HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Le Cyclope (tragédie complète)

Vers 50-99

  Vers 50-99

[50] Οὐ τᾷδε νεμῇ κλειτὺν δροσεράν; Ὠή, ῥίψω πέτρον τάχα σου· ὕπαγ' ὕπαγ' κεράστα μηλοβότα στασιωρὲ Κύκλωπος ἀγροβάτα. (55) Σπαργῶντας μαστοὺς χάλασον· δέξαι θηλαῖσι τροφὰς ἃς λείπεις ἀρνῶν θαλάμοις. Ποθοῦσί σ' ἁμερόκοιτοι βλαχαὶ σμικρῶν τεκέων. (60) Εἰς αὐλὰν πότ' ἀμφιλαφῆ ποιηροὺς λιποῦσα νομοὺς Αἰτναίων εἴσει σκοπέλων; Οὐ τάδε Βρόμιος, οὐ τάδε χοροὶ βακχεῖαί τε θυρσοφόροι, (65) οὐ τυμπάνων ἀλαλαγμοὶ κρήναις παρ' ὑδροχύτοις, οὐκ οἴνου χλωραὶ σταγόνες· οὐδ' ἐν Νύσᾳ μετὰ Νυμφᾶν ἴακχον ἴακχον ᾠδὰν (70) μέλπω πρὸς τὰν Ἀφροδίταν, ἃν θηρεύων πετόμαν βάκχαις σὺν λευκόποσιν. φίλος ὦναξ Βακχεῖε, ποῖ οἰοπολῶν (75) ξανθὰν χαίταν σείεις; Ἐγὼ δ' σὸς πρόπολος Κύκλωπι θητεύω τῷ μονοδέρκτᾳ δοῦλος ἀλαίνων (80) σὺν τᾷδε τράγου χλαίνᾳ μελέᾳ σᾶς χωρὶς φιλίας. (Σιληνός) (82) Σιγήσατ', τέκν', ἄντρα δ' ἐς πετρηρεφῆ ποίμνας ἀθροῖσαι προσπόλους κελεύσατε. (Χορός) Χωρεῖτἀτὰρ δὴ τίνα, πάτερ, σπουδὴν ἔχεις; (Σιληνός) (85) Ὁρῶ πρὸς ἀκταῖς ναὸς Ἑλλάδος σκάφος κώπης τ' ἄνακτας σὺν στρατηλάτῃ τινὶ στείχοντας ἐς τόδ' ἄντρον· ἀμφὶ δ' αὐχέσιν τεύχη φέρονται κενά, βορᾶς κεχρημένοι, κρωσσούς θ' ὑδρηλούς. ταλαίπωροι ξένοι· (90) τίνες ποτ' εἰσίν; Οὐκ ἴσασι δεσπότην Πολύφημον οἷός ἐστιν ἄξενόν τε γῆν τήνδ' ἐμβεβῶτες καὶ Κυκλωπίαν γνάθον τὴν ἀνδροβρῶτα δυστυχῶς ἀφιγμένοι. Ἀλλ' ἥσυχοι γίγνεσθ', ἵν' ἐκπυθώμεθα (95) πόθεν πάρεισι Σικελὸν Αἰτναῖον πάγον. (Ὀδυσσεύς) (96) Ξένοι, φράσαιτ' ἂν νᾶμα ποτάμιον πόθεν δίψης ἄκος λάβοιμεν εἴ τέ τις θέλει βορὰν ὁδῆσαι ναυτίλοις κεχρημένοις; <Ἔα·> τί χρῆμα; Βρομίου πόλιν ἔοιγμεν ἐσβαλεῖν·
[50] peux-tu fuir ce coteau couvert de rosée ? Ohé ! je vais te lancer une pierre. Reviens, animal aux longues cornes, reviens à l'étable du Cyclope sauvage. Et toi, laisse-moi presser tes mamelles gonflées de lait; donne-les à tes jeunes agneaux, que tu abandonnes sur leur litière. Ces jeunes petits, qui ont dormi tout le jour, te rappellent par leurs doux bêlements. Quand quitteras-tu les frais pâturages, pour revenir à l'étable, à l'ombre des rochers de l'Etna ? Là, nous n'avons plus Bacchus, ni ses danses, ni les bacchantes armées du thyrse, ni le bruit des tambours frappés au bord d'une onde pure, ni les gouttes précieuses d'une liqueur vermeille, ni les sommets du Nysa, fréquenté par les nymphes. Je chante un hymne bachique à Vénus, que je poursuis avec les bacchantes, aux pieds agiles et brillants. O Bacchus, dieu que je chéris, où vis-tu solitaire, agitant ta blonde chevelure? tandis que moi, ton serviteur fidèle, je suis esclave du Cyclope au front percé d'un œil hideux, et que, vêtu de cette peau de bouc, j'erre misérablement loin de toi et de ton amitié. SILÈNE. (82) Taisez-vous, mes enfants, et dites aux serviteurs de rassembler les troupeaux sous la grotte creusée dans le roc. LE CHOEUR. Allez, vous autres. (A Silène.) Mais, mon père, d'où vient cet empressement ? SILÈNE. (85) Je vois sur le rivage un vaisseau grec et des rameurs, avec un chef qui les précède. Ils s'avancent vers cet antre ; sur leurs têtes ils portent des vases vides ; sans doute ils manquent de vivres, et ils sont aussi chargés d'urnes à puiser de l'eau. Malheureux étrangers, qui sont-ils? Ils ignorent quel est notre maître Polyphème, puisqu'ils abordent sur ce rivage inhospitalier, et qu'ils viennent tomber misérablement sous la dent du Cyclope anthropophage. Mais restez tranquilles, afin que nous puissions apprendre d'où ils viennent en Sicile, au pied du mont Etna. ULYSSE. (96) Étrangers, pourriez-vous nous dire s'il est quelque fleuve en ces lieux où nous trouverons une eau courante pour étancher notre soif, et si quelqu'un veut vendre des vivres à des nautoniers dans la détresse? Mais quoi? on dirait que nous avons abordé sur une terre consacrée à Bacchus.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/10/2009