Texte grec :
[8,15] Ἐν Χαιρωνείᾳ τοὺς Ἀθηναίους ἡνίκα ἐνίκησεν ὁ
Φίλιππος, ἐπαρθεὶς τῇ εὐπραγίᾳ, ὅμως λογισμοῦ
ἐκράτησε καὶ οὐχ ὕβρισε· καὶ διὰ ταῦτα ᾤετο δεῖν
αὐτὸν ὑπομιμνήσκεσθαι ὑπό τινος τῶν παίδων ἕωθεν
ὅτι ἄνθρωπός ἐστι, καὶ προσέταξε τῷ παιδὶ τοῦτο ἔχειν
ἔργον. καὶ οὐ πρότερόν φασιν οὔτε αὐτὸς προῄει,
οὔτε τις τῶν δεομένων αὐτοῦ παρ´ αὐτὸν ἐσῄει, πρὶν
τοῦτο αὐτῷ τὸν παῖδα ἐκβοῆσαι τρίς.
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Traduction française :
[8,15] Précaution de Philippe contre l'orgueil qu'inspire la victoire.
PHILIPPE, après sa victoire sur les Athéniens à Chéronée, quoique enflé de ses
succès, resta toujours maître de lui-même, et n'usa de son pouvoir qu'avec
modération. Il pensa que, pour se maintenir dans cette disposition, il
serait bon que, tous les matins quelqu'un lui rappelât qu'il était homme : il
chargea de cette fonction un de ses esclaves. Depuis ce temps, Philippe ne
paraissait jamais en public, et ne donnait audience à personne, avant que
l'esclave lui eût crié trois fois : Philippe, vous êtes homme.
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