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[60,3] τοιοῦτος οὖν δή τις, ὥς γε συνελόντι εἰπεῖν, ὢν οὐκ ὀλίγα καὶ
δεόντως ἔπραττεν, ὁσάκις ἔξω τε τῶν προειρημένων παθῶν ἐγίγνετο
καὶ ἑαυτοῦ ἐκράτει. λέξω δὲ καὶ καθ´ ἕκαστον ὧν ἐποίησε.
τὰ μὲν ψηφισθέντα οἱ εὐθὺς πάντα, πλὴν τῆς τοῦ πατρὸς
ἐπωνυμίας, ἐδέξατο (ταύτην γὰρ μετὰ ταῦτα προσέθετο), οὐ μέντοι
καὶ παραυτίκα ἀλλ´ ὀψὲ καὶ τριακοστῇ ἡμέρᾳ ἐς τὴν βουλὴν ἐσῆλθε.
τόν τε γὰρ Γάιον οὕτως ὁρῶν ἀπολωλότα, καὶ πυνθανόμενός τινας
ὡς καὶ βελτίονας ἑαυτοῦ πρὸς τὴν ἀρχὴν ὑπ´ αὐτῆς προβεβλῆσθαι,
οὐκ ἐθάρσει, ἀλλὰ τά τε ἄλλα ἀκριβῶς ἐφυλάττετο, καὶ πάντας
τοὺς προσιόντας οἱ καὶ ἄνδρας καὶ γυναῖκας ἐρευνᾶσθαι ἐποίει μή
τι ξιφίδιον ἔχωσιν, ἔν τε τοῖς συμποσίοις πάντως τινὰς στρατιώτας
συνόντας εἶχε. καὶ τοῦτο μὲν ἐξ ἐκείνου καταδειχθὲν καὶ δεῦρο
ἀεὶ γίγνεται, ἡ δὲ δὴ ἔρευνα ἡ διὰ πάντων ἐπὶ Οὐεσπασιανοῦ
ἐπαύσατο. τὸν μὲν οὖν Χαιρέαν καί τινας ἄλλους, καίπερ πάνυ
ἐπὶ τῷ τοῦ Γαΐου θανάτῳ ἡσθείς, ὅμως ἀπέκτεινεν· οὐ γὰρ ὅτι
τὴν ἀρχὴν διὰ τὴν ἐκείνου πρᾶξιν εἰλήφει χάριν αὐτῷ ᾔδει, ἀλλ´
ὅτι ἐτόλμησεν αὐτοκράτορα ἀποσφάξαι ἐδυσχέραινεν, πόρρωθεν τὸ
καθ´ ἑαυτὸν ἐς ἀσφάλειαν προορώμενος. ἔπραξε δὲ τοῦτο οὐχ ὡς
καὶ τῷ Γαΐῳ τιμωρῶν, ἀλλ´ ὡς ἑαυτῷ ἐπιβουλεύσαντα αὐτὸν λαβών.
καί οἱ ὁ Σαβῖνος ἑκὼν ἐπαπέθανε, μὴ ἀξιώσας κολασθέντος
αὐτοῦ περιεῖναι. τοῖς γε μὴν ἄλλοις, οἳ τὴν δημοκρατίαν ἐκφανῶς
ἐσπούδασαν ἢ καὶ ἐπίδοξοι λήψεσθαι τὸ κράτος ἐγένοντο,
οὐχ ὅσον οὐκ ἐμνησικάκησεν, ἀλλὰ καὶ τιμὰς καὶ ἀρχὰς ἔδωκεν·
ἐκδηλότατα γὰρ καὶ ἐν τοῖς πάντων πώποτε οὐ τῷ λόγῳ μόνον
τὴν ἄδειάν σφισι, κατὰ τὸν τῶν Ἀθηναίων ζῆλον ὡς ἔλεγεν, ὑπέσχετο,
ἀλλὰ καὶ τῷ ἔργῳ παρέσχε. τό τε ἔγκλημα τῆς ἀσεβείας
ὁμοίως οὐκ ἐν τοῖς γράμμασι μόνοις ἀλλὰ καὶ ἐν ταῖς πράξεσιν
ἔπαυσε, καὶ οὐδένα διὰ τοιοῦτό τι οὔτ´ ἐπὶ τοῖς προτέροις οὔτ´
ἐπὶ τοῖς ἔπειτα ἐκόλασε. τούς γε μὴν ἀδικήσαντάς τι ἢ καὶ προπηλακίσαντας
αὐτὸν ἰδιώτην ὄντα (πολλοὶ δὲ ταῦτα ἄλλως τε ὡς
μηδενὸς λόγου ἄξιον, καὶ οἱ μὲν τῷ Τιβερίῳ οἱ δὲ τῷ Γαΐῳ χαριζόμενοι,
ἐπεποιήκεσαν) πλαστῷ μὲν ἐγκλήματι οὐδενὶ μετῄει, εἰ
μέντοι τι ἄλλο κακουργοῦντας εὕρισκε, καὶ δι´ ἐκεῖνα ἐτιμωρεῖτο.
