[72,7] τοῦτό τε οὖν αὐτὸς ἤκουσα παρών, καὶ ἕτερον τοιόνδε εἶδον.
ἔστιν ἐν Μαλλῷ πόλει τῆς Κιλικίας Ἀμφιλόχου χρηστήριον, καὶ
χρᾷ δι´ ὀνειράτων. ἔχρησεν οὖν καὶ τῷ Σέξτῳ, ὃ διὰ γραφῆς ἐκεῖνος
ἐδήλωσε· παιδίον γὰρ τῷ πίνακι ἐνεγέγραπτο δύο δράκοντας
ἀποπνῖγον καὶ λέων νεβρὸν διώκων. οὐδὲ ἔσχον αὐτὰς συμβαλεῖν,
τῷ πατρὶ συνὼν ἄρχοντι τῆς Κιλικίας, πρὶν πυθέσθαι τούς τε
ἀδελφοὺς ὑπὸ τοῦ Κομμόδου, ὃς μετὰ ταῦτα τὸν Ἡρακλέα ἐζήλωσε,
τρόπον τινὰ πνιγέντας, ὥσπερ καὶ ὁ Ἡρακλῆς ἔτι νήπιος ὢν ἱστόρηται
τοὺς ὑπὸ τῆς Ἥρας ἐπιπεμφθέντας αὐτῷ δράκοντας ἀποπνῖ–
ξαι (καὶ γὰρ καὶ οἱ Κυιντίλιοι ἀπηγχονήθησαν), καὶ τὸν Σέξτον φεύγοντα
καὶ διωκόμενον ὑπὸ τοῦ κρείττονος.
πάμπολυν ἂν ὄχλον τῇ συγγραφῇ παράσχοιμι, εἰ ἀκριβῶς καθ´
ἕκαστον τοὺς θανατωθέντας ὑπ´ αὐτοῦ γράφοιμι, ὁπόσους ἐκεῖνος
ἢ διὰ συκοφαντίας ψευδεῖς ἢ δι´ ὑποψίας οὐκ ἀληθεῖς ἢ διὰ πλοῦτον
λαμπρὸν ἢ διὰ γένος εὐδόκιμον ἢ διὰ παιδείας ὑπεροχὴν ἢ δι´
ἄλλην τινὰ ἀρετὴν διεχρήσατο.
ὅτι ὁ Κόμμοδος πολλὰ μὲν πλούτου ἐπιδείγματα, πολλῷ δὲ
πλείω καὶ φιλοκαλίας ἐν αὐτῇ τῇ Ῥώμῃ παρέσχετο. ἔστι δέ τι καὶ
δημωφελὲς ὑπ´ αὐτοῦ πραχθέν· Μανιλίου γὰρ τῷ Κασσίῳ συγγενομένου
καὶ τὰς ἐπιστολὰς αὐτοῦ τὰς Λατίνας διοικήσαντος, καὶ μέγιστον παρ´
αὐτῷ δυνηθέντος καὶ φυγόντος, εἶτα φωραθέντος, οὔτε
τι ἀκοῦσαι καίτοι πολλὰ μηνύσειν ὑπισχνουμένου ἠθέλησε, καὶ τὰ
γράμματα αὐτοῦ πάντα κατέκαυσε πρὶν ἀναγνωσθῆναι.
| [72,7] J'ai été moi-même témoin auriculaire de la chose ; en voici une autre
que j'ai vue. Il y a à Mallos, ville de Cilicie, un sanctuaire
d'Amphilochos : les oracles s'y rendent par le moyen de songes. Or le dieu
fit à Sextus une réponse que celui-ci publia au moyen d'une peinture : sur
le tableau est représenté un jeune enfant qui étouffe deux serpents, et un
lion qui poursuit un faon. Lorsque j'étais avec mon père en Cilicie, dont
il était gouverneur, je ne pus expliquer la signification de ces images
avant d'avoir appris que les deux frères avaient été étranglés par Commode
qui, plus tard, imita en quelque sorte Hercule, lequel, au rapport de
l'histoire, étouffa, étant encore au berceau, des serpents envoyés contre
lui par Junon (les Quintilius, en effet, furent étranglés) ; et que Sextus
fuyait devant un plus puissant que lui qui le poursuivait. Je mettrais une
grande confusion dans mon récit, si je donnais le détail exact de tous
ceux que ce prince fit exécuter à mort, soit sur des dénonciations
mensongères, soit sur des soupçons non fondés, soit pour l'éclat de leur
richesse, soit pour la noblesse de leur race, soit pour l'éminence de leur
savoir, soit pour tout autre mérite. Commode, à Rome même, donna de
nombreuses preuves de sa richesse et de plus nombreuses encore de son bon
goût. Voici de lui un acte utile à l'intérêt général du public : Manilius,
complice de Cassius et son secrétaire pour les lettres latines, qui avait
joui d'un grand pouvoir auprès de lui, ayant pris la fuite, puis ayant été
arrêté, il ne voulut pas l'entendre malgré ses promesses de nombreuses
révélations, et il brûla tous ses papiers sans les lire.
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