[69,5] ᾐτιῶντο μὲν δὴ ταῦτά τε αὐτοῦ καὶ τὸ πάνυ ἀκριβὲς τό τε
περίεργον καὶ τὸ πολύπραγμον· ἐθεράπευε δὲ αὐτὰ καὶ ἀνελάμβανε
τῇ τε ἄλλῃ ἐπιμελείᾳ καὶ προνοίᾳ καὶ μεγαλοπρεπείᾳ καὶ δεξιότητι,
καὶ τῷ μήτε τινὰ πόλεμον ταράξαι καὶ τοὺς ὄντας παῦσαι, μήτε
τινὸς χρήματα ἀδίκως ἀφελέσθαι, καὶ πολλοῖς πολλά, καὶ δήμοις
καὶ ἰδιώταις καὶ βουλευταῖς τε καὶ ἱππεῦσι, χαρίσασθαι. οὐδὲ γὰρ
ἀνέμενεν αἰτηθῆναί τι, ἀλλὰ πάνυ πάντα πρὸς τὴν ἑκάστου χρείαν
ἐποίει. καὶ τά τε στρατιωτικὰ ἀκριβέστατα ἤσκησεν, ὥστ´ ἰσχύοντα
μήτ´ ἀπειθεῖν μήτε ὑβρίζειν, καὶ τὰς πόλεις τάς τε συμμαχίδας καὶ
τὰς ὑπηκόους μεγαλοπρεπέστατα ὠφέλησε. πολλὰς μὲν γὰρ καὶ
εἶδεν αὐτῶν, ὅσας οὐδεὶς ἄλλος αὐτοκράτωρ, πάσαις δὲ ὡς εἰπεῖν
ἐπεκούρησε, ταῖς μὲν ὕδωρ ταῖς δὲ λιμένας σῖτόν τε καὶ ἔργα καὶ
χρήματα καὶ τιμὰς ἄλλαις ἄλλας διδούς.
| [69,5] On le blâmait sans doute de toutes ces choses, ainsi que de sa
rigoureuse exactitude, de ses recherches inutiles et de sa curiosité
superflue ; mais il corrigeait ces défauts et les compensait par sa
vigilance, par sa prévoyance, par sa magnificence et par son habileté, et
aussi parce qu'il n'excita aucune guerre et apaisa les guerres commencées
; parce qu'il ne dépouilla personne injustement de ses biens et qu'il fit
de nombreuses largesses à beaucoup de peuples, de particuliers, de
sénateurs et de chevaliers. Il n'attendait pas qu'on lui adressât une
demande et se conduisait en tout selon le besoin de chacun. Il veilla
très soigneusement à la discipline militaire, de façon que les soldats
n'abusassent pas de leurs forces, soit pour désobéir, soit pour opprimer
les faibles ; toutes les villes, tant alliées que soumises, eurent part à
sa munificence. Il en visita un grand nombre qu'aucun autre empereur
n'avait jamais visitées, et vint au secours de toutes, pour ainsi dire,
accordant à celles-ci de l'eau, à celles-là des ports, du blé, des
édifices, de l'argent, et d'autres privilèges à d'autres.
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