HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHINE, Contre Ctésiphon (discours complet)

λέγειν



Texte grec :

[110] Καὶ οὐκ ἀπέχρησεν αὐτοῖς τοῦτον τὸν ὅρκον ὀμόσαι, ἀλλὰ καὶ προστροπὴν καὶ ἀρὰν ἰσχυρὰν ὑπὲρ τούτων ἐποιήσαντο· γέγραπται γὰρ οὕτως ἐν τῇ ἀρᾷ· Εἴ τις τάδε (φησὶ) παραβαίνοι, ἢ πόλις, ἤ ἰδιώτης, ἢ ἔθνος, ἐναγής (φησὶν) ἔστω τοῦ Ἀπόλλωνος, καὶ τῆς Ἀρτέμιδος, καὶ τῆς Λητοῦς, καὶ Ἀθηνᾶς Προναίας· (111) καὶ ἐπεύχεται αὐτοῖς μήτε γῆν καρποὺς φέρειν, μήτε γυναῖκας τέκνα τίκτειν γονεῦσιν ἐοικότα, ἀλλὰ τέρατα, μήτε βοσκήματα κατὰ φύσιν γονὰς ποιεῖσθαι, ἧτταν δὲ αὐτοῖς εἶναι πολέμου καὶ δικῶν καὶ ἀγορῶν, καὶ ἐξώλεις εἶναι καὶ αὐτοὺς καὶ οἰκίας καὶ γένος ἐκείνων· καὶ μήποτε (φησν) ὁσίως θύσειαν τῷ Ἀπόλλωνι, μηδὲ τῇ Ἀρτέμιδι, μηδὲ τῇ Λητοῖ, μηδ' Ἀθηνᾷ Προναίᾳ, μηδὲ δέξαιντο αὐτοῖς τὰ ἱερά. (112) Ὅτι δὲ ἀληθῆ λέγω, ἀνάγνωθι τὴν τοῦ θεοῦ μαντείαν, ἀκούσατε τῆς ἀρᾶς, ἀναμνήσθητε τῶν ὅρκων, οὓς ὑμῶν οἱ πρόγονοι μετὰ τῶν Ἀμφικτυόνων συνώμοσαν. ΜΑΝΤΕΙΑ. Οὐ πρὶν τῆσδε πόληος ἐρείψετε πύργον ἑλόντες, Πρίν γε θεοῦ τεμένει κυανώπιδος Ἀμφιτρίτης Κῦμα ποτικλύζῃ κελαδοῦν ἱεραῖσιν ἐπ' ἀκταῖς. ΟΡΚΟΙ. ΑΡΑ. (113) Ταύτης τῆς ἀρᾶς, καὶ τῶν ὅρκων, καὶ τῆς μαντείας γενομένης, ἀναγεγραμμένων ἔτι καὶ νῦν, οἱ Λοκροὶ οἱ Ἀμφισσεῖς, μᾶλλον δὲ οἱ προεστηκότες αὐτῶν, ἄνδρες παρανομώτατοι, ἐνηργάζοντο τὸ πεδίον, καὶ τὸν λιμένα τὸν Ἐξάγιστον καὶ Ἐπάρατον πάλιν ἐτείχισαν καὶ συνῴκισαν, καὶ τέλη τοὺς καταπλέοντας ἐξέλεγον, καὶ τῶν ἀφικνουμένων εἰς Δελφοὺς πυλαγόρων ἐνίους χρήμασι διέφθειρον, ὧν εἷς ἦν Δημοσθένης. (114) Χειροτονηθεὶς γὰρ ὑφ' ὑμῶν πυλάγορας, λαμβάνει χιλίας δραχμὰς παρὰ τῶν Ἀμφισσέων, τοῦ μηδεμίαν μνείαν περὶ αὐτῶν ἐν τοῖς Ἀμφικτύοσι ποιεῖσθαι· διωμολογήθη δ' αὐτῷ καὶ εἰς τὸν λοιπὸν χρόνον ἀποστέλλεσθαι Ἀθήναζε τοῦ ἐνιαυτοῦ ἑκάστου μνᾶς εἴκοσιν τῶν ἐξαγίστων καὶ ἐπαράτων χρημάτων, ἐφ' ᾧ τε βοηθήσει τοῖς Ἀμφισσεῦσιν Ἀθήνησι κατὰ πάντα τρόπον. Ὅθεν ἔτι μᾶλλον ἢ πρότερον συμβέβηκεν αὐτῷ, ὅτου ἂν προσάψηται, ἢ ἀνδρὸς ἰδιώτου, ἢ δυνάστου ἢ πόλεως δημοκρατουμένης, τούτων ἑκάστους ἀνιάτοις συμφοραῖς περιβάλλειν. (115) Σκέψασθε δὴ τὸν δαίμονα καὶ τὴν τύχην, ὅσῳ περιεγένετο τῆς τῶν Ἀμφισσέων ἀσεβείας. Ἐπὶ γὰρ Θεοφράστου ἄρχοντος, ἱερομνήμονος ὄντος Διογνήτου Ἀναφλυστίου, πυλαγόρας ὑμεῖς εἵλεσθε, Μειδίαν τε ἐκεῖνον τὸν Ἀναγυράσιον, ὃν ἐβουλόμην ἂν πολλῶν ἕνεκα ζῆν, καὶ Θρασυκλέα τὸν Λέσβιον, καὶ τρίτον μετὰ τούτων ἐμέ. Συνέβη δὲ ἡμῖν ἀρτίως μὲν εἰς Δελφοὺς ἀφῖχθαι, παραχρῆμα δὲ τὸν ἱερομνήμονα Διόγνητον πυρέττειν· τὸ δ' αὐτὸ τοῦτο