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[4,0] Ποικίλη ἱστορία - Βιβλίον IV.
| [4,0] LIVRE QUATRIÈME.
| [4,1] Λέγει τις νόμος Λευκανῶν, ἐὰν ἡλίου δύντος
ἀφίκηται ξένος καὶ παρελθεῖν ἐθελήσῃ ἐς στέγην τινός,
εἶτα μὴ δέξηται τὸν ἄνδρα, ζημιοῦσθαι αὐτὸν
καὶ ὑπέχειν δίκας τῆς κακοξενίας ἐμοὶ δοκεῖν καὶ
τῷ ἀφικομένῳ καὶ τῷ Ξενίῳ Διί.
Ὅτι Δαρδανεῖς τοὺς ἀπὸ τῆς Ἰλλυρίδος ἀκούω
τρὶς μόνον λούεσθαι παρὰ πάντα τὸν ἑαυτῶν βίον,
ἐξ ὠδίνων καὶ γαμοῦντας καὶ ἀποθανόντας.
Ἰνδοὶ οὔτε δανείζουσιν οὔτε ἴσασι δανείζεσθαι.
ἀλλ´ οὐδὲ θέμις ἄνδρα Ἰνδὸν οὔτε ἀδικῆσαι οὔτε
ἀδικηθῆναι. διὸ οὐδὲ ποιοῦνται συγγραφὴν ἢ παρακαταθήκην.
Νόμος ἐστὶ Σαρδῷος, τοὺς ἤδη γεγηρακότας τῶν
πατέρων οἱ παῖδες ῥοπάλοις τύπτοντες ἀνῄρουν καὶ
ἔθαπτον, αἰσχρὸν ἡγούμενοι τὸν λίαν ὑπέργηρων
ὄντα ζῆν ἔτι, ὡς πολλὰ ἁμαρτάνοντος τοῦ σώματος
τοῦ διὰ τὸ γῆρας πεπονηκότος. τῶν δὲ αὐτῶν ἐστι
νόμος τοιοῦτος. ἀργίας ἦσαν δίκαι, καὶ τὸν εἰκῆ
ζῶντα ἔδει κρίνεσθαι καὶ διδόναι τὰς εὐθύνας ἀποδεικνύντα
ὁπόθεν ζῇ.
Ἀσσύριοι τὰς ὡραίας γάμου παρθένους ἀθροίσαντες
ἔς τινα πόλιν ἀγορὰν αὐτῶν προκηρύττουσι
καὶ ἕκαστος ἣν ἂν πρίηται ἀπάγει νύμφην.
Βύβλιος ἀνὴρ ἐν ὁδῷ περιτυχὼν οὐδὲν ὧν μὴ
κατέθετο ἀναιρεῖται· οὐ γὰρ ἡγεῖται τὸ τοιοῦτον
εὕρημα ἀλλὰ ἀδίκημα.
Δερβίκκαι τοὺς ὑπὲρ ἑβδομήκοντα ἔτη βεβιωκότας
ἀποκτείνουσι, τοὺς μὲν ἄνδρας καταθύοντες,
ἀπάγχοντες δὲ τὰς γυναῖκας.
Κόλχοι δὲ τοὺς νεκροὺς ἐν βύρσαις θάπτουσι, καὶ
καταρράψαντες ἐκ τῶν δένδρων ἐξαρτῶσι.
Λυδοῖς ἦν ἔθος πρὸ τοῦ συνοικεῖν τὰς γυναῖκας
ἀνδράσιν ἑταιρεῖν, ἅπαξ δὲ καταζευχθείσας σωφρονεῖν·
τὴν δὲ ἁμαρτάνουσαν ἐς ἕτερον συγγνώμης
τυχεῖν ἀδύνατον ἦν.
| [4,1] Coutumes de différents peuples.
LES Lucaniens ont une loi conçue en ces termes : « Si un étranger arrivant vers
le coucher du soleil, demande un logement à quelqu'un, que celui qui refusera de
le recevoir, soit condamné à une amende, pour avoir manqué à l'hospitalité.» Je
crois que l'objet de la loi, en décernant cette peine, était de venger à la fois
et l'étranger, et Jupiter hospitalier.
J'ai ouï dire que les Dardaniens, peuple de l'Illyrie, ne sont baignés que trois
fois dans leur vie; lorsqu'ils viennent au monde, lorsqu'ils se marient,
lorsqu'ils sont morts.
