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[1,0] Ποικίλη ἱστορία - Βιβλίον πρῶτον.
| [1,0] HISTOIRES DIVERSES - LIVRE PREMIER.
| [1,1] Περὶ πολύποδος.
Δεινοὶ κατὰ κοιλίαν εἰσὶν οἱ πολύποδες, καὶ πᾶν ὁτιοῦν φαγεῖν ἄμαχοι. Πολλάκις
οὖν οὐδὲ ἀλλήλων ἀπέχονται, ἀλλά τῷ μείζονι ὁ βραχύτερος ἁλοὺς καὶ ἐμπεσὼν
τοῖς ἀνδρειοτέροις θηράτροις, τοῖς καλουμένοις τοῦ ἰχθύος πλοκάμοις, εἶτα αὐτῷ
γίνεται δεῖπνον. Ἐλλοχῶσι δὲ οἱ πολύποδες καὶ τοὺς ἰχθῦς τὸν τρόπον τοῦτον.
Ὑπὸ ταῖς πέτραις κάθηνται, καὶ ἑαυτοὺς εἰς τὴν ἐκεινων μεταμορφοῦσι χροιὰν,
καὶ τοῦτο εἶναι δοκοῦσιν, ὅπερ οὖν καὶ πεφύκασιν αἱ πέτραι. οἱ τοίνυν ἰχθῦς
προσνέουσιν οἱονεὶ τῇ πέτρᾳ τοῖς πολύποσιν, οἱ δὲ ἀφυλάκτους ὄντας αὐτοὺς
περιβάλλουσι ταῖς ἐξ ἑαυτῶν ἄρκυσι, ταῖς πλεκτάναις.
| [1,1] Du polype.
LES polypes sont voraces et insatiables : il n'y a rien que leur ventre
n'engloutisse. Souvent même ils ne font pas grâce à leur espèce. Le plus petit
est saisi par le plus gros, dans les bras duquel, comme dans un filet, il se
trouve embarrassé sans pouvoir s'en dégager, et devient sa proie. Les polypes
dressent aussi des embûches aux poissons; voici comment. Ils se postent sous des
rochers, et en prennent si parfaitement la couleur, qu'ils semblent en faire
partie et former un même tout. Le poisson qui nage avec sécurité, s'approche des
polypes en s'approchant du rocher : alors ceux-ci, étendant leurs bras,
enveloppent comme dans un filet l'imprudent animal.
| [1,2] Περὶ φαλάγγων.
Ὑφαντικὴν, καὶ ὑφαίνειν, καὶ δῶρα Ἐργάνης δαίμονος, οὖτε ἴσασιν αἱ φάλαγγες
οὖτε εἰδέναι βούλονται. Ἤ τί ποτ’ ἂν καὶ χρήσαιτο τῷ τοιῷδε ἐσθήματι τὸ
τοιοῦτον θηρίον; τὸ δὲ ἀράχριου πάγη, καὶ οἱονεὶ κύρτος ἐστὶ τοῖς ἐμπίπτουσι.
Καὶ ἡ μὲν ἀρκυωρεῖ πάνυ σφόδρα ἀτρεμοῦσα, καὶ ἔοικεν ἀκινήτῳ. Καὶ τὸ μὲν
ἐνέπεσεν, ὅ τί ποτέ ἐστι τὸ ἐμπεσόν, ἡ δὲ ἔχει δαῖτα. Τοσοῦτον δ’ ἐμπίπτει, ὅσον
καὶ τὸ ὕφασμα κατέχειν δυνατόν ἐστι, καὶ ἐκείνῃ δειπνεῖν ἀπόχρη.
| [1,2] Des araignées.
LES araignées ignorent et ne veulent pas apprendre l'art d'ourdir et de faire de
la toile, ainsi que les autres arts inventés par Minerve. Quel usage
feraient-elles d'un pareil tissu pour se vêtir ? La toile qu'elles fabriquent
est une espèce de nasse, un filet tendu pour prendre les insectes. L'araignée,
immobile dans son poste, et parfaitement semblable à un corps inanimé, veille
sans cesse sur ce filet : ce qui y tombe fait son repas. Or, il en tombe autant
que la toile en peut retenir, et qu'il en faut à l'araignée pour sa nourriture.
| [1,3] Περὶ Αἰγυπτίων βατράχων.
Σοφόν τι ἄρα χρῆμα ἦν γένος βατράχων Αἰγυπτίων, καὶ οὖν καὶ τῶν ἄλλων
ὑπερφέρουσι κατὰ πολύ. Ἐὰν γὰρ ὕδρῳ περιπέσῃ, Νείλου θρέμματι, βάτραχος,
καλάμου τρύφος ἐνδακὼν, πλάγιον φέρει, καὶ ἀπρὶξ ἔχεται, καὶ οὐκ ἀνίησι κατὰ
τὸ καρτερόν. Ὁ δὲ ἀμηχανεῖ καταπιεῖν αὐτὸν αὐτῷ καλάμῳ· οὐ γὰρ οἱ χωρεῖ
περιλαβεῖν τοσοῦτον τὸ στόμα, ὅσον ὁ κάλαμος διείργει. Καὶ ἐκ τούτου
περιγίνονται τῆς ῥώμης τῶν ὕδρων οἱ βάτραχοι τῇ σοφίᾳ.
| [1,3] Des grenouilles d'Égypte.
LES grenouilles d'Égypte sont douées d'une intelligence qui les élève
singulièrement au-dessus de leur espèce. Si par hasard une grenouille rencontre
dans le Nil une des hydres qui vivent dans ce fleuve, aussitôt elle saisit avec
ses dents un brin de roseau et le porte en travers dans sa gueule, le serrant de
toute sa force sans jamais le lâcher. L'hydre, dont la mâchoire ne peut s'ouvrir
de la longueur du roseau, fait de vains efforts pour avaler et le roseau et la
grenouille, dont l'adresse triomphe ainsi de la force de l'hydre.
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