HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXVII (épitomé de Xiphilin)

Chapitre 17

  Chapitre 17

[77,17] 17. Ἐδίκαζε μὲν οὖν τι οὐδέν, τὸ δὲ δὴ πλεῖστον τοῖς τε ἄλλοις καὶ τῇ φιλοπραγμοσύνῃ ἐσχόλαζε. Πάντα γὰρ δή οἱ πανταχόθεν καὶ τὰ βραχύτατα ἀνηγγέλλετο· καὶ διὰ τοῦτο καὶ τοὺς στρατιώτας τοὺς ὠτακουστοῦντάς τε καὶ διοπτεύοντας αὐτὰ προσέταξεν ὑπὸ μηδενὸς πλὴν ὑφ´ ἑαυτοῦ κολάζεσθαι. Καὶ ἐγένετο κατὰ τοῦτο οὐδὲν χρηστόν, ἀλλ´ ἐτυράννησαν ἡμῶν καὶ ἐκεῖνοι. Καὶ γε μάλιστα καὶ ἀσχημονέστατον καὶ ἀναξιώτατον καὶ τῆς γερουσίας καὶ τοῦ δήμου Ῥωμαίων ἐγένετο, καὶ εὐνοῦχος ἡμῶν, τὸ γένος Ἴβηρ, τὸ δὲ ὄνομα Σεμπρώνιος Ῥοῦφος, τὸν δὲ δὴ τρόπον φαρμακεὺς καὶ γόης, ἐφ´ δὴ καὶ ὑπὸ Σεουήρου ἐς νῆσον κατεκέκλειτο, κατεκράτησε. Καὶ μὲν ἔμελλέ που δίκην ἐπὶ τούτῳ δώσειν ὥσπερ καὶ οἱ ἄλλοι οἱ ἐνδείξαντές τινας· ἐκεῖνος δὲ ἐπήγγελλε μὲν ὡς καὶ μετὰ τὴν ἕω αὐτίκα δικάσων καὶ ἄλλο τι δημόσιον πράξων, παρέτεινε δὲ ἡμᾶς καὶ ὑπὲρ τὴν μεσημβρίαν καὶ πολλάκις καὶ μέχρι τῆς ἑσπέρας, μηδὲ ἐς τὰ πρόθυρα ἐσδεχόμενος ἀλλ´ ἔξω που ἑστῶτας· ὀψὲ γάρ ποτε ἔδοξεν αὐτῷ μηκέτι μηδ´ ἀσπάζεσθαι ἡμᾶς ὡς πλήθει. Ἐν δὲ τούτῳ τά τε ἄλλα ἐφιλοπραγμόνει ὥσπερ εἶπον, καὶ ἅρματα ἤλαυνε θηρία τε ἔσφαζε καὶ ἐμονομάχει καὶ ἔπινε καὶ ἐκραιπάλα, καὶ τοῖς στρατιώταις τοῖς τὴν ἔνδον αὐτοῦ φρουρὰν ἔχουσι καὶ κρατῆρας πρὸς τῇ ἄλλῃ τροφῇ ἐκεράννυε καὶ κύλικας παρόντων καὶ ἡμῶν καὶ ὁρώντων διέπεμπε, καὶ μετὰ τοῦτο ἔστιν ὅτε καὶ ἐδίκαζε. [77,17] 17. Il rendait peu la justice, ou ne la rendait pas du tout ; la plupart du temps, il se livrait à ses occupations et à sa curiosité. On lui rapportait de toutes parts jusqu'aux plus petites choses ; aussi avait-il défendu que les soldats chargés d'écouter et d'inspecter fussent punis par aucun autre que par lui. Cela n'amena rien de bon, car ils devinrent pour nous des tyrans. Mais ce qu'il y eut de plus honteux, de plus indigne du sénat et du peuple romain, c'est qu'un eunuque, Espagnol de nation, nommé Sempronius Rufus, ayant les moeurs d'un empoisonneur et d'un magicien, et que Sévère avait, pour ce motif, enfermé dans une île, domina sur nous. Il devait avoir sa punition comme les autres délateurs ; quant à l'empereur, il avait coutume de nous faire avertir que, dès la pointe du jour, il rendrait la justice où vaquerait aux affaires publiques, et nous tenait jusqu'à plus de midi et souvent jusqu'au soir, sans même nous recevoir sous son vestibule, tous debout dans un lieu quelconque ; car ce ne fut que plus tard qu'il jugea enfin convenable de ne presque plus jamais nous admettre à le saluer. Dans l'intervalle, il se livrait, comme je l'ai déjà dit, à des occupations futiles, conduisait des chars, égorgeait des bêtes, combattait en gladiateur, buvait, s'enivrait, mélangeait le vin dans les cratères pour ajouter à la nourriture des soldats chargés, à l'intérieur, de la garde de sa personne, et leur en envoyait des coupes en notre présence et sous nos yeux ; après cela, il rendait quelquefois la justice.


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Dernière mise à jour : 6/11/2008