[78,25] ἔμελλεν δ´ οὐδ´ ὁ Μακρῖνος ἐπὶ πολὺ περιοίσειν,
ὥς που καὶ προεδηλώθη αὐτῷ. ἡμίονός τε γὰρ ἡμίονον
ἐν τῇ Ῥώμῃ καὶ χοῖρος χοιρίδιον ὦτα τέσσαρα καὶ γλώσσας δύο
πόδας τε ὀκτὼ ἔχον ἔτεκε, καὶ σεισμὸς ἰσχυρὸς ἐγένετο, αἷμά τε
ἐκ σωλῆνος ἐρρύη, καὶ μέλισσαι κηρία ἐν τῇ ἀγορᾷ τῇ βοαρίᾳ ἐνέπλασαν.
τό τε θέατρον τὸ κυνηγετικὸν κεραυνοῖς ἐν αὐτῇ τῇ τῶν
Ἡφαιστίων ἡμέρᾳ βληθὲν οὕτω κατεφλέχθη ὥστε τήν τε ἄνω περιβολὴν
αὐτοῦ πᾶσαν καὶ τὰ ἐν τῷ τοῦ κύκλου ἐδάφει πάντα κατακαυθῆναι,
κἀκ τούτου τὰ λοιπὰ πυρωθέντα θραυσθῆναι. οὐδὲ
ἐπαρκέσαι αὐτῷ οὔτε ἀνθρωπίνη ἐπικουρία, καίπερ παντὸς ὡς
εἰπεῖν ὕδατος ῥέοντος, οὔθ´ ἡ τοῦ οὐρανίου ἐπίρροια πλείστη τε
καὶ σφοδροτάτη γενομένη ἠδυνήθη· οὕτω που καὶ τὸ ὕδωρ ἑκάτερον
ὑπὸ τῆς τῶν σκηπτῶν δυνάμεως ἀνηλίσκετο, καὶ ἐν μέρει
καὶ αὐτὸ τοῦτο προσεσίνετο, ὅθεν ἡ θέα τῶν μονομαχιῶν ἐν τῷ
σταδίῳ ἐπὶ πολλὰ ἔτη ἐτελέσθη. τοῦτό τε οὖν τὰ μέλλοντα ἔσεσθαι προεσήμαινεν, —ἐνεπρήσθη μὲν γὰρ καὶ ἄλλα τινά, καὶ τῶν
βασιλικῶν κτημάτων μάλιστα, ἐν τῇ ἀρχῇ αὐτοῦ πολλάκις, ὅπερ
που καὶ αὐτὸ ἐξαίσιον ἀεί ποτε νενόμισται· ἐκεῖνο δὲ δὴ ἄντικρυς
ἐς αὐτὸν φέρειν, ὅτι καὶ τὴν ἱπποδρομίαν τοῦ Ἡφαίστου κατελελύκει,
ἔδοξεν. ἔκ τε οὖν τούτου νέον τι γίγνεσθαι ἐτοπάσθη, καὶ
ὅτι ὁ Τίβερις ἐν τῇ αὐτῇ ἐκείνῃ ἡμέρᾳ πληθύσας ἔς τε τὴν ἀγορὰν
καὶ ἐς τὰς περὶ αὐτὴν ὁδοὺς τοσαύτῃ ῥύμῃ ἐσέβαλεν ὥστε
καὶ ἀνθρώπους παρασυρῆναι. γυνή τέ τις, ὥς γε ἤκουσα, βλοσυρὰ
καὶ ὑπέρογκος ὀφθεῖσά τισιν ἔφη ὅτι ἐλάχιστα ταῦτα πρὸς τὰ
μέλλοντα αὐτοῖς συμβήσεσθαί ἐστιν.
| [78,25] 25. Quant à Macrin, sa vie ne devait pas longtemps se prolonger, comme la chose lui fut annoncée à l'avance. Une mule, à Rome, mit bas un mulet, une coche un petit cochon ayant quatre oreilles, deux
langues et huit pieds ; il y eut aussi un violent tremblement de terre, le sang coula d'une conduite
d'eau, des abeilles construisirent leurs rayons dans le Forum boarium. L'amphithéâtre, frappé de la
foudre, le jour même de la fête de Vulcain, fut atteint à ce point que toute la galerie du haut et tout
ce qui, au ras du sol, se trouvait dans le pourtour, fut la proie des flammes, et que le reste fut, par
suite, fortement endommagé par le feu. Ni le secours des hommes, bien qu'on y répandît, pour ainsi
dire, tout ce qu'il y avait d'eau, ni la pluie du ciel, bien qu'elle tombât à flots impétueux, ne purent
éteindre l'incendie, à tel point les deux eaux étaient épuisées par la violence de la foudre ; l'édifice
lui-même resta quelque temps, ainsi mutilé ; aussi les spectacles de gladiateurs eurent-ils lieu,
pendant plusieurs années, dans le stade. C'était là un signe de l'avenir. En effet, il y avait bien eu
déjà, mais fréquemment surtout pendant son règne et d'autres incendies des bâtiments impériaux, ce
qui a toujours été regardé comme un présage fâcheux ; mais ce dernier s'adressait directement à lui,
en ce qu'il sembla supprimer les jeux du cirque célébrés en l'honneur de Vulcain. Aussi ce prodige
donna-t-il lieu de croire à une révolution prochaine, d'autant plus que le Tibre, débordant le même
jour, se précipita dans le Forum, et dans les rues avoisinnantes avec tant d'impétuosité que des
hommes même furent emportés. J'ai aussi entendu raconter qu'une femme à l'air farouche et
superbe, se montrant à quelques personnes, leur dit que ces malheurs étaient peu de chose en
comparaison de ceux qui allaient tomber sur les Romains. C'est ce qui arriva.
|