[63,20] ἐπεὶ δ´ οὖν ἐς τὴν Ῥώμην ἐσήλασε,
τοῦ τε τείχους τι καθῃρέθη καὶ τῶν πυλῶν περιερράγη,
νενομίσθαι τινῶν λεγόντων ἑκάτερον τοῖς ἐκ τῶν ἀγώνων στεφανηφόροις
γίνεσθαι. καὶ ἐσεφοίτησαν πρῶτοι μὲν οἱ τοὺς στεφάνους οὓς ἀνῄρητο
κομίζοντες, καὶ μετ´ αὐτοὺς ἕτεροι σανίδια {τε}
ἐπὶ δοράτων ἀνατείνοντες, ἐφ´ οἷς ἐπεγέγραπτο τό τε ὄνομα τοῦ
ἀγῶνος καὶ τὸ εἶδος τοῦ ἀγωνίσματος, ὅτι τε Νέρων Καῖσαρ πρῶτος πάντων τῶν
ἀπὸ τοῦ αἰῶνος Ῥωμαίων ἐνίκησεν αὐτό, ἔπειτα
αὐτὸς ἐφ´ ἅρματος ἐπινικίου, ἐν ᾧ ποτε ὁ Αὔγουστος τὰ πολλὰ
ἐκεῖνα νικητήρια ἐπεπόμφει, ἁλουργίδα χρυσόπαστον ἔχων καὶ
κότινον ἐστεφανωμένος, τὴν Πυθικὴν δάφνην προτείνων· καὶ αὐτῷ
ὁ Διόδωρος ὁ κιθαρῳδὸς παρωχεῖτο. καὶ οὕτω διά τε τοῦ ἱπποδρόμου καὶ διὰ τῆς
ἀγορᾶς μετά τε τῶν στρατιωτῶν καὶ μετὰ τῶν
ἱππέων τῆς τε βουλῆς διελθὼν ἐς τὸ Καπιτώλιον ἀνέβη, καὶ ἐκεῖθεν ἐς τὸ
Παλάτιον, πάσης μὲν τῆς πόλεως ἐστεφανωμένης καὶ
λυχνοκαυτούσης καὶ θυμιώσης, πάντων δὲ τῶν ἀνθρώπων, καὶ
αὐτῶν τῶν βουλευτῶν ὅτι μάλιστα, συμβοώντων "Ὀλυμπιονῖκα
οὐᾶ, Πυθιονῖκα οὐᾶ, Αὔγουστε Αὔγουστε. Νέρωνι τῷ Ἡρακλεῖ,
Νέρωνι τῷ Ἀπόλλωνι. ὡς εἷς περιοδονίκης, εἷς ἀπ´ αἰῶνος,
Αὔγουστε Αὔγουστε. ἱερὰ φωνή· μακάριοι οἵ σου ἀκούοντες". τί
γὰρ δεῖ περιπλέκειν καὶ οὐκ αὐτὰ τὰ λεχθέντα δηλοῦν; οὐδὲ γὰρ
οὐδ´ αἰσχύνην τινὰ τῇ συγγραφῇ τὰ ῥηθέντα, ἀλλὰ καὶ κόσμον τὸ
μηδὲν αὐτῶν ἀποκρυφθῆναι φέρει.
| [63,20] 20. Quand il arriva près de Rome, une partie des murs fut abattue et
les portes arrachées, parce que, au dire de quelques-uns, les lois
ordonnent de faire l'un et l'autre en l'honneur de ceux qui ont été
couronnés dans les jeux. Les premiers qui entrèrent furent ceux qui
portaient les couronnes reçues par Néron; après eux, marchaient des
gens qui soutenaient au bout de leurs lances des tableaux sur lesquels
étaient inscrits le nom et le genre de combat où Néron César avait, le
premier de tous depuis qu'il existait des Romains, remporté la victoire.
Ensuite venait Néron en personne, sur le même char qui avait autrefois
servi à Auguste pour plusieurs triomphes fameux, vêtu d'un tissu de
pourpre et d'or, couronné d'olivier, et tenant en main le laurier pythique ; il
avait à côté de lui sur son char Diodore le joueur de lyre. Après avoir,
dans cet équipage, traversé le cirque et le Forum, suivi des soldats, des
chevaliers et des sénateurs, il monta au Capitole et de là se rendit au
Palatin, tandis que toute la ville était décoré de couronnes, éclairée de
lumières et remplie de parfums, tandis que tout le peuple, et surtout les
sénateurs, faisait retentir ces acclamations : «Oh! Olympionique,
Pythonique, oh ! Auguste, Auguste. A Néron Hercule, à Néron Apollon. Tu
es seul périodonique, oui, seul de tout temps, Auguste, Auguste ! voix
sacrée ! Heureux ceux qui t'entendent! » Pourquoi, en effet, tourner
autour de l'expression et ne pas citer les paroles mêmes dont la sincérité
n'est pas un déshonneur, mais un ornement de plus pour l'histoire ?
|