[69,19] ὁ δὲ δὴ Σίμιλις ἡλικίᾳ μὲν καὶ τάξει προήκων αὐτοῦ ἐν τρόποις
οὐδενὸς τῶν πάνυ, ὥς γε ἐγὼ νομίζω,
δεύτερος ἦν. ἔξεστι δὲ καὶ ἐξ ὀλιγιστῶν τεκμήρασθαι. τῷ τε γὰρ
Τραϊανῷ ἑκατονταρχοῦντα ἔτι αὐτὸν ἐσκαλέσαντί ποτε εἴσω πρὸ τῶν
ἐπάρχων ἔφη "αἰσχρόν ἐστι, Καῖσαρ, ἑκατοντάρχῳ σε τῶν ἐπάρχων
ἔξω ἑστηκότων διαλέγεσθαι", καὶ τὴν τῶν δορυφόρων ἀρχὴν ἄκων
τε ἔλαβε καὶ λαβὼν ἐξίστατο, μόλις τε ἀφεθεὶς ἐν ἀγρῷ ἥσυχος
ἐπτὰ ἔτη τὰ λοιπὰ τοῦ βίου διήγαγε, καὶ ἐπί γε τὸ μνῆμα αὑτοῦ
τοῦτο ἐπέγραψεν ὅτι "Σίμιλις ἐνταῦθα κεῖται βιοὺς μὲν ἔτη τόσα,
ζήσας δὲ ἔτη ἑπτά".
| [69,19] Pour ce qui est de Similis, personnage plus avancé que Turbon en âge
et en dignité, il ne le céda, je crois, à personne de ceux qu'on renomme
le plus pour leurs moeurs. Quelques traits suffiront pour permettre d'en
juger. Un jour, lorsqu'il n'était encore que centurion, Trajan l'ayant
appelé dans sa tente avant les tribuns, il lui dit : «C'est chose
honteuse, César, que tu t'entretiennes avec un centurion, tandis que les
tribuns se tiennent debout au dehors». Il prit malgré lui le commandement
de la garde prétorienne, et, après l'avoir pris, il le déposa ; et, ayant
obtenu avec peine son congé, il passa paisiblement sept ans, c'est-à-dire
le reste de sa vie, à la campagne ; de plus, il composa pour son tombeau
l'inscription suivante : «Ci-gît Similis, qui exista tant d'années et en vécut sept».
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