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[2,28] Ἀλεκτρυόνων ἀγὼν πόθεν ἀρχὴν ἔλαβεν.
Μετὰ τὴν κατὰ τῶν Περσῶν νίκην, Ἀθηναῖοι νόμον ἔθεντο, ἀλεκτρυόνας
ἀγωνίζεσθαι δημοσίᾳ ἐν τῷ θεάτρῳ μιᾶς ἡμέρας τοῦ ἔτους. Πόθεν δὲ τὴν ἀρχὴν
ἔλαβεν ὅδε ὁ νόμος ἐρῶ. Ὅτε Θεμιστοκλῆς ἐπὶ τοὺς βαρβάρους ἐξῆγε τὴν
πολιτικὴν δύναμιν, ἀλεκτρυόνας ἐθεάσατο μαχομένους· οὐδὲ ἀργῶς αὐτοὺς
εἶδεν· ἐπέστησε δὲ τὴν στρατιὰν, καὶ ἔφη πρὸς αὐτούς, Ἀλλ᾿ οὗτοι μὲν, οὔτε ὑπὲρ
πατρίδος, οὔτε ὑπὲρ πατρῴων θεῶν, οὐδὲ μὴν ὑπὲρ γονικῶν ἠρίων
κακοπαθοῦσιν, οὐδὲ ὑπὲρ δόξης, οὐδὲ ὑπὲρ ἐλευθερίας, οὐδὲ ὑπὲρ παὶδων, ἀλλ᾿
ὑπὲρ τοῦ μὴ ἡττηθῆναι ἑκάτερος, μηδὲ εἶξαι θατέρῳ τὸν ἕτερον. Ἅπερ οὖν εἰπὼν
ἐπέρρωσε τοὺς Ἀθηναίους. Τὸ τοίνυν γενόμενον αὐτοῖς σύνθημα τότε εἰς ἀρετὴν
ἐβουλήθη διαφυλάττειν καὶ εἰς τὰ ὅμοια ἔργα ὑπόμνησιν.
| [2,28] Origine du combat des coqs.
LES Athéniens, après avoir vaincu les Perses, rendirent un décret qui portait
que dorénavant, un jour de chaque année, on donnerait au peuple le spectacle
d'un combat de coqs sur le théâtre. Voici quel en fut le motif : Thémistocle,
conduisant toutes les forces d’Athènes contre les barbares, aperçut des coqs qui
se battaient; il songea sur-le-champ à tirer parti de la rencontre, et faisant
faire halte à son armée : "Ce n'est, dit-il à ses soldats, ni pour la patrie, ni
pour les dieux de leurs pères, ni pour défendre les tombeaux de leurs ancêtres,
que ces coqs affrontent le péril; non plus que pour la gloire, pour la liberté,
ou pour leurs enfants : ici, chacun combat pour n'être pas vaincu, pour ne pas
céder." Ce discours excita le courage des Athéniens. II fut donc arrêté que ce
qui avait servi à échauffer leur valeur, serait consacré par un établissement
qui perpétuerait un souvenir capable de produire le même effet en d'autres
occasions.
| [2,29] Τὴν τύχην πῶς ἐσήμανεν ὁ Πιττακός.
Πιττακὸς ἐν Μιτυλήνῃ κατεσκεύασεν τοῖς ἱεροῖς κλίμακα, εἰς οὐδεμίαν μὲν
χρῆσιν ἐπιτήδειον, αὐτὸ δὲ τοῦτο, ἀνάθημα εἶναι· αἰνιττόμενος τὴν ἐκ τῆς τύχης
ἄνω καὶ κάτω μετάπτωσιν τρόπον τινὰ, τῶν μὲν εὐτυχούντων ἀνιόντων,
κατιόντων δὲ τῶν δυστυχούντων.
| [2,29] Comment Pittacus représentait la Fortune.
PITTACUS fit placer des échelles dans les temples de Mitylène, comme une
offrande qu'il y consacrait, car elles ne pouvaient d'ailleurs être d'aucun
usage. C'était un emblème par lequel il voulait désigner les vicissitudes de la
fortune, qui élève ou abaisse à son gré : les uns montent, et ce sont ceux
qu'elle favorise; les autres descendent, et ce sont ceux qu'elle maltraite.
| [2,30] Περὶ Πλάτωνος.
Πλάτων ὁ Ἀρίστωνος τὰ πρῶτα ἐπὶ ποιητικὴν ὥρμησε, καὶ ἡρωϊκὰ ἔγραφε μέτρα.
Εἶτα αὐτὰ κατέπρησεν ὑπεριδὼν αὐτῶν, ἐπεὶ τοῖς Ὁμήρου αὐτὰ ἀντικρίνων ἑώρα
κατὰ πολὺ ἡττώμενα. Ἐπέθετο οὖν τραγῳδίᾳ, καὶ δὴ καὶ τετραλογίαν εἰργάσατο,
καὶ ἔμελλεν ἀγωνιεῖσθαι, δοὺς ἤδη τοῖς ὑποκριταῖς τὰ ποιήματα. Πρὸ τῶν
Διονυσίων δὲ παρελθὼν ἤκουσε Σωκράτους, καὶ ἅπαξ αἱρεθεὶς ὑπὸ τῆς ἐκείνου
σειρῆνος, τοῦ ἀγωνίσματος οὐ μόνον ἀπέστη τότε, ἀλλὰ καὶ τελέως τὸ γράφειν
τραγῳδίαν ἀπέρριψε, καὶ ἀπεδύσατο ἐπὶ φιλοσοφίαν.
| [2,30] De Platon.
PLATON, fils d'Ariston, s'appliqua d'abord à la poésie, et composa des vers
héroïques. Il les brûla dans la suite, comme en faisant, peu de cas, depuis que
les comparant avec ceux d'Homère, il avait senti combien les siens étaient
inférieurs. Il s'adonna pour lors au genre tragique : déjà il avait composé une
tétralogie, et remis ses pièces aux acteurs afin de disputer le prix; lorsque,
allé entendre Socrate avant les fêtes de Bacchus, il fut si épris des charmes de
ses discours, que non seulement il se désista sur-le-champ du concours, mais
qu'il renonça absolument à la poésie dramatique, pour se livrer tout entier à la
philosophie.
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