[72,4] καὶ ἐπεβουλεύθη μὲν πολλάκις ὑπό τινων, πλείστους
δὲ ἐφόνευσε καὶ ἄνδρας καὶ γυναῖκας, τοὺς μὲν φανερῶς τοὺς
δὲ λάθρᾳ φαρμάκοις, καὶ ὡς εἰπεῖν πάντας τοὺς ἐπὶ τοῦ πατρὸς αὐτοῦ καὶ
ἐπ´ αὐτοῦ ἐκείνου ἀνθήσαντας, πλὴν τοῦ τε Πομπηιανοῦ καὶ
τοῦ Περτίνακος καὶ τοῦ Οὐικτωρίνου· τούτους γὰρ οὐκ οἶδ´ ὅπως οὐκ
ἀπέκτεινε. λέγω δὲ ταῦτά τε καὶ τὰ λοιπὰ οὐκ ἐξ ἀλλοτρίας ἔτι
παραδόσεως ἀλλ´ ἐξ οἰκείας ἤδη τηρήσεως. ἐλθὼν δὲ ἐς τὴν Ῥώμην καὶ
πρὸς τὴν γερουσίαν διαλεχθεὶς ἄλλα τέ τινα ἀπελήρησε,
καί τι καὶ τοιοῦτον ἐν τοῖς αὑτοῦ ἐπαίνοις εἶπεν, ὅτι τὸν πατέρα
ποτὲ ἐς πηλὸν βαθὺν ἐμπεσόντα ἱππεύων ἐρρύσατο. τοιαῦτα μὲν
τὰ σεμνολογήματα αὐτοῦ ἦν, ἐσιόντι δὲ αὐτῷ ἐς τὸ θέατρον τὸ
κυνηγετικὸν Κλαύδιος Πομπηιανὸς ἐπεβούλευσε· ξίφος γάρ τι ἐν
αὐτῇ τῇ τῆς ἐσόδου στενοχωρίᾳ ἀνατείνας, "ἰδού" ἔφη, "τοῦτό σοι
ἡ βουλὴ {οὐ} πέπομφεν". οὗτος ἠγγύητο μὲν τὴν θυγατέρα Λουκίλλης,
ἐχρῆτο δὲ καὶ αὐτῇ ταύτῃ καὶ τῇ τῆς κόρης μητρί, καὶ διὰ
ταῦτα τῷ Κομμόδῳ ᾠκείωτο ὡς καὶ συνεστιᾶσθαι καὶ συννεανιεύεσθαι
αὐτῷ. ἡ γὰρ Λουκίλλα οὐδὲν ἐπιεικεστέρα οὐδὲ σωφρονεστέρα τοῦ
ἀδελφοῦ Κομμόδου ὑπάρχουσα ἤχθετο μὲν τῷ ἀνδρὶ
αὑτῆς τῷ Πομπηιανῷ· ὅθεν καὶ ἀνέπεισε τὸν εἰρημένον ἐπιθέσθαι
τῷ Κομμόδῳ, καὶ αὐτόν τε ἀπώλεσε καὶ αὐτὴ φωραθεῖσα ἐπανῃρέθη.
ἀπέκτεινε δὲ καὶ τὴν Κρισπῖναν ὁ Κόμμοδος, ἐπὶ μοιχείᾳ
δή τινι ὀργισθεὶς αὐτῇ. πρὸ δὲ τοῦ ἀναιρεθῆναι καὶ ἀμφότεραι
ἐς τὴν νῆσον τὴν Καπρίαν ὑπερωρίσθησαν. Μαρκία δέ τις Κουαδράτου
τῶν τότε φονευθέντων ἑνὸς παλλακή, καὶ Ἔκλεκτος πρόκοιτος, ὁ μὲν καὶ
τοῦ Κομμόδου πρόκοιτος ἡ δὲ παλλακὴ ἐγένετο, καὶ
τοῦ Ἐκλέκτου μετὰ ταῦτα γυνή· καὶ ἐπεῖδε καὶ ἐκείνους βιαίως
ἀποθνήσκοντας. ἱστορεῖται δὲ αὕτη πολλά τε ὑπὲρ τῶν Χριστιανῶν
σπουδάσαι καὶ πολλὰ αὐτοὺς εὐηργετηκέναι, ἅτε καὶ παρὰ τῷ
Κομμόδῳ πᾶν δυναμένη.
| [72,4] Il se trama plusieurs conspirations contre lui, et il
fit mourir un grand nombre de citoyens, hommes et femmes, les uns
ouvertement, les autres en secret par le poison, et, pour ainsi dire, tous
ceux qui ont joui de quelque crédit sous le règne de son père et sous le
sien, à l'exception de Pompéianus, de Pertinax et de Victorinus, qui, je
ne sais comment, échappèrent à la mort. Ces faits et ceux qui suivent, ce
n'est plus désormais d'après le rapport d'autrui, mais d'après mes propres
observations que je les raconte. De retour à Rome, Commode, entre autres
extravagances qu'il débita au sénat, dans une harangue où il faisait son
propre éloge, dit que, son père étant un jour tombé dans un bourbier
profond, passant à cheval auprès de lui, il l'en avait retiré. Telles
étaient les prouesses dont il tirait vanité. Comme il entrait à
l'amphithéâtre, Claudius Pompéianus attenta à ses jours, et, lui
présentant un poignard dans l'endroit le plus étroit de l'entrée : «Tiens,
dit-il, voilà ce que le sénat t'envoie». Ce Pompéianus avait épousé la
fille de Lucilla ; il entretenait un commerce et avec la fille et avec la
mère, et, pour cette raison, il était entré dans la familiarité de
Commode, au point de partager sa table et ses divertissements. Lucilla, en
effet, qui n'était ni plus sage ni moins déréglée que son frère Commode,
méprisait Pompéianus, son mari ; c'est pourquoi elle persuada à celui dont
il a été parlé tout à l'heure de conjurer contre l'empereur, causa sa
perte et périt elle-même lorsque sa perfidie eut été découverte. Commode
fit aussi périr Crispina, irrité d'un adultère qu'elle avait commis.
Toutes les deux furent, avant de disparaître du monde, reléguées dans
l'île de Caprée. Une certaine Marcia, concubine, et Eclectus, cubiculaire
de Quadratus, un de ceux qui furent alors mis à mort, devinrent, l'un
cubiculaire aussi de Commode, l'autre concubine de ce prince et ensuite
femme d'Eclectus, et elle les vit tous les deux périr de mort violente.
L'histoire raconte que cette Marcia eut beaucoup d'affection pour les
chrétiens et leur fit beaucoup de bien, étant toute puissante auprès de
Commode.
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