HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Le Cyclope (tragédie complète)

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] Σατύρων πρὸς ἄντροις τόνδ' ὅμιλον εἰσορῶ. Χαίρειν προσεῖπον πρῶτα τὸν γεραίτατον. (Σιληνός) Χαῖρ', ξένὅστις δ' εἶ φράσον πάτραν τε σήν. (Ὀδυσσεύς) Ἴθακος Ὀδυσσεύς, γῆς Κεφαλλήνων ἄναξ. (Σιληνός) Οἶδ' ἄνδρα, κρόταλον δριμύ, Σισύφου γένος. (Ὀδυσσεύς) (105) Ἐκεῖνος αὐτός εἰμι· λοιδόρει δὲ μή. (Σιληνός) Πόθεν Σικελίαν τήνδε ναυστολῶν πάρει; (Ὀδυσσεύς) Ἐξ Ἰλίου γε κἀπὸ Τρωϊκῶν πόνων. (Σιληνός) Πῶς; Πορθμὸν οὐκ ᾔδησθα πατρῴας χθονός; (Ὀδυσσεύς) Ἀνέμων θύελλαι δεῦρό μ' ἥρπασαν βίᾳ. (Σιληνός) (110) Παπαῖ· τὸν αὐτὸν δαίμον' ἐξαντλεῖς ἐμοί. (Ὀδυσσεύς) καὶ σὺ δεῦρο πρὸς βίαν ἀπεστάλης; (Σιληνός) Λῃστὰς διώκων οἳ Βρόμιον ἀνήρπασαν. (Ὀδυσσεύς) Τίς δ' ἥδε χώρα καὶ τίνες ναίουσί νιν; (Σιληνός) Αἰτναῖος ὄχθος Σικελίας ὑπέρτατος. (Ὀδυσσεύς) (115) Τείχη δὲ ποῦ 'στι καὶ πόλεως πυργώματα; (Σιληνός) Οὐκ ἔστἔρημοι πρῶνες ἀνθρώπων, ξένε. (Ὀδυσσεύς) Τίνες δ' ἔχουσι γαῖαν; θηρῶν γένος; (Σιληνός) Κύκλωπες, ἄντρ' οἰκοῦντες, οὐ στέγας δόμων. (Ὀδυσσεύς) Τίνος κλύοντες; δεδήμευται κράτος; (Σιληνός) (120) Μονάδες· ἀκούει δ' οὐδὲν οὐδεὶς οὐδενός. (Ὀδυσσεύς) Σπείρουσι δ' τῷ ζῶσι; Δήμητρος στάχυν; (Σιληνός) Γάλακτι καὶ τυροῖσι καὶ μήλων βορᾷ. (Ὀδυσσεύς) Βρομίου δὲ πῶμ' ἔχουσιν, ἀμπέλου ῥοάς; (Σιληνός) Ἥκιστα· τοιγὰρ ἄχορον οἰκοῦσι χθόνα. (Ὀδυσσεύς) (125) Φιλόξενοι δὲ χὤσιοι περὶ ξένους; (Σιληνός) Γλυκύτατά φασι τὰ κρέα τοὺς ξένους φορεῖν. (Ὀδυσσεύς) Τί φῄς; Βορᾷ χαίρουσιν ἀνθρωποκτόνῳ; (Σιληνός) Οὐδεὶς μολὼν δεῦρ' ὅστις οὐ κατεσφάγη. (Ὀδυσσεύς) Αὐτὸς δὲ Κύκλωψ ποῦ 'στιν; δόμων ἔσω; (Σιληνός) (130) Φροῦδος, πρὸς Αἴτνῃ θῆρας ἰχνεύων κυσίν. (Ὀδυσσεύς) Οἶσθ' οὖν δρᾶσον, ὡς ἀπαίρωμεν χθονός; (Σιληνός) Οὐκ οἶδ', Ὀδυσσεῦ· πᾶν δέ σοι δρῴημεν ἄν. (Ὀδυσσεύς) Ὅδησον ἡμῖν σῖτον, οὗ σπανίζομεν. (Σιληνός) Οὐκ ἔστιν, ὥσπερ εἶπον, ἄλλο πλὴν κρέας. (Ὀδυσσεύς) (135) Ἀλλ' ἡδὺ λιμοῦ καὶ τόδε σχετήριον. (Σιληνός) Καὶ τυρὸς ὀπίας ἔστι καὶ βοὸς γάλα. (Ὀδυσσεύς) Ἐκφέρετε· φῶς γὰρ ἐμπολήμασιν πρέπει. (Σιληνός) Σὺ δ' ἀντιδώσεις, εἰπέ μοι, χρυσὸν πόσον; (Ὀδυσσεύς) Οὐ χρυσὸν ἀλλὰ πῶμα Διονύσου φέρω. (Σιληνός) (140) φίλτατ' εἰπών, οὗ σπανίζομεν πάλαι. (Ὀδυσσεύς) Καὶ μὴν Μάρων μοι πῶμ' ἔδωκε, παῖς θεοῦ. (Σιληνός) Ἂν ἐξέθρεψα ταῖσδ' ἐγώ ποτ' ἀγκάλαις; (Ὀδυσσεύς) Βακχίου παῖς, ὡς σαφέστερον μάθῃς. (Σιληνός) Ἐν σέλμασιν νεώς ἐστιν, φέρεις σύ νιν; (Ὀδυσσεύς) (145) Ὅδ' ἁσκὸς ὃς κεύθει νιν, ὡς ὁρᾷς, γέρον. (Σιληνός) Οὗτος μὲν οὐδ' ἂν τὴν γνάθον πλήσειέ μου. (Ὀδυσσεύς) <Τοῦτον μὲν οὖν τὸν ἀσκὸν οὐκ ἂν ἐκπίοις.> (Σιληνός) <Φύει γὰρ ἁσκὸς οἶνον ἐξ αὑτοῦ πάλιν;> (Ὀδυσσεύς) Ναί, δὶς τόσον πῶμ' ὅσον ἂν ἐξ ἀσκοῦ ῥυῇ. (Σιληνός) Καλήν γε κρήνην εἶπας ἡδεῖάν τ' ἐμοί. (Ὀδυσσεύς) Βούλῃ σε γεύσω πρῶτον ἄκρατον μέθυ;
