HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ÉLIEN, Histoires diverses, livre IV

Chapitre 25-29

  Chapitre 25-29

[4,25] Θράσυλλος Αἰξωνεὺς παράδοξον καὶ καινὴν ἐνόσησε μανίαν. ἀπολιπὼν γὰρ τὸ ἄστυ καὶ κατελθὼν ἐς τὸν Πειραιᾶ καὶ ἐνταῦθα οἰκῶν τὰ πλοῖα τὰ καταίροντα ἐν αὐτῷ πάντα ἑαυτοῦ ἐνόμιζεν εἶναι, καὶ ἀπεγράφετο αὐτὰ καὶ αὖ πάλιν ἐξέπεμπε καὶ τοῖς περισωζομένοις καὶ ἐσιοῦσιν ἐς τὸν λιμένα ὑπερέχαιρε· χρόνους δὲ διετέλεσε πολλοὺς συνοικῶν τῷ ἀρρωστήματι τούτῳ. ἐκ Σικελίας δὲ ἀναχθεὶς ἀδελφὸς αὐτοῦ παρέδωκεν αὐτὸν ἰατρῷ ἰάσασθαι, καὶ ἔπαυσεν αὐτὸν τῆς νόσου οὗτος. ἐμέμνητο δὲ πολλάκις τῆς ἐν μανίᾳ διατριβῆς, καὶ ἔλεγε μηδέποτε ἡσθῆναι τοσοῦτον, ὅσον τότε ἥδετο ἐπὶ ταῖς μηδὲν αὐτῷ προσηκούσαις ναυσὶν ἀποσωζομέναις. [4,25] Folie extraordinaire de Thrasyllus. THRASYLLUS d'Aexone eut un genre de folie singulier et sans exemple. Il avait quitté la ville et s'était établi dans le Pirée : là, il se figura que tous les vaisseaux qui y abordaient, étaient à lui; il en tenait un registre exact, leur ordonnait de repartir pour de nouveaux voyages; et quand, après une heureuse navigation, ils rentraient dans le port, il en témoignait sa joie par les démonstrations les plus vives. Cette frénésie dura plusieurs années, jusqu'à ce que son frère, revenant de Sicile, le mît entre les mains d'un médecin qui l'en guérit. Depuis ce temps, Thrasyllus se rappelait souvent les années qu'il avait passées dans la démence, et avouait que le plus grand plaisir qu'il eut eu dans le cours de sa vie, avait été de voir arriver en bon état ces vaisseaux qui ne lui appartenaient point.
[4,26] Ξάνθος ποιητὴς τῶν μελῶν (ἐγένετο δὲ οὗτος πρεσβύτερος Στησιχόρου τοῦ Ἱμεραίου) λέγει τὴν Ἠλέκτραν τοῦ Ἀγαμέμνονος οὐ τοῦτο ἔχειν τοὔνομα πρῶτον ἀλλὰ Λαοδίκην. ἐπεὶ δὲ Ἀγαμέμνων ἀνῃρέθη, τὴν δὲ Κλυταιμνήστραν Αἴγισθος ἔγημε καὶ ἐβασίλευσεν, ἄλεκτρον οὖσαν καὶ καταγηρῶσαν παρθένον Ἀργεῖοι Ἠλέκτραν ἐκάλεσαν διὰ τὸ ἀμοιρεῖν ἀνδρὸς καὶ μὴ πεπειρᾶσθαι λέκτρου. [4,26] D'Électre. NOUS apprenons de Xanthus, poète lyrique, qui vivait avant Stésichore d'Himère, qu'Électre, fille d'Agamemnon, se nommait originairement Laodice ; mais qu'après l'assassinat de son père, lorsqu'Égisthe eut épousé Clytemnestre, et se fut emparé du royaume d'Argos, les Argiens, la voyant, sans époux, vieillir dans l'état de fille, lui donnèrent le nom d'Électre; nom qui exprimait l'état de cette princesse.