Les Indiens ne prêtent ni n'empruntent à usure : il est inouï que chez eux
quelqu'un ait fait ou essuyé une injustice. Aussi ne connaissent-ils l'usage ni
des billets, ni des nantissements ou gages.
Suivant une loi des Sardes, les enfants, lorsque leurs pères sont parvenus à
une extrême vieillesse, les assomment à coups de massue; puis les enterrent pour
prévenir, disent-ils, la honte attachée à la décrépitude, et les faiblesses d'un
corps que le poids des années rend incapable de remplir aucun devoir. Par une
autre loi du même peuple, l'oisiveté était punissable en justice : ceux qu'on
voyait sans état, et dont on ignorait les ressources, étaient obligés de
déclarer les moyens qu'ils employaient pour vivre.
Les Assyriens rassemblent dans quelqu'une de leurs villes toutes les filles
nubiles, et font publier qu'elles sont à vendre : chacun emmène, et prend pour
sa femme, celle qu'il vient d'acheter.
Un habitant de Byblos qui trouve par hasard quelque chose dans un chemin,
ne s'en empare jamais : il ne prend point dans un lieu ce qu'il n'y avait pas
mis. Autrement, il croirait faire un vol, non une trouvaille.
Les Derbices font mourir tous les septuagénaires des deux sexes : ils
égorgent les hommes comme des victimes ; ils étranglent les femmes.
Les habitants de la Colchide ensevelissent leurs morts dans des peaux bien
cousues, puis les suspendent à des arbres.
C'était une pratique commune chez les Lydiens, que les nouvelles mariées se
prostituassent, avant que d'habiter avec leur mari ; mais le mariage une
fois consommé, elles devaient à leur époux une fidélité inviolable : il n'y
avait point de grâce pour celle qui s'en serait écartée.
| [4,2] Νικόστρατον τὸν κιθαριστὴν λόγος τις περίεισι
λέγων Λαοδόκῳ τῷ κιθαρῳδῷ διαφερόμενον ὑπὲρ
μουσικῆς εἰπεῖν ὅτι ἄρα ἐκεῖνος μέν ἐστιν ἐν μεγάλῃ
τῇ τέχνῃ μικρός, αὐτὸς δὲ ἐν μικρᾷ μέγας. οὐ μόνον
δὲ ἄρα ἐστὶ σεμνὸν οἰκίαν αὐξῆσαι καὶ πλοῦτον, ἀλλὰ
γὰρ καὶ τέχνην, εἴ γέ τι δεῖ προσέχειν Νικοστράτῳ
εὖ καὶ καλῶς τοῦτο εἰπόντι.
| [4,2] Dispute de Nicostrate et de Laodocus.
ON raconte que le joueur de lyre Nicostrate, disputant un jour sur la musique
avec Laodocus, qui savait, en jouant de la lyre, s'accompagner de la voix,
lui dit : "Vous êtes petit dans un grand art; et je suis grand dans un art borné".
Si nous voulons nous en rapporter à ce mot très sensé de Nicostrate, il n'y a
pas moins de mérite à étendre les limites de son art, qu'à augmenter ses
possessions et sa fortune.
| [4,3] Πολύγνωτος ὁ Θάσιος καὶ Διονύσιος ὁ Κολοφώνιος
γραφέε ἤστην. καὶ ὁ μὲν Πολύγνωτος ἔγραφε
τὰ μεγάλα, καὶ ἐν τοῖς τελείοις εἰργάζετο τὰ ἆθλα·
τὰ δὲ τοῦ Διονυσίου πλὴν τοῦ μεγέθους τὴν τοῦ
Πολυγνώτου τέχνην ἐμιμεῖτο ἐς τὴν ἀκρίβειαν, πάθος
καὶ ἦθος καὶ σχημάτων χρῆσιν καὶ ἱματίων λεπτότητας
καὶ τὰ λοιπά.
| [4,3] Comparaison de Polygnote et de Denys.
POLYGNOTE de Thasos et Denys de Colophon étaient peintres. Le premier
traitait tous ses sujets en grand : il ne présentait, pour disputer le prix, que
des tableaux dont les personnages étaient peints avec les proportions de la plus
belle nature. Les tableaux de Denys étaient beaucoup plus petits : en cela seul
il différait de Polygnote, auquel il n'était point inférieur dans l'expression
des caractères et des passions, dans la position de ses figures, dans la
délicatesse des draperies, et autres parties de l'art.
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