HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXXVIII (fragments)

Chapitre 8

  Chapitre 8

[78,8] τοῦτο μὲν ζῶντος ἔτι αὐτοῦ συνηνέχθη, τῇ δὲ ἱπποδρομίᾳ τῇ τῆς τοῦ Σεουήρου ἀρχῆς ἕνεκα ποιουμένῃ κατέπεσε μὲν καὶ τὸ τοῦ Ἄρεως ἄγαλμα πομπεῦον, ἀλλὰ τοῦτο μὲν ἧττον ἄν τις θαυμάσειε· τὸ δὲ δὴ μέγιστον, ἡττημένοι οἱ πράσινοι στασιῶται, ἔπειτα κολοιὸν ἐπ´ ἄκρου τοῦ ὀβελίσκου πάνυ σφόδρα κρώζοντα ἰδόντες πάντες τε πρὸς αὐτὸν ἀπέβλεψαν, καὶ πάντες ἐξαίφνης ὡς καὶ ἐκ συγκειμένου τινὸς ἀνεβόησαν "Μαρτιάλιε, χαῖρε· Μαρτιάλιε, διὰ χρόνου σε ἑοράκαμεν", οὐχ ὅτι καὶ κολοιός ποτε οὕτως ὠνομάσθη, ἀλλ´ ὅτι δι´ ἐκείνου τὸν Μαρτιάλιον τὸν τοῦ Ἀντωνίνου φονέα ὡς καὶ ἐξ ἐπιπνοίας τινὸς θείας ἠσπάσαντο. ἤδη δέ τισι καὶ αὐτὸς ἑαυτῷ Ἀντωνῖνος τὴν τελευτὴν προδηλῶσαι ἔδοξεν, ἐπειδὴ ἐν τῇ ἐπιστολῇ ἣν τελευταίαν τῇ γερουσίᾳ ἔπεμψεν ἔφη ὅτι "παύσασθε εὐχόμενοί με ἑκατὸν ἔτεσι μοναρχῆσαιτὸ μὲν γὰρ ἐπιβόημα τοῦτο ἀεὶ καὶ ἀπ´ ἀρχῆς αὐτῷ ἐγίνετο, ἐκεῖνος δὲ τότε πρῶτον καὶ μόνον ᾐτιάσατο αὐτό, λόγῳ μὲν ἐγκαλῶν σφισιν ὡς καὶ ἀδύνατα εὐχομένοις, ἔργῳ δὲ προδηλῶν ὅτι οὐκέτ´ οὐδένα χρόνον ἄρξει. καὶ ἐπειδή γε ἅπαξ τοῦτό τινες ἐπεσημήναντο, καὶ ἐμοὶ ἐνθύμιον ἐγένετο ὅτι ἐν τῇ Νικομηδείᾳ τοῖς Κρονίοις ἑστιῶν ἡμᾶς καὶ πολλὰ ἄττα, οἷα ἐν συμποσίῳ εἰκὸς ἦν, εἰπών, ἔπειτ´ ἐξανισταμένων ἡμῶν προσκαλεσάμενος ἐμὲ ἔφη "κάλλιστα, Δίων, καὶ ἀληθέστατα Εὐριπίδης εἴρηκεν ὅτι πολλαὶ μορφαὶ τῶν δαιμονίων, πολλὰ δ´ ἀέλπτως κραίνουσι θεοί, καὶ τὰ δοκηθέντ´ οὐκ ἐτελέσθη, τῶν δ´ ἀδοκήτων πόρον εὗρε θεός. τοιόνδ´ ἀπέβη τόδε πρᾶγμα". παραχρῆμα μὲν γὰρ ἄλλως ἀπολεληρηκέναι τοῦτο τὸ ἔπος ἔδοξεν, ἐπειδὴ δὲ οὐκ ἐς μακρὰν ἀπώλετο καὶ τελευταίαν ταύτην φωνὴν πρὸς ἐμὲ ἔρρηξε, καὶ πάνυ κεχρησμῳδηκέναι τρόπον τινὰ τὰ συμβησόμενα αὐτῷ ἐνομίσθη, ὥσπερ καὶ Ζεὺς Βῆλος ὀνομαζόμενος καὶ ἐν τῇ Ἀπαμείᾳ τῆς Συρίας τιμώμενος· καὶ γὰρ ἐκεῖνος τῷ Σεουήρῳ πρότερον ἰδιωτεύοντί τε ἔτι τὰ ἔπη ταῦτα εἰρήκει "ὄμματα καὶ κεφαλὴν ἴκελος Διὶ τερπικεραύνῳ, Ἄρεϊ δὲ ζώνην, στέρνον δὲ Ποσειδάωνι", καὶ μετὰ ταῦτα αὐτοκράτορι γενομένῳ ταῦτ´ εἶπεν χρωμένῳ, ὅτι "σὸς δ´ οἶκος πᾶς βήσεται δι´ αἵματος". [78,8] 8. Ce fait se passa tandis qu'il vivait encore. Aux jeux du cirque, {célébrés en l'honneur du règne de Sévère}, la statue de Mars, qu'on y portait en pompe, tomba ; mais cette circonstance est la moins importante : la plus importante, c'est que ceux de la fraction des Bleus, ayant, après avoir été vaincus, aperçu un geai qui faisait entendre avec grande force des cris sinistres, dirigèrent tous sur lui leurs regards, et tous, comme de concert, s'écrièrent à l'instant : "Bonjour, Martialis ; Martialis, il y a longtemps que nous ne t'avons vu ;" non que jamais le geai eût été ainsi nommé, mais parce que, comme s'ils eussent obéi à une inspiration, ils saluaient, en cet oiseau, Martialis, le meurtrier d'Antonin. Antonin aussi sembla lui-même à quelques-uns avoir annoncé sa fin en disant dans la dernière lettre qu'il écrivit au sénat : "Cessez de souhaiter que mon règne dure cent ans ; " c'était, en effet, une acclamation toujours répétée depuis qu'il était parvenu à l'empire, et ce fut alors la première et la seule fois qu'il la blâma, reprochant en paroles aux sénateurs de souhaiter l'impossible, et, en réalité, annonçant que son règne n'aurait plus aucune durée. Comme un jour quelques personnes tiraient un présage de cette défense, cela me rappela, pour ma part aussi, qu'à Nicomédie, au festin qu'il nous donna pour les Saturnales, après une foule de propos du genre de ceux qu'on tient d'ordinaire à table, l'empereur, quand nous fûmes levés, m'appelant à lui, me dit : "Euripide, ô Dion, a dit autant d'élégance que de vérité que Les destinées se manifestent sous bien des formes différentes ; les dieux accomplissent beaucoup de choses contre notre attente, et celles que nous attendions n'arrivent pas ; mais un dieu fraye la voie aux événements imprévus. Ce qui vient de se passer en est une preuve éclatante." Sur le moment, cette citation sembla une niaiserie sans portée ; mais comme il périt peu après, et que ce fut la dernière parole qu'il prit la peine de m'adresser, on jugea qu'il avait en quelque sorte prophétisé ce qui devait lui arriver, à l'exemple de Jupiter surnommé Bélus, ce qui est adoré à Apamée de Syrie ; ce dieu, en effet, adressa ces paroles à sévère, lorsqu'il était encore simple particulier : "Semblable pour les yeux et à la tête, à Jupiter qui se plaît au bruit de la foudre, à Mars, pour la ceinture, et à Neptune, pour la poitrine". Plus tard, lorsque Sévère fut devenu empereur, il lui rendit cet oracle : "Ta famille toute entière nagera dans le sang".


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Dernière mise à jour : 20/11/2008