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[14,0] LIVRE XIV.
| [14,0] LIVRE QUATORZIÈME.
| [14,1] Ἀριστοτέλης ὁ Νικομάχου, σοφὸς ἀνὴρ καὶ ὢν καὶ εἶναι δοκῶν, ἐπεί τις
αὐτοῦ ἀφείλετο τὰς ψηφισθείσας αὐτῷ ἐν Δελφοῖς τιμάς, ἐπιστέλλων πρὸς
Ἀντίπατρον περὶ τούτων φησὶν ‘ὑπὲρ τῶν ἐν Δελφοῖς ψηφισθέντων μοι καὶ ὧν
ἀφῄρημαι νῦν οὕτως ἔχω ὡς μήτε μοι σφόδρα μέλειν ὑπὲρ αὐτῶν μήτε μοι μηδὲν
μέλειν.’ οὐκ ἂν δὲ εἴη φιλοδοξία ταῦτα, οὐδ´ ἂν καταγνοίην ἔγωγε τοιοῦτόν τι
Ἀριστοτέλους, ἀλλ´ εὖ φρονῶν ᾤετο μὴ ὅμοιον εἶναι ἀρχήν τινα μὴ λαβεῖν καὶ
λαβόντα ἀφαιρεθῆναι. τὸ μὲν γὰρ οὐδὲν μέγα, τὸ μὴ τυχεῖν· τὸ δὲ ἀλγεινόν, τὸ
τυχόντα εἶτα ἀποστερηθῆναι.
| [14,1] Mot d'Aristote.
ARISOTE, fils de Nicomaque, homme vraiment sage, et qui était bien connu pour
tel, ayant été dépouillé des honneurs qu'on lui avait décernés à Delphes,
écrivit en ces termes à Antipater : "A l'égard des honneurs qu'on m'a
décernés à Delphes, et dont je suis maintenant privé, je n'y suis ni extrêmement
sensible, ni tout à fait indifférent." Certainement, ce propos ne partait point
d'un mouvement d'orgueil : je n'ai garde de taxer Aristote d’un tel vice. Mais
en homme judicieux, il pensait qu'autre chose est de n'avoir jamais joui d'un
bien, quel qu'il soit, ou de le perdre après l'avoir possédé. Ce n'est pas un
grand malheur que de ne point obtenir; mais il est mortifiant d'être privé de ce
qu'on a obtenu.
| [14,2] Ὅτι τοὺς παραβάντας ὅρκους τῶν βαρβάρων ἐπῄνεσεν Ἀγησίλαος, ὅτι τοὺς
θεοὺς ἑαυτοῖς ἐχθροὺς ποιησάμενοι ταῖς ἐπιορκίαις, αὐτῷ φίλους καὶ συμμάχους
κατεπράξαντο.
| [14,2] D'Agésilas.
AGÉSILAS remerciait les Barbares qui violaient leurs serments, parce qu'en se
parjurant ils attiraient sur eux-mêmes le courroux des dieux, et sur lui, leur
bienveillance et leur secours.
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