[100] Je vois une troupe de Satyres à l'entrée de cette grotte. Salut d'abord au plus âgé d'entre eux. SILÈNE. Salut, ô étranger ! Dis-nous qui tu es, et quelle est ta patrie. ULYSSE. Ulysse d'Ithaque, et roi des Céphalléniens. SILÈNE. Je connais le beau parleur, le fils rusé de Sisyphe. ULYSSE. C'est moi-même ; mais ne m'insulte pas. SILÈNE. D'où viens-tu pour aborder en Sicile? ULYSSE. D'Ilion, de la laborieuse guerre de Troie. SILÈNE. Comment? tu ne savais donc pas le chemin de ta patrie? ULYSSE. Les vents et les tempêtes m'ont jeté malgré moi sur ce rivage. SILÈNE. Ah ! ah ! tu as éprouvé le même sort que moi. ULYSSE. Est-ce donc aussi malgré toi que tu es venu en ces lieux ? SILÈNE. Oui ; je poursuivais les pirates qui ont enlevé Bacchus. ULYSSE. Quel est ce pays, et qui sont ceux qui l'habitent? SILÈNE. Ce sont ici les hauteurs de I'Etna, le lieu le plus élevé de la Sicile. ULYSSE. (115) Où sont les murs et les remparts de la ville ? SILÈNE. Il n'y en a point : ô étranger, ces monts ne sont pas peuplés par des hommes. ULYSSE. Par qui sont-ils donc habités? par des bêtes sauvages? SILÈNE. Des Cyclopes en habitent les cavernes : ils n'ont point de maisons. ULYSSE. A qui obéissent-ils? ou bien le gouvernement est-il populaire? SILÈNE. Ce sont des bergers nomades : aucun n'obéit en rien à aucun autre. ULYSSE. Cultivent-ils l'épi de Cérès? Sinon, de quoi vivent- ils? SILÈNE. De lait, de fromages, et de la chair des moutons. ULYSSE. Possèdent-ils la liqueur de Bacchus, le jus de la vigne? SILÈNE. Non ; ils habitent une terre ingrate. ULYSSE. Sont-ils amis des étrangers, et respectent-ils les droits sacrés de l'hospitalité ? SILÈNE. Pour eux, le mets le plus agréable est la chair des étrangers. ULYSSE. Que dis-tu? Ils aiment à manger de la chair humaine? SILÈNE. Personne n'arrive ici qu'il ne soit bientôt égorgé. ULYSSE. Mais où est le Cyclope lui-même? Est-il dans cette caverne? SILÈNE. (130) Il est absent; il poursuit, avec ses chiens, les bêtes sauvages sur l'Etna. ULYSSE Sais-tu ce qu'il faut que tu fasses pour que nous nous échappions de cette terre? SILÈNE. Je ne sais pas. Ulysse; mais il n'est rien que je ne fasse pour toi. ULYSSE. Vends-nous les vivres dont nous avons besoin. SILÈNE. Je ne puis t'offrir, comme je te l'ai déjà dit, que la chair de ces animaux. ULYSSE. C'est très bon, et suffisant pour apaiser la faim. SILÈNE. J'ai aussi du fromage fait de lait caillé, et du lait de vache. ULYSSE. Apportez tout cela ici ; le grand jour est nécessaire pour acheter. SILÈNE. Mais, dis-moi, combien me donneras-tu d'or en échange ? ULYSSE. Ce n'est pas de l'or, mais la liqueur de Bacchus, que je t'offre. SILÈNE. O doux propos ! ... La liqueur dont nous sommes privés depuis si longtemps ? ULYSSE. C'est même un vin que Maron m'a donné, Maron, le fils du dieu. SILÈNE. Lui que j'ai élevé, que j'ai porté dans mes bras? ULYSSE. Le fils de Bacchus, afin qu'il ne te reste aucun doute. SILÈNE. Ce vin est-il resté dans la cale du navire, ou bien l'as-tu avec toi? ULYSSE. (145) C'est cette outre que tu vois, ô vieillard, qui le contient. SILÈNE. Il n'y en a pas là de quoi remplir ma bouche. ULYSSE. J'en ai encore deux fois autant qu'il en coulera de cette outre. SILÈNE. La belle source que tu m'offres ! elle me réjouit le cœur. ULYSSE. Veux-tu que je te fasse d'abord goûter un peu de ce vin pur?


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Dernière mise à jour : 2/10/2009