| [60,3] Bref, avec un tel caractère, Claude faisait beaucoup
de choses bonnes, toutes les fois qu'il n'était pas
sous l'influence des passions que j'ai dites et qu'il était
maître de lui. Je vais rapporter ici le détail de ses actes.
Il accepta immédiatement tous les honneurs qui lui
étaient décernés, excepté le surnom de Père (il le prit
dans la suite) ; néanmoins, il ne se rendit pas sur-le-champ
au sénat, ce ne fut que tard et trente jours après
son élection. Voyant de quelle manière avait péri Caius,
et apprenant que plusieurs avaient été proposés par cette
compagnie comme préférables à lui, il manquait de confiance,
et, entre autres précautions dont il s'entourait,
il faisait fouiller tous ceux qui l'approchaient, hommes
et femmes, de peur qu'ils n'eussent un poignard; dans
n'importe quels festins, il avait des soldats auprès de
lui. Cette coutume, introduite par lui, subsiste encore
de nos jours. Quant à l'usage de fouiller rigoureusement
les gens, il fut aboli par Vespasien. Mais, pour revenir
à Claude, bien qu'il fût content de la mort de Caius, il
n'en fit pas moins mettre à mort Chéréas ; loin de lui
être reconnaissant d'une action qui lui avait valu l'empire,
il le haïssait pour avoir osé assassiner son empereur,
prenant de loin à l'avance des mesures en vue de
sa propre sûreté pour l'avenir. En apparence, ce ne fut
pas pour venger Caius qu'il en agit ainsi, mais parce
qu'il avait surpris Chéréas tramant un complot contre
sa personne. Sabinus mourut volontairement avec Chéréas,
ne croyant pas devoir survivre au supplice de son
ami. Quant aux autres citoyens qui s'étaient déclarés
partisans du gouvernement populaire ou qui jouissaient
d'une considération assez grande pour arriver au pouvoir,
non seulement il ne montra aucun ressentiment
contre eux, mais même il leur donna des honneurs et
des charges; car, mieux que personne, il sut et promettre
une amnistie, à l'exemple de celle des Athéniens,
comme il le disait, et l'observer. Il abolit également les
accusations de majesté, non pas par des édits, mais encore
par ses actes, et il ne punit personne pour ces sortes
de délits, soit antérieurs, soit postérieurs à son avénement!
Ceux qui, pendant qu'il n'était que simple particulier,
l'avaient offensé en paroles ou en actions (beaucoup
l'avaient fait sans réflexion comme s'adressant à un
homme de nulle valeur, pour complaire les uns à Tibère,
les autres à Caius), ne furent de sa part exposés à aucune
accusation déguisée; néanmoins, quand ils se trouvaient
avoir commis quelque autre crime, ils étaient également
punis de leurs offenses.