[4,27] Ὅτι Παμφάης Πριηνεὺς Κροίσῳ τῷ Λυδῷ, τοῦ πατρὸς αὐτοῦ περιόντος, τριάκοντα μνᾶς ἐδωρήσατο. παραλαβὼν δὲ τὴν ἀρχὴν μεστὴν ἅμαξαν ἀργυρίου ἀπέπεμψεν αὐτῷ. Ὅτι Διογένης λαβὼν παρὰ Διοτίμου τοῦ Καρυστίου νόμισμα ὀλίγον ἔφη σοὶ δὲ θεοὶ τόσα δοῖεν ὅσα φρεσὶ σῇσι μενοινᾷς, ἄνδρα τε καὶ οἶκον. ἐδόκει δέ πως Διότιμος μαλθακώτερος εἶναι. [4,27] De Pamphaès et de Crésus. PAMPHAÈS de Priène avait donné trente mines à Crésus, dans un temps où le roi de Lydie son père vivait encore. Dès que Crésus fut monté sur le trône il envoya un chariot rempli d'argent à Pamphaés. Diogène ayant reçu de Diotime de Caryste une petite pièce de monnaie : "que les dieux, lui dit-il, nous accordent tout ce que vous pouvez désirer; d'être un homme, et d'avoir une famille !" Ce mot renfermait un trait de satire contre la mollesse efféminée de Diotime.
[4,28] Φερεκύδης Σύριος τὸν βίον ἀλγεινότατα ἀνθρώπων κατέστρεψε, τοῦ παντὸς αὐτῷ σώματος ὑπὸ φθειρῶν ἀναλωθέντος· καὶ γενομένης αὐτῷ αἰσχρᾶς τῆς ὄψεως τὴν ἐκ τῶν συνήθων ἐξέκλινε συνουσίαν. ὁπότε δέ τις προσελθὼν ἐπυνθάνετο ὅπως διάγοι, διὰ τῆς ὀπῆς τῆς κατὰ τὴν θύραν διείρας τὸν δάκτυλον ψιλὸν γεγονότα τῆς σαρκὸς ἐπέλεγεν οὕτω διακεῖσθαι καὶ τὸ πᾶν αὐτοῦ σῶμα. λέγουσι δὲ Δηλίων παῖδες τὸν θεὸν τὸν ἐν Δήλῳ μηνίσαντα αὐτῷ τοῦτο ποιῆσαι. καθήμενον γὰρ ἐν Δήλῳ μετὰ τῶν μαθητῶν ἄλλα τε πολλά φασι περὶ τῆς ἑαυτοῦ σοφίας εἰπεῖν καὶ δὴ καὶ τοῦτο, μηδενὶ τῶν θεῶν θῦσαι, καὶ ὅμως οὐδὲν ἧττον ἡδέως βεβιωκέναι καὶ ἀλύπως, οὐ μεῖον τῶν ἑκατόμβας καταθυόντων. ὑπὲρ ταύτης οὖν τῆς κουφολογίας βαρυτάτην ζημίαν ἐξέτισεν. [4,28] De Phérécyde. PHÉRÉCYDE de Syros termina sa vie de la façon du monde la plus misérable : tout son corps fut rongé par la vermine. Son visage était tellement défiguré qu'il fut obligé de se séparer de la société de ses amis. Quand quelqu'un venait lui demander de ses nouvelles, Phérécyde passant un doigt décharné à travers un trou de sa porte, "Voilà, répondait-il, en quel état est tout mon corps ". Les Déliens attribuaient cette maladie au courroux du dieu qu'on révère dans leur ville : Phérécyde, disent-ils, étant à Délos avec ses disciples, citait différents traits de sa propre sagesse, entre autres, qu'il n'avait jamais sacrifié à aucune divinité, et que néanmoins il n'avait pas mené une vie moins douce ni moins agréable que ceux qui offrent des hécatombes. Il paya cher cette insolente vanité.
[4,29] Οὐ γὰρ δὴ δύναμαι πείθειν ἐμαυτὸν μὴ γελᾶν ἐπ´ Ἀλεξάνδρῳ τῷ Φιλίππου, εἴ γε ἀπείρους ἀκούων εἶναί τινας κόσμους λέγοντος Δημοκρίτου ἐν τοῖς συγγράμμασιν δὲ ἠνιᾶτο μηδὲ τοῦ ἑνὸς καὶ κοινοῦ κρατῶν. πόσον δ´ ἂν ἐπ´ αὐτῷ Δημόκριτος ἐγέλασεν αὐτός, τί δεῖ καὶ λέγειν, ἔργον τοῦτο ἦν; [4,29] Trait de folie d'Alexandre. JE ne puis m'empêcher de rire de la folie d'Alexandre, fils de Philippe. Ce prince ayant appris que Démocrite assurait dans ses ouvrages qu'il y avait un nombre infini de mondes, se désolait de n'être pas encore maître du seul qui fût connu. Que Démocrite eût bien ri d'Alexandre ! Rieur de profession comme l'était Démocrite, on juge aisément, sans que je le dise, que ce trait ne lui aurait pas échappé.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007