[86] Γεωργοῦ παῖδες στασιάζοντες.
Γεωργοῦ παῖδες ἐστασίαζον. Ὁ δὲ, ὡς πολλὰ παραινῶν οὐκ ἠδύνατο
πεῖσαι αὐτοὺς λόγοις μεταβάλλεσθαι, ἔγνω δεῖν διὰ πράγματος
τοῦτο πρᾶξαι, καὶ παρῄνεσεν αὐτοῖς ῥάβδων δέσμην κομίσαι. Τῶν δὲ
τὸ προσταχθὲν ποιησάντων, τὸ μὲν πρῶτον δοὺς αὐτοῖς ἀθρόας τὰς
ῥάβδους ἐκέλευσε κατεάσσειν. Ἐπειδὴ δὲ κατὰ πᾶν βιαζόμενοι οὐκ
ἠδύναντο, ἐκ δευτέρου λύσας τὴν δέσμην, ἀνὰ μίαν αὐτοῖς ῥάβδον
ἐδίδου. Τῶν δὲ ῥᾳδίως κατακλώντων, ἔφη· Ἀτὰρ οὖν καὶ ὑμεῖς, ὦ
παῖδες, ἐὰν μὲν ὁμοφρονῆτε, ἀχείρωτοι τοῖς ἐχθροῖς ἔσεσθε· ἐὰν δὲ
στασιάζητε, εὐάλωτοι. Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι τοσοῦτον ἰσχυροτέρα ἐστὶν
ἡ ὁμόνοια ὅσον εὐκαταγώνιστος ἡ στάσις.
| [86] LES ENFANTS DÉSUNIS DU LABOUREUR
Les enfants d'un laboureur vivaient en désaccord. Il avait beau les exhorter :
ses paroles étaient impuissantes à les faire changer de sentiments ; aussi
résolut-il de leur donner une leçon en action. Il leur dit de lui apporter un
fagot de baguettes. Quand ils eurent exécuté son ordre, tout d'abord il leur
donna les baguettes en faisceau et leur dit de les casser. Mais en dépit de tous
leurs efforts, ils n'y réussirent point. Alors il délia le faisceau et leur
donna les baguettes une à une ; ils les cassèrent facilement. «Eh bien ! dit le
père, vous aussi, mes enfants, si vous restez unis, vous serez invincibles à vos
ennemis ; mais si vous êtes divisés, vous serez faciles à vaincre. »
Cette fable montre qu'autant la concorde est supérieure en force, autant la
discorde est facile à vaincre.
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