[50] (Version A) Ἀνὴρ κακοπράγμων.
Ἀνὴρ κακοπράγμων συνορισάμενος πρός τινα ψευδὲς ἐπιδείξειν τὸ
ἐν Δελφοῖς μαντεῖον, ὡς ἐνέστη ἡ προθεσμία, λαβὼν στρουθίον εἰς
τὴν χεῖρα καὶ τοῦτο τῷ ἱματίῳ σκεπάσας, ἧκεν εἰς τὸ ἱερὸν καὶ στὰς
ἀντικρὺς ἐπηρώτα ποτερόν τι ἔμπνουν ἔχει μετὰ χεῖρας ἢ ἄψυχον,
βουλόμενος, ἐὰν μὲν ἄψυχον εἴπῃ, ζωὸν τὸ στρουθίον ἐπιδείξαι, ἐὰν
δὲ ἔμπνουν, ἀποπνίξας προενεγκεῖν. Καὶ ὁ θεὸς συνεὶς αὐτοῦ τὴν
κακότεχνον γνώμην εἶπεν· Ἀλλ' ὦ οὗτος, πέπαυσο· ἐν σοὶ γάρ ἐστι
τοῦτο ὃ ἔχεις ἢ νεκρὸν εἶναι ἢ ἔμψυχον.
Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι τὸ θεῖον ἀπαρεγχείρητόν ἐστι.
(Version B)
Ἀνὴρ κακοπράγμων.
Ἀνὴρ κακοπράγμων εἰς τὸν ἐν Δελφοῖς ἧκεν Ἀπόλλωνα, πειρᾶσαι
τοῦτον βουλόμενος. Καὶ δὴ λαβὼν στρουθίον ἐν τῇ χειρὶ καὶ τοῦτο τῇ
ἔσθητι σκεπάσας, ἔστη τε τοῦ τρίποδος ἔγγιστα καὶ ἤρετο τὸν θεὸν
λέγων· Ἄπολλον, ὅ μετὰ χεῖρας φέρω, πότερον ἔμπνουν ἐστὶν ἢ
ἄπνουν; βουλόμενος {ὡς}, εἰ μὲν ἄπνουν εἴποι, ζῶν ἀναδεῖξαι τὸ
στρουθίον· εἰ δ' ἔμπνουν, εὐθὺς ἀποπνίξας νεκρὸν ἐκεῖνο
προενεγκεῖν. Ὁ δέ γε θεὸς τὴν κακότεχνον αὐτοῦ γνοὺς ἐπίνοιαν,
εἶπεν. Ὁπότερον, ὦ οὗτος, βούλει ποιῆσαι, ποίησον· παρὰ σοὶ γὰρ
κεῖται τοῦτο πρᾶξαι ἤτοι ζῶν ὃ κατέχεις ἢ νεκρὸν ὑποδεῖξαι.
Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι τὸ θεῖον ἀπαραλόγιστον καὶ ἀλάθητον.
| [50] LE FOURBE
Un fourbe s'était engagé envers quelqu'un à prouver que l'oracle de Delphes
était menteur. Au jour fixé, il prit dans sa main un petit moineau, et, le
cachant sous son manteau, se rendit au temple. Là, se plaçant en face de
l'oracle, il demanda si l'objet qu'il tenait dans sa main était vivant ou
inanimé. Il voulait, si le dieu répondait « inanimé », faire voir le moineau
vivant ; s'il disait « vivant », présenter le moineau, après l'avoir étranglé.
Mais le dieu, reconnaissant son artificieuse intention, répondit : « Assez,
l'homme ; car il dépend de toi que ce que tu tiens soit mort ou vivant. »
Cette fable montre que la divinité défie toute surprise.
(Version B - traduction DDC) :
Un fourbe venait trouver l’Apollon de Delphes dans l’intention de le mettre à l’épreuve. Pour ce faire il prit dans sa main un moineau qu’il dissimula sous ses vêtements. Il s’arrêta tout près du trépied pour interroger le dieu en ces termes : « Apollon, ce que je tiens entre mes mains est-il encore en vie ou sans vie »? Il avait l’intention, si le dieu disait « sans vie » de lui mettre sous les yeux le moineau vivant, mais s’il disait « en vie » d’étouffer le moineau pour le lui présenter mort.
Or le dieu, saisissant son dessein vicieux, répliqua : « Dis donc toi, que ce soit l’une ou l’autre chose, fais celle que tu veux faire ! Cela ne dépend que de toi de me montrer vivant ou mort ce que tu renfermes entre tes mains ».
La fable démontre que la divinité ne se laisse pas tromper et qu’on ne peut rien lui cacher.
Commentaire DDC :
L’argument est un peu différent de la version A puisque le fourbe ne fait avec personne le pari de confondre le dieu. Sur le plan de l’expression, le fabuliste a fait un véritable exercice de vocabulaire dans la recherche des synonymes et sa conclusion insiste surtout sur l’infaillibilité et l’omniscience de la divinité tandis que la version A présente une conclusion plus évasive.
|