[72,9] Περέννιον δὲ τῶν δορυφόρων μετὰ τὸν Πάτερνον ἄρχοντα συνέβη
διὰ τοὺς στρατιώτας στασιάσαντας ἀναιρεθῆναι. τοῦ γὰρ
Κομμόδου ἁρματηλασίαις καὶ ἀσελγείαις ἐκδεδωκότος ἑαυτόν, καὶ
τῶν τῇ ἀρχῇ προσηκόντων οὐδὲν ὡς εἰπεῖν πράττοντος, ὁ Περέννιος
ἠναγκάζετο οὐχ ὅτι τὰ στρατιωτικὰ ἀλλὰ καὶ τἆλλα διὰ χειρὸς
ἔχειν καὶ τοῦ κοινοῦ προστατεῖν. οἱ οὖν στρατιῶται, ὁπότε τι σφίσι
μὴ καταθύμιον ἀπαντήσαι, τὴν αἰτίαν ἐπὶ τὸν Περέννιον ἀναφέ ροντες
ἐμήνιον αὐτῷ.
καὶ οἱ ἐν Βρεττανίᾳ τοίνυν ὑπάρχοντες, ἐπειδή τι καὶ ἐπετι μήθησαν ἐφ´
οἷς ἐστασίαζον (οὐ γὰρ πρὶν ἡσύχασαν ἢ αὐτοὺς
τὸν Περτίνακα παῦσαι), χιλίους καὶ πεντακοσίους ἀκοντιστὰς ἀπὸ
σφῶν ἀπολέξαντες ἐς τὴν Ἰταλίαν ἔπεμψαν· ὧν μηδενὸς κωλύοντος τῇ
Ῥώμῃ πλησιασάντων, ὁ Κόμμοδος ἀπήντησέ τε αὐτοῖς
καὶ ἐπύθετο "τί ταῦτα, ὦ συστρατιῶται; τί βουλόμενοι πάρεστε;"
εἰπόντων δὲ αὐτῶν "ἥκομεν· Περέννιος γάρ σοι ἐπιβουλεύει, ἵνα
αὐτοκράτορα τὸν υἱὸν ἀποδείξῃ" ἐπείσθη τε αὐτοῖς, ἄλλως τε
καὶ τοῦ Κλεάνδρου ἐνάγοντος, ὃς κωλυόμενος ὑπὸ τοῦ Περεννίου
ποιεῖν ὅσα ἠβούλετο δεινῶς αὐτὸν ἐμίσει, καὶ ἐξέδωκε τὸν ἔπαρχον τοῖς
στρατιώταις ὧν ἦρχεν, οὐδὲ ἐτόλμησε καταφρονῆσαι χιλίους καὶ
πεντακοσίους, πολλαπλασίους αὐτῶν δορυφόρους ἔχων.
καὶ αὐτὸν ἐκεῖνοι καὶ ᾐκίσαντο καὶ κατέκοψαν, καὶ ἡ γυνὴ αὐτοῦ
καὶ ἡ ἀδελφὴ καὶ υἱεῖς δύο προσδιεφθάρησαν.
| [72,9] Pérennis, qui avait succédé à Paternus dans le commandement de la garde
prétorienne, fut tué par les soldats révoltés. Commode, en effet, s'étant
abandonné à son plaisir de conduire des chars et à toute sorte de
débordements, et ne s'occupant, pour ainsi dire, d'aucun des devoirs de
l'autorité souveraine, Pérennis était forcé de prendre en main le soin des
affaires, militaires et autres, et de gouverner l'Etat. Aussi les soldats,
dès qu'il arrivait quelque chose qui leur déplaisait, ne manquaient pas de
s'irriter contre Pérennis, à qui ils en faisaient remonter la cause. Ceux
qui étaient en Bretagne, ayant reçu des reproches à propos de leur
sédition (ils ne s'apaisèrent que lorsque Pertinax les eut calmés),
choisirent dans leur sein quinze cents frondeurs qu'ils envoyèrent en
Italie. Ces députés étant arrivés aux portes de Rome sans que personne les
en empêchât, Commode vint au-devant d'eux, et «Qu'est cela, camarades ?
leur demanda-t-il; quel dessin vous amène ?» et ceux-ci ayant répondu :
«Nous venons, parce que Pérennis conspire contre toi, et pour faire son
fils empereur», il ajouta foi à leurs discours; et, pressé d'ailleurs par
Cléander, qui, arrêté dans ses entreprises par Pérennis, lui portait une
haine violente, il livra le préfet aux soldats qu'il commandait et n'osa
pas mépriser quinze cents soldats, lorsqu'il avait à sa disposition un
bien plus grand nombre de prétoriens. Les soldats battirent Pérennis de
verges et lui coupèrent la tête, puis ils mirent aussi à mort sa femme, sa
soeur et ses deux fils.
|