HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXXII

Chapitre 13

  Chapitre 13

[72,13] οὗτος οὖν Κλέανδρος ἐς τοσοῦτον ὄγκον ἀρθεὶς ἔπεσε καὶ αὐτὸς ἐξαίφνης καὶ ἀπώλετο μετὰ ἀτιμίας. ἀπέκτειναν δὲ αὐτὸν οὐχ οἱ στρατιῶται ὥσπερ τὸν Περέννιον, ἀλλ´ δῆμος. ἐγένετο μὲν γὰρ καὶ ἄλλως ἰσχυρὰ σιτοδεία, ἐπὶ πλεῖστον δ´ αὐτὴν Παπίριος Διονύσιος ἐπὶ τοῦ σίτου τεταγμένος ἐπηύξησεν, ἵν´ ὡς αἰτιώτατον αὐτῆς τὸν Κλέανδρον ἀπὸ τῶν κλεμμάτων ὄντα καὶ μισήσωσιν οἱ Ῥωμαῖοι καὶ διαφθείρωσι. καὶ ἔσχεν οὕτως. ἱπποδρομία τις ἦν, μελλόντων δὲ τὸ ἕβδομον τῶν ἵππων ἀγωνιεῖσθαι πλῆθός τι παιδίων ἐς τὸν ἱππόδρομον ἐσέδραμε, καὶ αὐτῶν παρθένος τις μεγάλη καὶ βλοσυρὰ ἡγεῖτο, ἣν δαίμονα ἐκ τῶν μετὰ ταῦτα συμβάντων ἐνόμισαν γεγονέναι. τά τε γὰρ παιδία συνεβόησαν πολλὰ καὶ δεινά, καὶ δῆμος παραλαβὼν αὐτὰ οὐδὲν τι οὐκ ἐξέκραγε, καὶ τέλος καταπηδήσας ὥρμησε πρὸς τὸν Κόμμοδον ἐν τῷ Κυιντιλίῳ προαστείῳ ὄντα, πολλὰ μὲν ἐκείνῳ κἀγαθὰ ἐπευχόμενος, πολλὰ δὲ καὶ κατὰ τοῦ Κλεάνδρου καταρώμενος. καὶ ὃς στρατιώτας τινὰς ἐπ´ αὐτοὺς ἔπεμψε, καὶ ἔτρωσάν τινας καὶ ἀπέκτειναν· οὐ μέντοι καὶ ἀνείρχθη διὰ τοῦτο δῆμος, ἀλλὰ τῷ τε πλήθει σφῶν καὶ τῇ τῶν δορυφόρων ἰσχύι θαρρήσας ἐπὶ μᾶλλον ἠπείχθη. πλησιαζόντων δὲ αὐτῶν τῷ Κομμόδῳ, καὶ μηδενός οἱ μηνύοντος τὸ γινόμενον, Μαρκία ἐκείνη τοῦ Κουαδράτου ἐσήγγειλε τὸ πραττόμενον· καὶ Κόμμοδος οὕτως ἔδεισεν, ἄλλως τε καὶ δειλότατος ὤν, ὥστε αὐτίκα καὶ τὸν Κλέανδρον καὶ τὸ παιδίον αὐτοῦ, καὶ ἐν ταῖς τοῦ Κομμόδου χερσὶν ἐτρέφετο, σφαγῆναι κελεῦσαι. καὶ τὸ μὲν παιδίον προσουδίσθη καὶ διεφθάρη, τὸ δὲ τοῦ Κλεάνδρου σῶμα παραλαβόντες οἱ Ῥωμαῖοι ἔσυραν καὶ ᾐκίσαντο, καὶ τὴν κεφαλὴν αὐτοῦ διὰ πάσης τῆς πόλεως ἐπὶ {τοῦ} κοντοῦ περιήνεγκαν, καί τινας καὶ ἄλλους τῶν μέγα ἐπ´ αὐτοῦ δυναμένων ἐφόνευσαν. [72,13] Ce Cléander, après s'être élevé si haut, tomba aussi tout à coup et périt ignominieusement. Ce ne furent pas les soldats qui le tuèrent comme Pérennis, ce fut le peuple. Il y avait une grande disette de blé, et Dionysius Papirius, qui avait l'intendance de l'annone, l'augmenta encore, afin d'attirer sur Cléander, en donnant à croire que ses vols étaient la principale cause de cette disette, la haine des Romains et de causer sa perte. Ce fut en effet ce qui arriva. On célébrait les jeux du cirque ; au moment où allait commencer la septième course de chevaux, une multitude de petits enfants s'élancèrent dans le cirque ; ils étaient conduits par une vierge d'une taille élevée et d'un aspect farouche, c'est-à-dire par une déesse, comme la suite de ce qui arriva en fit juger. Ces enfants se répandirent en cris terribles, et le peuple, les accueillant, poussa des clameurs de toute sorte ; il finit même par courir en tumulte trouver Commode dans le faubourg Quintilius, où il était, souhaitant une foule de prospérités au prince et une foule de malheurs à Cléander. Cléander envoya contre le peuple des soldats qui en blessèrent et en tuèrent plusieurs ; celui-ci, néanmoins, ne s'arrêta pas : se voyant en nombre et appuyé par la force des prétoriens, il ne s'en hâta que davantage. A leur approche, comme personne n'avait averti Commode de ce qui avait lieu, Marcia, maîtresse de Quadratus, lui annonça ce qui se passait : le prince, attendu qu'il était d'ailleurs fort lâche, fut saisi d'une telle crainte qu'il ordonna sur-le-champ de mettre à mort Cléander et son fils en bas âge, qu'il élevait à la cour. L'enfant fut jeté et brisé sur le sol ; quant à Cléander, son corps fut traîné et outragé par les Romains, qui s'en saisirent, et la tête portée par toute la ville au bout d'une pique ; plusieurs autres, qui avaient eu sous lui un grand pouvoir, furent également massacrés.


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Dernière mise à jour : 14/06/2007