[68,10] καὶ οἱ παρὰ τοῦ Δεκεβάλου πρέσβεις ἐς τὸ συνέδριον ἐσήχθησαν,
τά τε ὅπλα καταθέντες συνῆψαν τὰς χεῖρας ἐν αἰχμαλώτων
σχήματι καὶ εἶπόν τέ τινα καὶ ἱκέτευσαν, καὶ οὕτω τήν τε εἰρήνην
ἐσπείσαντο καὶ τὰ ὅπλα ἀπέλαβον. Τραϊανὸς δὲ τά τε νικητήρια
ἤγαγε καὶ Δακικὸς ἐπωνομάσθη, ἔν τε τῷ θεάτρῳ μονομάχους συνέβαλε
(καὶ γὰρ ἔχαιρεν αὐτοῖς), καὶ τοὺς ὀρχηστὰς ἐς τὸ θέατρον
ἐπανήγαγε (καὶ γὰρ ἑνὸς αὐτῶν τοῦ Πυλάδου ἤρα), οὐ μέντοι, οἷα
πολεμικὸς ἀνήρ, τἆλλα ἧττον διῆγεν ἢ καὶ ἧττον ἐδίκαζεν, ἀλλὰ
τοτὲ μὲν ἐν τῇ ἀγορᾷ τοῦ Αὐγούστου, τοτὲ δ´ ἐν τῇ στοᾷ τῇ Λιουίᾳ
ὠνομασμένῃ, πολλάκις δὲ καὶ ἄλλοθι ἔκρινεν ἐπὶ βήματος.
ἐπεὶ δὲ ὁ Δεκέβαλος πολλὰ παρὰ τὰς συνθήκας ἀπηγγέλλετο
αὐτῷ ποιῶν, καὶ ὅπλα τε κατεσκευάζετο, καὶ τοὺς αὐτομολοῦντας
ἐδέχετο, τά τε ἐρύματα ἐπεσκεύαζε, παρά τε τοὺς ἀστυγείτονας
ἐπρεσβεύετο, καὶ τοῖς τἀναντία οἱ φρονήσασι πρότερον ἐλυμαίνετο,
καὶ τῶν Ἰαζύγων καὶ χώραν τινὰ ἀπετέμετο (ἣν μετὰ ταῦτα ἀπαιτήσασιν
αὐτοῖς Τραϊανὸς οὐκ ἀπέδωκεν), οὕτω δὴ καὶ αὖθις πολέμιον
αὐτὸν ἡ βουλὴ ἐψηφίσατο, καὶ ὁ Τραϊανὸς δι´ ἑαυτοῦ καὶ αὖθις,
ἀλλ´ οὐ δι´ ἑτέρων στρατηγῶν, τὸν πρὸς ἐκεῖνον πόλεμον ἐποιήσατο.
| [68,10] 10. Les ambassadeurs de Décébale furent introduits dans le sénat, où,
après avoir déposé leurs armes, ils joignirent les mains à la façon des
captifs, prononcèrent certaines paroles et certaines prières, consentirent
ainsi à la paix, et reprirent leurs armes. Trajan célébra son triomphe et
fut surnommé Dacique ; il donna au théâtre des combats de gladiateurs (car
il se plaisait, à ces combats), et fit reparaître les histrions sur le
théâtre (car il aimait Pylade, l'un d'entre eux), sans pour cela, en sa
qualité de guerrier, veiller moins au reste des affaires ou moins rendre
la justice ; tantôt sur le Forum d'Auguste, tantôt sous le portique de
Livie, souvent aussi en d'autres endroits, il prononçait ses jugements
assis sur son tribunal. Mais, lorsqu'on lui eut annoncé que Décébale
contrevenait à plusieurs articles du traité, qu'il faisait provision
d'armes, qu'il recevait des transfuges, qu'il élevait des forteresses,
qu'il envoyait des ambassades chez ses voisins, qu'il ravageait le pays de
ceux qui avaient précédemment pris parti contre lui, qu'il s'était emparé
de terres appartenant aux Iazyges, terres que Trajan refusa depuis de leur
rendre lorsqu'il les lui redemandèrent ; alors le sénat déclara une
seconde fois Décébale ennemi de Rome, et Trajan, une seconde fois aussi,
se chargea de lui faire la guerre en personne, et non par d'autres généraux.
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