HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXIX

Chapitre 20

  Chapitre 20

[69,20] Ἁδριανὸς δὲ φθόῃ τε ἐκ τῆς πολλῆς τοῦ αἵματος ῥύσεως ἐχρῆτο, καὶ ἀπ´ αὐτῆς καὶ ὑδρωπίασεν. ἐπεὶ δὲ συνέβη τὸν Λούκιον τὸν Κόμμοδον ἐξαίφνης ἐγκαταλειφθῆναι ὑπὸ τοῦ αἵματος πολλοῦ τε καὶ ἀθρόου ἐκπεσόντος, συνεκάλεσε τοὺς πρώτους καὶ ἀξιολόγους τῶν βουλευτῶν οἴκαδε, καὶ κατακείμενος εἶπεν αὐτοῖς τάδε· "ἐμοί, ἄνδρες φίλοι, γόνον μὲν οὐκ ἔδωκεν φύσις ποιήσασθαι, νόμῳ δὲ ὑμεῖς ἐδώκατε. διαφέρει δὲ τοῦτο ἐκείνου, ὅτι τὸ μὲν γεννώμενον, ὁποῖον ἂν δόξῃ τῷ δαιμονίῳ, γίγνεται, τὸ δὲ δὴ ποιούμενον αὐθαίρετόν τις αὐτὸς ἑαυτῷ προστίθεται, ὥστε παρὰ μὲν τῆς φύσεως ἀνάπηρον καὶ ἄφρονα πολλάκις δίδοσθαί τινι, παρὰ δὲ τῆς κρίσεως καὶ ἀρτιμελῆ καὶ ἀρτίνουν πάντως αἱρεῖσθαι. καὶ διὰ τοῦτο πρότερον μὲν τὸν Λούκιον ἐξ ἁπάντων ἐξελεξάμην, οἷον οὐδ´ ἂν εὔξασθαι παῖδα ἠδυνήθην ἐμαυτῷ γενέσθαι· ἐπεὶ δὲ ἐκεῖνον τὸ δαιμόνιον ἡμῶν ἀφείλετο, εὗρον ἀντ´ ἐκείνου αὐτοκράτορα ὑμῖν, ὃν δίδωμι, εὐγενῆ πρᾷον εὔεικτον φρόνιμον, μήθ´ ὑπὸ νεότητος προπετὲς μήθ´ ὑπὸ γήρως ἀμελὲς ποιῆσαί τι δυνάμενον, ἠγμένον κατὰ τοὺς νόμους, ἡγεμονευκότα κατὰ τὰ πάτρια, ὥστε μήτε τι ἀγνοεῖν τῶν ἐς τὴν ἀρχὴν φερόντων καὶ πᾶσιν αὐτοῖς καλῶς δύνασθαι χρήσασθαι. λέγω δὲ Αὐρήλιον Ἀντωνῖνον τουτονί· ὃν εἰ καὶ τὰ μάλιστα οἶδα ἀπραγμονέστατόν τε ἀνδρῶν ὄντα καὶ πόρρω τοιαύτης ἐπιθυμίας καθεστηκότα, ἀλλ´ οὔτι γε καὶ ἀφροντιστήσειν οἴομαι οὔτε ἐμοῦ οὔτε ὑμῶν, ἀλλὰ καὶ ἄκοντα τὴν ἀρχὴν ὑποδέξεσθαι". [69,20] Adrien était en proie à une consomption causée par un flux de sang abondant, qui engendra chez lui l'hydropisie. Lorsqu'il eut eu le malheur de perdre subitement L. Commode, mort d'un flux de sang qu'il rendait en abondance et à flots pressés, il convoqua chez lui les principaux et les plus dignes d'estime des sénateurs, et, couché dans son lit, il leur parla en ces termes : «Mes amis, la nature ne m'a pas accordé d'avoir un enfant ; vous m'avez accordé par une loi d'en adopter un. La différence entre l'un et l'autre cas, c'est que l'enfant à qui on donne le jour naît tel qu'il plaît aux dieux, tandis que celui qu'on adopte, chacun le choisit à son gré ; de telle sorte que, si souvent la nature donne à un homme un enfant estropié et dépourvu d'esprit, le jugement en fait choisir un qui réunisse la bonne constitution du corps à celle de l'esprit. C'est pour cela que j'avais d'abord choisi entre tous Lucius, qui était tel que je n'aurais même pas pu souhaiter avoir un fils pareil né de moi ; mais, puisque les dieux nous l'ont enlevé, j'ai trouvé pour le remplacer auprès de vous un empereur que je vous donne, d'une naissance illustre, doux, d'un caractère facile, prudent, également incapable de se laisser aller à aucune précipitation par jeunesse, ou à aucune négligence par vieillesse, se gouvernant d'après les lois et ayant gouverné d'après les coutumes de nos ancêtres, de sorte qu'il n'ignore rien de ce qui a rapport à l'autorité souveraine et qu'il peut en user honnêtement. Je parle d'Aurèle Antonin que voici ; bien que je le connaisse pour un homme ayant, s'il en fut, aversion des embarras des affaires et fort éloigné d'un pareil désir, je crois qu'il ne refusera ni à moi ni à vous de se charger d'un pareil fardeau, et qu'il voudra bien, quoique contre son gré, accepter l'empire».


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Dernière mise à jour : 9/05/2007