνήσεται,
361 τὴν Ἕκτορός τε χἀτέρων πολλῶν κάσιν,
362 προσθεὶς δ´ ἀνάγκην σιτοποιὸν ἐν δόμοις
363 σαίρειν τε δῶμα κερκίσιν τ´ ἐφεστάναι
364 λυπρὰν ἄγουσαν ἡμέραν μ´ ἀναγκάσει·
365 λέχη δὲ τἀμὰ δοῦλος ὠνητός ποθεν
366 χρανεῖ, τυράννων πρόσθεν ἠξιωμένα.
367 οὐ δῆτ´· ἀφίημ´ ὀμμάτων ἐλευθέρων
368 φέγγος τόδ´, Ἅιδηι προστιθεῖς´ ἐμὸν δέμας.
369 ἄγ´ οὖν μ´, Ὀδυσσεῦ, καὶ διέργασαί μ´ ἄγων·
370 οὔτ´ ἐλπίδος γὰρ οὔτε του δόξης ὁρῶ
371 θάρσος παρ´ ἡμῖν ὥς ποτ´ εὖ πρᾶξαί με χρή.
372 μῆτερ, σὺ δ´ ἡμῖν μηδὲν ἐμποδὼν γένηι
373 λέγουσα μηδὲ δρῶσα, συμβούλου δέ μοι
374 θανεῖν πρὶν αἰσχρῶν μὴ κατ´ ἀξίαν τυχεῖν.
375 ὅστις γὰρ οὐκ εἴωθε γεύεσθαι κακῶν
376 φέρει μέν, ἀλγεῖ δ´ αὐχέν´ ἐντιθεὶς ζυγῶι·
377 θανὼν δ´ ἂν εἴη μᾶλλον εὐτυχέστερος
378 ζῶν· τὸ γὰρ ζῆν μὴ καλῶς μέγας πόνος.
379 (ΧΟΡΟΣ) δεινὸς χαρακτὴρ κἀπίσημος ἐν βροτοῖς
380 ἐσθλῶν γενέσθαι, κἀπὶ μεῖζον ἔρχεται
381 τῆς εὐγενείας ὄνομα τοῖσιν ἀξίοις.
382 (ΕΚΑΒΗ) καλῶς μὲν εἶπας, θύγατερ, ἀλλὰ τῶι καλῶι
383 λύπη πρόσεστιν. εἰ δὲ δεῖ τῶι Πηλέως
384 χάριν γενέσθαι παιδὶ καὶ ψόγον φυγεῖν
385 ὑμᾶς, Ὀδυσσεῦ, τήνδε μὲν μὴ κτείνετε,
386 ἡμᾶς δ´ ἄγοντες πρὸς πυρὰν Ἀχιλλέως
387 κεντεῖτε, μὴ φείδεσθ´· ἐγὼ ´τεκον πάριν,
388 ὃς παῖδα Θέτιδος ὤλεσεν τόξοις βαλών.
389 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) οὐ ς´, γεραιά, κατθανεῖν Ἀχιλλέως
390 φάντασμ´ Ἀχαιοὺς ἀλλὰ τήνδ´ ἠιτήσατο.
391 (ΕΚΑΒΗ) ὑμεῖς δέ μ´ ἀλλὰ θυγατρὶ συμφονεύσατε,
392 καὶ δὶς τόσον πῶμ´ αἵματος γενήσεται
393 γαίαι νεκρῶι τε τῶι τάδ´ ἐξαιτουμένωι.
394 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) ἅλις κόρης σῆς θάνατος, οὐ προσοιστέος
395 ἄλλος πρὸς ἄλλωι· μηδὲ τόνδ´ ὠφείλομεν.
396 (ΕΚΑΒΗ) πολλή γ´ ἀνάγκη θυγατρὶ συνθανεῖν ἐμέ.
397 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) πῶς; οὐ γὰρ οἶδα δεσπότας κεκτημένος.
398 (ΕΚΑΒΗ) ὅμοια· κισσὸς δρυὸς ὅπως τῆσδ´ ἕξομαι.
399 (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) οὔκ, ἤν γε πείθηι τοῖσι σοῦ σοφωτέροις.
[350] moi qui eus pour père le roi de la Phrygie entière? Tel fut le début de ma vie ; ensuite je fus nourrie des plus belles espérances, fiancée à des rois qui se disputaient l'honneur de me recevoir dans leurs palais. Infortunée, j'étais reine parmi les femmes troyennes, distinguée entre toutes les jeunes vierges, égale enfin aux déesses, hors la condition de mourir; et maintenant je suis esclave !... Ce nom seul me fait aimer la mort, ce nom auquel je ne suis point faite. Je tomberais entre les mains d'un maître cruel ! il achèterait à prix d'argent la sœur d'Hector et de tant de héros ! il me contraindrait à faire le pain, à balayer la maison, à manier la navette et à passer mes jours dans la douleur ; et un vil esclave souillerait ma couche, autrefois jugée digne des rois ! Non, certes; je renonce à cette lumière, libre jusqu'au dernier moment, et j'offre mon corps à Pluton. Ulysse, conduis-moi au lieu de mon supplice : je ne vois désormais ni espoir ni chance de bonheur pour nous ! Et toi, ma mère, ne dis rien, ne fais rien pour apporter obstacle à ma résolution; conseille-moi plutôt de mourir avant de subir des outrages indignes de ma naissance. Celui qui n'a pas l'habitude du malheur le supporte avec peine, et courbe difficilement sa tête sous le joug. La mort est alors bien préférable à la vie ; car vivre dans l'opprobre est un fardeau insupportable. LE CHOEUR. (379) C'est une glorieuse distinction parmi les mortels d'être issu d'un sang illustre, et le renom de la noblesse grandit encore chez ceux qui s'en montrent dignes. HÉCUBE. Voilà de généreuses paroles, ma fille ; mais cette générosité ajoute à ma douleur. Ah ! s'il faut satisfaire à la haine du fils de Pélée, s'il vous faut échapper à ses reproches, ô Ulysse ! n'immolez pas cette victime ; conduisez-moi sur le tombeau d'Achille, frappez, ne m'épargnez pas ; c'est moi qui ai donné le jour à Pâris, dont les flèches percèrent le fils de Thétis. ULYSSE. Hécube, ce n'est pas ton sang que l'ombre d'Achille demande aux Grecs ; c'est celui de ta fille. HÉCUBE. (391) Eh bien! faites-moi périr avec elle ; ce sera une double libation de sang pour la terre et pour ces mânes impitoyables. ULYSSE. La mort de ta fille suffira ; n'y joignons pas d'autre sacrifice ; et plût aux dieux que le sien ne fût pas nécessaire ! HÉCUBE. Il faut absolument que je meure avec ma fille. ULYSSE. Comment ! je ne reconnais pas ton autorité. HÉCUBE. Comme le lierre s'attache au chêne, ainsi je serrerai ma fille dans mes bras. ULYSSE. Non, tu te rendras à de plus sages conseils.


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Dernière mise à jour : 1/10/2009