[10,11] Ἤλγει τὸν ὦμον Διογένης ἢ τρωθεὶς οἶμαι ἢ ἐξ
ἄλλης τινὸς αἰτίας. ἐπεὶ δὲ ἐδόκει σφόδρα ἀλγεῖν,
τῶν τις ἀχθομένων αὐτῷ κατεκερτόμει λέγων ’τί οὖν
οὐκ ἀποθνήσκεις, ὦ Διόγενες, καὶ σαυτὸν ἀπαλλάττεις
κακῶν;‘ ὃ δὲ εἶπε ’τοὺς εἰδότας ἃ δεῖ πράττειν
ἐν τῷ βίῳ καὶ ἃ δεῖ λέγειν, τούτους γε ζῆν προσήκει,‘
ὧν καὶ αὐτὸς ὡμολόγει εἶναι. ’σοὶ μὲν οὖν‘ ἔφη ’οὐκ
εἰδότι τά τε λεκτέα καὶ τὰ πρακτέα ἀποθανεῖν ἐν καλῷ
ἐστιν· ἐμὲ δὲ τὸν ἐπιστήμονα ἐκείνων πρέπει ζῆν.
| [10,11] Réponse de Diogène.
DIOGÈNE ressentait de la douleur à une épaule, soit qu'il eût été blessé, comme
je le pense, soit pour toute autre cause. Comme il paraissait souffrir beaucoup,
quelqu'un qui n'était pas de ses amis, lui dit d'un ton moqueur : "Eh pourquoi,
Diogène, ne vous délivrez-vous pas à la fois et de vos maux et de la vie?" - "Il
est bon, répondit, le philosophe que les gens qui savent ce qu'il faut dire et
faire dans le monde, y restent longtemps (Diogène prétendait bien être de ce
nombre)... Pour vous, qui paraissez ignorer l'un et l'autre, il vous
conviendrait assez de mourir : mais moi, qui possède cette double science, il
est à propos que je conserve mes jours.
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