HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXVIII

Chapitre 3

  Chapitre 3

[68,3] Νέρουας δὲ οὕτως ἦρχε καλῶς ὥστε ποτὲ εἰπεῖν "οὐδὲν τοιοῦτον πεποίηκα ὥστε μὴ δύνασθαι τὴν ἀρχήν τε καταθέσθαι καὶ ἀσφαλῶς ἰδιωτεῦσαι". Κράσσου τε Καλπουρνίου, τῶν Κράσσων ἐκείνων ἐγγόνου, ἐπιβεβουλευκότος μετὰ καὶ ἄλλων αὐτῷ, παρεκαθίσατό τε αὐτοὺς ἔν τινι θέᾳ ἀγνοοῦντας ἔτι ὅτι καταμεμήνυνται, καὶ ἔδωκεν αὐτοῖς ξίφη, λόγῳ μὲν ἵν´ ἐπισκέψωνται αὐτά, ὅπερ εἴωθε γίνεσθαι, εἰ ὀξέα ἐστίν, ἔργῳ δὲ ἐπιδεικνύμενος ὅτι οὐδὲν αὐτῷ μέλει κἂν αὐτοῦ παραχρῆμα ἀποθάνῃ. Αἰλιανὸς δὲ Κασπέριος ἄρχων καὶ ὑπ´ αὐτοῦ, καθάπερ ὑπὸ τοῦ Δομιτιανοῦ, τῶν δορυφόρων γενόμενος τοὺς στρατιώτας ἐστασίασε κατ´ αὐτοῦ, παρασκευάσας ἐξαιτῆσαί τινας ὥστε θανατωθῆναι. πρὸς οὓς Νέρουας τοσοῦτον ἀντέσχεν ὥστε καὶ τὴν κλεῖν ἀπογυμνῶσαι καὶ τὴν σφαγὴν αὐτοῦ προδεῖξαι. οὐ μήν τι καὶ ἤνυσεν, ἀλλ´ ἀνῃρέθησαν οὓς Αἰλιανὸς ἐβουλήθη. ὅθεν Νέρουας διὰ τὸ γῆρας οὕτω καταφρονούμενος ἀνέβη τε ἐς τὸ Καπιτώλιον, καὶ ἔφη γεγωνήσας "ἀγαθῇ τύχῃ τῆς τε βουλῆς καὶ τοῦ δήμου τῶν Ῥωμαίων καὶ ἐμοῦ αὐτοῦ Μᾶρκον Οὔλπιον Νέρουαν Τραϊανὸν ποιοῦμαι". καὶ μετὰ ταῦτα ἐν τῷ συνεδρίῳ Καίσαρά τε αὐτὸν ἀπέδειξε, καὶ ἐπέστειλεν αὐτῷ αὐτοχειρίᾳ (ἦρχε δὲ τῆς Γερμανίας ἐκεῖνος) "τίσειαν Δαναοὶ ἐμὰ δάκρυα σοῖσι βέλεσσιν". [68,3] 3. Nerva gouvernait avec tant d'honnêteté, qu'il dit un jour : «Je n'ai rien fait qui puisse m'empêcher de déposer l'empire et de vivre en sûreté dans une condition privée». Crassus Calpurnius, descendant des fameux Crassus, ayant conjuré avec quelques autres contre lui, il les fit asseoir à ses côtés pendant un spectacle, avant qu'ils sussent que leur conjuration était découverte, et leur donna des épées, en apparence pour examiner, comme c'est la coutume, si elles étaient pointues ; mais, en réalité, pour faire voir que peu lui importait de mourir sur-le-champ en ce lieu même. Aelianus Caspérius, qui, sous son règne, comme sous celui de Domitien, commandait les gardes prétoriennes, souleva les soldats contre lui, en les poussant à demander la mort de quelques citoyens. Nerva opposa une telle résistance à cette demande, qu'il leur présenta le cou et leur montra qu'ils devaient alors l'égorger. Mais cette résistance ne servit de rien ; ceux qu'Aelianus voulait furent massacrés. Aussi Nerva, se voyant méprisé à cause de sa vieillesse, monta au Capitole et dit à haute voix : «Puisse la chose être heureuse et favorable pour le sénat et le peuple romain, ainsi que pour moi-même ! J'adopte M. Ulpius Nerva Trajan». Après cela, il le déclara César dans le sénat, et lui écrivit de sa propre main (Trajan commandait en Germanie) : «Que les Danaëns expient mes larmes sous les coups de tes flèches».


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Dernière mise à jour : 3/05/2007