συνεπεπτώκει καὶ τῷ Μειδίᾳ· οἱ δ' ἄλλοι συνεκάθηντο Ἀμφικτύονες. (116) Ἐξηγγέλλετο δ' ἡμῖν παρὰ τῶν βουλομένων εὔνοιαν ἐνδείκνυσθαι τῇ πόλει, ὅτι οἱ Ἀμφισσεῖς, ὑποπεπτωκότες τότε καὶ δεινῶς θεραπεύοντες τοὺς Θηβαίους, εἰσέφερον δόγμα κατὰ τῆς ἡμετέρας πόλεως, πεντήκοντα ταλάντοις ζημιῶσαι τὸν δῆμον τὸν Ἀθηναίων, ὅτι χρυσᾶς ἀσπίδας ἀνέθεμεν πρὸς τὸν καινὸν νεὼν, πρὶν ἐξαρέσασθαι, καὶ ἐπεγράψαμεν τὸ προσῆκον ἐπίγραμμα· Ἀθηναῖοι ἀπὸ Μήδων καὶ Θηβαίων, ὅτε τἀναντία τοῖς Ἕλλησιν ἐμάχοντο. Μεταπεμψάμενος δ' ἐμὲ ὁ ἱερομνήμων ἠξίου εἰσελθεῖν εἰς τὸ συνέδριον, καὶ εἰπεῖν τι πρὸς τοὺς Ἀμφικτύονας ὑπὲρ τῆς πόλεως, καὶ αὐτὸν οὕτω προῃρημένον. (117) Ἀρχομένου δέ μου λέγειν, καὶ προθυμότερόν πως εἰσεληλυθότος εἰς τὸ συνέδριον, τῶν ἄλλων πυλαγόρων μεθεστηκότων, ἀναβοήσας τις τῶν Ἀμφισσέων, ἄνθρωπος ἀσελγέστατος, καὶ, ὡς ἐμοὶ ἐφαίνετο, οὐδεμιᾶς παιδείας μετεσχηκώς, ἴσως δὲ καὶ δαιμονίου τινὸς ἐξαμαρτάνειν προαγομένου, Ἀρχὴν δέ γε, ἔφη, ὦ ἄνδρες Ἕλληνες, εἰ ἐσωφρονεῖτε, οὐδ' ἂν ὠνομάζετε τοὔνομα τοῦ δήμου τοῦ Ἀθηναίων ἐν ταῖσδε ταῖς ἡμέραις, ἀλλ' ὡς ἐναγεῖς ἐξείργετ' ἂν ἐκ τοῦ ἱεροῦ. (118) Ἅμα δὲ ἐμέμνητο τῆς τῶν Θωκέων, συμμαχίας, ἣν ὁ Κρωβύλος ἐκεῖνος ἔγραψε, καὶ ἄλλα πολλὰ καὶ δυσχερῆ κατὰ τῆς πόλεως διεξῄει, λέγων ἃ ἐγὼ οὔτε τότ' ἐκαρτέρουν ἁκούων, οὔτε νῦν ἡδέως μέμνημαι αὐτῶν. Ἀκούσας δὲ οὕτω παρωξύνθην, ὡς οὐδεπώποτ' ἐν τῷ ἐμαυτοῦ βίῳ. Καὶ τοὺς μὲν ἄλλους λόγους ὑπερβήσομαι· ἐπῄει δ' οὖν μοι ἐπὶ τὴν γνώμην μνησθῆναι τῆς τῶν Ἀμφισσέων περὶ τὴν γῆν τὴν ἱερὰν ἀσεβείας, καὶ αὐτόθεν ἑστηκὼς, ἐδείκνυον τοῖς Ἀμφικτύοσιν· ὑπόκειται γὰρ τὸ Κιρραῖον πεδίον τῷ ἱερῷ καὶ ἔστιν εὐσύνοπτον· (119) Ὁρᾶτε, ἔφην ἐγώ, ὦ ἄνδρες Ἀμφικτύονες, ἐξειργασμένον τουτὶ τὸ πεδίον ὑπὸ τῶν Ἀμφισσέων, καὶ κεραμεῖα ἐνῳκοδομημένα καὶ αὔλια. Ὁρᾶτε τοῖς ὀφθαλμοῖς τὸν Ἐξάγιστον καὶ Ἐπάρατον λιμένα τετειχισμένον. Ἴστε τούτους αὐτοί, καὶ οὐδὲν ἑτέρων δεῖσθε μαρτύρων, τέλη πεπρακότας, καὶ χρήματα λαμβάνοντας ἐκ τοῦ ἱεροῦ λιμένος. Ἅμα δὲ ἀναγιγνώσκειν ἐκέλευον αὐτοῖς τὴν μαντείαν τοῦ θεοῦ, τὸν ὅρκον τῶν προγόνων, τὴν ἀρὰν τὴν γενομένην, καὶ διωριζόμην ὅτι

Traduction française :

[110] Ce serment ne parut pas même leur suffire, ils l'accompagnèrent d'une imprécation horrible conçue en ces termes : S'il se trouve des transgresseurs, particulier, république, ou nation entière, qu'ils soient exécrables, dévoués à la colère d'Apollon Pythien, de Diane, de Latone, de la sage Minerve; 111. que la terre ne produise pas pour eux ses fruits ; que leurs femmes ne leur donnent que