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[14,47] Ὅτι Ζεῦξις ὁ Ἡρακλεώτης ἔγραψε τὴν Ἑλένην. Νικόμαχος οὖν ὁ
ζωγράφος ἐξεπλήττετο τὴν εἰκόνα, καὶ τεθηπὼς τὸ γράμμα δῆλος ἦν. ἤρετο οὖν
τις αὐτὸν προσελθὼν τί δὴ παθὼν οὕτω θαυμάζοι τὴν τέχνην; ὃ δὲ ‘οὐκ ἄν με
ἠρώτησας’ εἶπεν, ‘εἰ τοὺς ἐμοὺς ὀφθαλμοὺς ἐκέκτησο.’ ἐγὼ δ´ ἂν φαίην τοῦτο καὶ
ἐπὶ τῶν λόγων, ἀλλ´ εἴ τις ἔχοι πεπαιδευμένα ὦτα, ὥσπερ οὖν οἱ χειρουργοὶ
τεχνικὰ ὄμματα.
| [14,47] Mot du peintre Nicostrate.
ZEUXIS d'Héraclée avait fait le portrait d'Hélène : le peintre Nicostrate,
en le voyant, fut saisi d'une surprise qu'on reconnut aisément pour un
signe d'admiration. Quelqu'un s'approchant, lui demanda pourquoi il admirait si
fort cet ouvrage. "Si vous aviez mes yeux, répondit Nicostrate, vous ne me
feriez pas cette question." Je dirais de même des discours d'éloquence, que pour
en sentir les beautés il faut avoir des oreilles savantes, comme les artistes
doivent avoir des yeux exercés pour apprécier les productions de leur art.
| [14,48] Ὅτι Φίλιππος τῶν ἐν Μακεδονίᾳ δοκιμωτάτων τοὺς υἱεῖς παραλαμβάνων
περὶ τὴν ἑαυτοῦ θεραπείαν εἶχεν, οὔτι πού φασιν ἐνυβρίζων αὐτοῖς οὐδὲ
ἐξευτελίζων, ἀλλ´ ἐκ τῶν ἐναντίων καρτερικοὺς αὐτοὺς ἐκπονῶν καὶ ἑτοίμους
πρὸς τὸ τὰ δέοντα πράττειν ἀποφαίνων. πρὸς δὲ τοὺς τρυφῶντας αὐτῶν καὶ ἐς
τὰ ἐπιταττόμενα ῥᾳθύμως ἔχοντας διέκειτό φασι πολεμίως. Ἀφθόνητον γοῦν
ἐμαστίγωσεν, ὅτι τὴν τάξιν ἐκλιπὼν ἐξετράπετο τῆς ὁδοῦ διψήσας καὶ παρῆλθεν
ἐς πανδοκέως. καὶ Ἀρχέδαμον ἀπέκτεινεν, ὅτι προστάξαντος αὐτοῦ ἐν τοῖς
ὅπλοις συνέχειν ἑαυτὸν ὃ δὲ ἀπεδύσατο· ἤλπισε γὰρ διὰ τῆς κολακείας καὶ
ὑποδρομῆς χειρώσασθαι τὸν βασιλέα, ἅτε ἀνὴρ ἥττων τοῦ κερδαίνειν ὤν.
| [14,48] Trait de la vie de Philippe.
PHILIPPE attachait à sa maison et prenait à son service les fils des Macédoniens
les plus distingués, non par aucun motif qui pût les déshonorer, comme on l'a
supposé, ou pour les humilier. Il voulait, au contraire, en les endurcissant au
travail, les accoutumer à se trouver toujours prêts à faire ce qu'on exigerait
d'eux. On dit qu'il traitait durement ceux d'entre ces jeunes gens qui se
montraient efféminés ou indociles. Il fit battre de verges Aphthonète, parce
que, pressé par la soif, il avait quitté son rang et s'était écarté du chemin
pour entrer dans une hôtellerie. Il fit punir de mort Archédamus, qui s'était
dépouillé de ses armes pour courir au butin, malgré la défense qui lui en avait
été faite. Archédamus croyait s'être acquis, par sa souplesse et ses flatteries,
assez d'empire sur l'esprit de Philippe pour ne pas craindre d'être puni.
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