HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXXIV (fragments)

Chapitre 13

  Chapitre 13

[74,13] οὗτοι μὲν οὖν ἐν τούτοις ἦσαν, οἱ δὲ ἄλλοι ἐπεὶ τὰ σκάφη καὶ ὑπὲρ τὴν δύναμιν αὐτῶν κατεγέμισαν, ἦραν χειμῶνα μέγαν καὶ τότε ἐπιτηρήσαντες. οὐ μὴν καὶ ὤναντό γε αὐτοῦ· οἱ γὰρ Ῥωμαῖοι καταβαρεῖς αὐτοὺς καὶ βραχὺ πάνυ τοῦ ὕδατος ὑπερέχοντας ἰδόντες ἀντανήχθησαν, καὶ αὐτοῖς ἐσκεδασμένοις, ὥς που καὶ ἄνεμος καὶ κλύδων ἦγε, προσπίπτοντες ναυμαχίας μὲν οὐδὲν ἔργον ἔσχον, τὰ δὲ δὴ πλοῖα αὐτῶν ἀφειδῶς ἔκοπτον, πολλὰ μὲν τοῖς κοντοῖς ὠθοῦντες, πολλὰ δὲ καὶ τοῖς ἐμβόλοις ἀναρρηγνύντες, ἔστι δ´ καὶ αὐτῇ τῇ προσβολῇ σφῶν ἀνατρέποντες. καὶ ἐκεῖνοι δρᾶσαι μὲν οὐδέν, οὐδ´ εἰ τὰ μάλιστα ἤθελον, ἠδύναντο· διαφυγεῖν δέ πῃ πειρώμενοι οἱ μὲν ὑπὸ τοῦ πνεύματος, ἀπλήστως αὐτῷ χρώμενοι, ἐβαπτίζοντο, οἱ δ´ ὑπὸ τῶν ἐναντίων καταλαμβανόμενοι διώλλυντο. θεώμενοι δὲ ταῦτα οἱ ἐν τῷ Βυζαντίῳ τέως μὲν ἐθεοκλύτουν καὶ ἐπεβόων ἄλλοτε ἄλλοι τοῖς γινομένοις, ὡς ἑκάστῳ τι τῆς θέας ἐκείνης τοῦ πάθους προσέπιπτεν· ἐπεὶ δὲ πανσυδὶ αὐτοὺς ἀπολλυμένους εἶδον, τότε δὴ ἀθρόοι καὶ ἀνῴμωξαν καὶ ἀνεθρήνησαν, κἀκ τούτου τό τε λοιπὸν τῆς ἡμέρας καὶ τὴν νύκτα πᾶσαν ἐπένθουν. τοσαῦτα γὰρ τὰ πάντα ναυάγια ἐγένετο ὥστε καὶ ἐς τὰς νήσους καὶ ἐς τὴν Ἀσίαν ἐξενεχθῆναί τινα, καὶ ἀπ´ αὐτῶν καὶ τὴν ἧττάν σφων, καὶ πρὶν ἀκουσθῆναι, γνωσθῆναι. καὶ τῇ ὑστεραίᾳ τοῖς Βυζαντίοις ἐπὶ μεῖζον τὸ δεινὸν ηὐξήθη· ὡς γὰρ κλύδων ἐστόρεστο, πᾶσα θάλασσα πρὸς τῷ Βυζαντίῳ καὶ τῶν νεκρῶν καὶ τῶν ναυαγίων καὶ τοῦ αἵματος ἐπληρώθη, πολλὰ δὲ καὶ ἐς τὴν γῆν ἐξεβράσθη, ὥστε καὶ χαλεπώτερον ἐκ τῆς ὄψεώς σφων τὸ δεινὸν αὐτοῦ τοῦ ἔργου φανῆναι. [74,13] 13. Telle était la position de ces derniers ; les autres, ayant rempli outre mesure leurs embarcations, levèrent l'ancre, alors encore à la faveur d'une violente tempête. Mais ils n'en tirèrent aucun profit, car les Romains, les voyant chargés et s'élevant à peine au-dessus de I'eau, marchèrent à leur rencontre, et, fondant sur eux tandis qu'ils étaient dispersés au gré du vent et des flots, n'eurent pas à combattre ; ils frappèrent les embarcations ; sans merci, poussant les unes avec des crocs, perçant les autres avec leurs éperons, en renversant même quelques-unes rien que par le choc. Ces malheureux, malgré tout leur désir, ne purent rien y faire ; et, dans leur tentative de fuite, les uns furent submergés par la violence du vent, auquel ils s'abandonnaient sans réserve, les autres périrent en tombant entre les mains de l'ennemi. A cette vue, ceux qui étaient dans Byzance imploraient d'abord les dieux, et poussaient des cris tantôt pour un accident tantôt pour un autre, suivant ce qui, dans ce spectacle de désastre, s'offrait aux regards de chacun ; mais, quand ils virent que les leurs avaient péri sans ressource, alors ils éclatèrent tous ensemble en lamentations et en gémissements, et ils ne cessèrent de les pleurer le reste de ce jour et la nuit tout entière. Les débris de vaisseaux furent si nombreux que quelques-uns furent portés jusque dans les îles et jusqu'en Asie, et où ils y firent connaître la défaite des Byzantins avant que la nouvelle y fût parvenue. La journée du lendemain augmenta encore le malheur des assiégés ; car, la tourmente étant apaisée, la mer, au-devant de Byzance, était tout entière couverte de cadavres, de débris de vaisseaux et de sang, et une foule de ces objets étaient poussés à terre, ce qui rendait la vue de ce malheur plus affreuse que la chose elle- même.


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Dernière mise à jour : 13/11/2008