[11] Ἔφη πρὸς τὴν γυναῖκα, ταῦτα πάντα ἀκούσας ὁ μυρεψὸς ἐν χαρᾷ τῆς καρδίας·
χάριν σοι ὁμολογῶ, ὦ γύναι πιστοτάτη, ἀποκαλύψασα ἐμοὶ τὴν καλὴν πρόθεσιν.
Μέγαν ἄφνω ἐραστὴν ἐκτήσω οὐράνιον. Τῷ ῥήματι ἅπαντας ἁγιάζει θεϊκῶς.
Ἔργον πλῆρες ἐπαίνου καὶ σφόδρα ὠφέλιμον βούλει πρᾶξαι, ὦ γύναι, πάσαις ταῖς
γενεαῖς. Ὄντως αὕτη ἡ μεγίστη σωτηρία σοί τε πρώτῃ καὶ πᾶσιν ἁμαρτωλοῖς.
Θυγάτηρ πατέρων εἶς καὶ συγγενὴς ὁσίων τῶν καλῶς πιστευσάντων εἰς τὸν ἅγιον
Θεόν. Μικρὰν δὲ συμβουλίαν συμβουλεύσω σοι ἐγώ, καὶ κατάδεξαι εὐθύς, ἐκτὸς
(p. 103) πάσης μέμψεως. Οἶδας καὶ αὐτὴ σαφῶς, ὅτι οἱ Φαρισαῖοι πονηροὶ ὑπάρχοντες,
ἀντιπάσχουσιν αὐτῷ, ἐπειδὴ Θεὸς μέγας καὶ φιλάνθρωπός ἐστι, συγχωρῶν ἁμαρτίας
οἰκείᾳ εὐσπλαγχνίᾳ. Ἐὰν οὖν σε ἴδωσιν ἐκεῖ εἰσερχομένην, ἀποκλείσουσι τὰς θύρας,
ὑβρίζοντες ἀφειδῶς. Αὐτὴ δὲ ἀκούσασα, μὴ δειλανδρήσῃς παντελῶς, ἀλλὰ γενοῦ τῇ
ψυχῇ πέτρας στερεωτέρα. Εἰ ἐν ἔργοις πορνικοῖς ἄχρωμος ἐτύγχανες, πόσῳ μᾶλλον
ἐνταῦθα ὑπὲρ σωτηρίας; Μέλλουσι γὰρ ἅπαντες, ἐλεύθεροι καὶ δοῦλοι, θυρωροὶ
καὶ ὑπηρέται, δεινῶς σοι ἐπιτιμᾶν. Πάντων οὖν καταπτύσασα, εἴσελθε θαρσαλέως
πρὸς αὐτὸν τὸν ἅγιον ἐν πολλῇ ταπεινώσει, καθὼς αὐτὴ προεῖπας. Περίπτυξαι ἐν
πόθῳ τὰ ἴχνη τοῦ ἀχράντου, καὶ ἔσῃ μακαρία· ἐγὼ γὰρ ἀκήκοα, ἐν οἰκίᾳ Σίμωνος,
ἑνὸς τῶν Φαρισαίων, εἶναι αὐτὸν σήμερον. Πορεύου ἐν εἰρήνῃ, εἴσελθε μετὰ χαρᾶς,
ἔγγισον προθύμως. Δεχθείη σου τὸ δῶρον. Ἰδοὺ μύρον βασιλικὸν ἐκλεκτὸν τίμιον,
ἄξιον τοῦ Σωτῆρος δέδωκά σοι, ὦ πιστοτάτη γύναι. Ἄλλο μέτρον μύρου μείζονος
τιμῆς οὐχ εὑρίσκω.
| [11] A ces paroles, le marchand se sentit pénétré de joie, et s'adressant à la pécheresse: "Je vous
rends grâces, ô femme pleine de foi, lui dit-il, de m'avoir fait connaître la bonne résolution et la
bonne volonté qui vous animent. Vous avez conquis un Ami descendu du ciel, qui purifie et
sanctifie tout par sa Parole. Ô femme, ce que vous voulez faire est une oeuvre admirable, qui
mérite tous les éloges et qui ne sera pas sans fruit pour toutes les générations. Oui, cette
conversion est heureuse pour vous d'abord, et encore pour tous ceux qui ont péché. Vous êtes fille
des prophètes et parente des saints qui ont une foi vive et sincère dans la Bonté de Dieu. Souffrez
que je vous donne un conseil, que je vous prie surtout de prendre en bonne part, sans y voir
même l'intention d'un reproche. Vous n'ignorez certainement pas la méchanceté des pharisiens, qui
se sont déclarés ses ennemis et ses adversaires, parce qu'Il est un Dieu puissant, qu'Il aime
souverainement les humains et qu'Il les délivre du péché par sa Bonté et sa Miséricorde. Si donc ils
vous voient aller à Lui, ils vous fermeront la porte, ils vous accableront même d'injures et de
coups. Que leurs paroles n'ébranlent point votre courage, mais restez aussi ferme et aussi
inébranlable qu'un rocher. Si vos débordements ont dépassé toute limite, si vous avez été
audacieuse dans le crime, combien ne devez-vous pas l'être davantage, pour travailler à votre
purification! Il peut arriver que les hommes libres et les esclaves, les valets, les portiers vous
accablent de reproches; mais il faut tout braver, vous avancer avec courage et avec une humilité
profonde vers le Saint Lui-même, ainsi que vous me l'avez dit, et embrasser avec repentir ses
Pieds si purs; alors vous serez heureuse. J'ai appris qu'Il est aujourd'hui même dans la maison de
Simon, un des pharisiens. Allez donc en paix, entrez avec joie, abordez-Le sans crainte, Il
acceptera votre présent. Voilà le parfum précieux que vous m'avez demandé; il est digne du
Sauveur, prenez-le, femme remplie de foi, et ne m'oubliez pas dans vos prières."
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