des monstres, et non des enfants qui leur ressemblent; que même leurs troupeaux n'engendrent pas des petits suivant l'ordre naturel; qu'ils ne réussissent ni dans la guerre, ni dans les procès, ni dans le commerce; qu'ils périssent misérablement, eux, leurs maisons, leurs familles; que leurs sacrifices ne soient agréés ni d'Apollon Pythien, ni de Diane, ni de Latone, ni de la sage Minerve; que leurs offrandes ne soient pas même reçues de ces dieux ! 112. Pour preuve de ce que je dis, greffier, lisez-nous la réponse de l'oracle. Écoutez, Athéniens, à la suite de cette réponse, écoutez l'imprécation horrible ; rappelez-vous aussi les serments des amphictyons, les serments de vos ancêtres. RÉPONSE DE L'ORACLE. N'espérez pas abattre une ville ennemie ; L'orgueil de ses remparts bravera vos efforts, Par ses flots écumants si la mer en furie Des terres d'Apollon ne vient baigner les bords. On lit les serments et l'imprécation. 113. Malgré cette imprécation, ces serments et cette réponse de l'oracle, gravés encore aujourd'hui sur la pierre, les Locriens d'Amphisse, ou plutôt leurs chefs, les plus scélérats des hommes, labourèrent le terrain sacré, réparèrent et habitèrent le port maudit et abominable, exigèrent des péages de ceux qui y entraient, et corrompirent par argent quelques-uns des pylagores parmi lesquels était Démosthène. 114. Celui-ci, nommé par vous pylagore, reçut des Amphissiens mille drachmes pour ne rien dire à leur sujet dans le conseil des amphictyons. De plus, on convint pour toujours de lui envoyer tous les ans, à Athènes, vingt mines d'un argent impie et sacrilège, à condition qu'il défendrait les Amphissiens de tout son pouvoir auprès du peuple. De là il est arrivé, encore plus qu'auparavant, que tous ceux qui l'approchaient, particulier, prince, ou république, il les plongeait bientôt dans des maux irrémédiables. 115. Mais admirez, Athéniens, la puissance du sort qui triomphe de l'impiété des Locriens d'Amphisse. Sous l'archonte Théophraste, et sous l'hiéromnémon Diognète, vous choisîtes pour députés, ce Midias si connu lorsqu'il vivait (et je voudrais qu'il vécût encore pour plus d'une raison), Thrasyclès, et moi troisième avec eux. Dès que nous fûmes arrivés à Delphes, Diognète, notre chef, fut attaqué de la fièvre; la même chose était arrivée à Midias. Les autres amphictyons avaient déjà pris séance : 116. quelques-uns d'entre eux, qui voulaient donner à notre ville des preuves de leur attachement, nous firent savoir que les habitants d'Amphisse, livrés alors et dévoués aux Thébains, proposaient contre nous un décret; qu'ils voulaient nous faire condamner à une amende de cinquante talents, parce que nous avions suspendu des boucliers d'or aux voûtes du nouveau temple, avant qu'il fût consacré, avec cette inscription qui n'avait rien que de juste, Dépouilles remportées par les Athéniens sur les Perses et les Thébains, lorsqu'ils combattaient ensemble contre les Grecs. Dans le moment où je pensais à me rendre à l'assemblée des amphictyons, Diognète me fit avertir de m'y transporter sur-le-champ pour défendre la république. J'étais seul d'Athènes, mes collègues étaient absents; 117. j'arrivai donc, j'entrai d'un air assez animé; et, comme j'ouvrais la bouche pour justifier ma patrie, je fus interrompu par les clameurs d'un Amphissien, homme brutal, à ce qu'il me parut, et de la dernière impudence; peut-être aussi quelque dieu le poussait-il à faire une telle faute. Il commença brusquement : Grecs, si vous étiez sages, vous n'auriez pas même prononcé en ces jours le nom des Athéniens, vous les auriez chassés du temple, comme des gens exécrables. 118. Il reprochait en même temps à notre république l'alliance avec les Phocéens que Crobyle avait proposée; il débitait contre elle mille autres propos injurieux que je n'eus pas alors la patience d'entendre, et que même à présent je ne puis me rappeler sans indignation. Je fus irrité dans cette circonstance plus que je ne l'avais été de ma vie. Je supprime les discours que j'opposai pour lors à ceux de l'Amphissien : avant de finir, il me vint à l'esprit de rappeler aux amphictyons l'impiété des habitants d'Amphisse envers le terrain sacré; et de la place où j'étais, leur montrant la campagne des Cirrhéens (cette campagne est précisément au-dessous du temple, et frappait nos regards) : 119. Voyez-vous, leur disais-je, voyez-vous, amphictyons, cette campagne labourée par les Amphissiens, ces chaumières et ces métairies dont ils l'ont chargée? voyez-vous, de vos propres yeux, ce port maudit et abominable entièrement rétabli? Vous savez par vous-mêmes, et vous n'avez pas besoin d'autres témoignages, qu'ils exigent des droits et qu'ils prennent de l'argent dans un port consacré. En même temps, je leur faisais lire la réponse de l'oracle, le serment et l'imprécation de leurs ancêtres.





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Dernière mise à jour : 4/10/2007