| [60,4] τά τε τέλη τὰ ἐπὶ τοῦ Γαΐου ἐσαχθέντα, καὶ τἆλλα ὅσα ἐπηγορίαν
τινὰ τῶν πραχθέντων ὑπ´ αὐτοῦ εἶχε, κατέλυσε μέν, οὐκ ἀθρόα δέ,
ἀλλ´ ὡς ἑκάστῳ πῃ προσέτυχε. καὶ τοὺς ἐκπεσόντας ἀδίκως ὑπ´
αὐτοῦ, τούς τε ἄλλους καὶ τὰς ἀδελφάς, τήν τε Ἀγριππῖναν καὶ τὴν
Ἰουλίαν, καταγαγὼν τὰς οὐσίας σφίσιν ἀπέδωκεν. τῶν τε ἐκ τοῦ
οἰκήματος (πλεῖστοι δὲ ἐδέδεντο) τοὺς μὲν ἐπ´ ἀσεβείᾳ τοιούτοις
τέ τισιν ἑτέροις ἐγκλήμασιν ἐμπεπτωκότας ἀπήλλαξε, τοὺς δ´
ὄντως ἀδικοῦντας ἐκόλασε. σφόδρα γὰρ ἀκριβῶς σφας ἐξήτασεν,
ὅπως μήθ´ οἱ κακουργήσαντές τι διὰ τοὺς συκοφαντουμένους ἀφεθῶσι,
μήθ´ οὗτοι δι´ ἐκείνους παραπόλωνται. καὶ καθ´ ἑκάστην
γε ὡς εἰπεῖν ἡμέραν, ἤτοι μετὰ πάσης τῆς γερουσίας ἢ καὶ ἰδίᾳ,
τὸ μὲν πλεῖστον ἐν τῇ ἀγορᾷ, ἤδη δὲ καὶ ἄλλοθι, ἐπὶ βήματος
ἐδίκαζε· καὶ γὰρ τὸ κατὰ τοὺς συνέδρους, ἐκλειφθὲν ἐξ οὗ ὁ Τιβέριος
ἐς τὴν νῆσον ἐξεχώρησεν, ἀνενεώσατο. πολλάκις δὲ καὶ τοῖς
ὑπάτοις τοῖς τε στρατηγοῖς, καὶ μάλιστα τοῖς τὴν διοίκησιν ἔχουσι,
συνεξητάζετο, καὶ ὀλίγα παντελῶς τοῖς ἄλλοις δικαστηρίοις ἐπέτρεπε.
τά τε φάρμακα ἃ πολλὰ ἐν τοῦ Γαΐου εὑρέθη, καὶ τὰ
βιβλία τὰ τοῦ Πρωτογένους, ὃν καὶ ἀπέκτεινε, τά τε γράμματα ἃ
ἐπλάσσετο μὲν ὁ Γάιος κεκαυκέναι εὑρέθη δὲ ἐν τῷ βασιλικῷ ὄντα,
τοῖς τε βουλευταῖς ἐπέδειξε, καὶ ἔδωκε καὶ αὐτοῖς ἐκείνοις
τοῖς τε γράψασιν αὐτὰ καὶ καθ´ ὧν ἐγέγραπτο ἀναγνῶναι, καὶ
μετὰ τοῦτο κατέφλεξε. τῆς τε γερουσίας ἀτιμῶσαι τὸν Γάιον ἐθελησάσης
ψηφισθῆναι μὲν αὐτὸς ἐκώλυσεν, ἰδίᾳ δὲ τὰς εἰκόνας
αὐτοῦ νυκτὸς ἁπάσας ἠφάνισε. καὶ διὰ ταῦτα τὸ μὲν ὄνομα αὐτοῦ
οὐκ ἔστιν ἐν τῷ καταλόγῳ τῶν αὐτοκρατόρων ὧν μνήμην ἐπί
τε τοῖς ὅρκοις καὶ ἐπὶ ταῖς εὐχαῖς ποιούμεθα, ὥσπερ οὐδὲ τὸ
τοῦ Τιβερίου, οὐ μέντοι καὶ ἐκ δόγματος ἀτιμίαν οὐδέτερός σφων ὦφλε.
| [60,4] Il abolit les impôts établis sous le règne de Caius et
rapporta celles des mesures prises par ce prince qui méritaient
le blâme, sans toutefois le faire d'un seul coup,
mais selon que l'occasion se présenta pour chacune d'elles.
Il rappela les citoyens injustement exilés par son prédécesseur,
ainsi qu'Agrippine et Julie, soeurs de Caius, à
qui il rendit leurs biens. Parmi les citoyens jetés en
prison (beaucoup étaient dans les fers), il fit relâcher
ceux qui étaient accusés de lèse-majesté ou d'autres
crimes de ce genre et punir ceux qui étaient véritablement
coupables : il porta, en effet, une attention sérieuse
à empêcher que ceux qui avaient commis quelque
crime fussent relâchés parce qu'il y avait des calomniateurs,
ou que les gens calomniés fussent confondus
avec les coupables! Chaque jour, pour ainsi dire, il
rendait la justice, soit en compagnie du sénat entier,
soit en son particulier, la plupart du temps sur le Forum,
quelquefois aussi dans un autre endroit, sur son
tribunal ; car il rétablit l'usage des assesseurs, usage
tombé en désuétude depuis la retraite de Tibère dans
son île. Souvent aussi il examinait les causes de concert
avec les consuls et avec les préteurs, surtout avec ceux
qui étaient chargés de l'administration du trésor public,
et il en confiait fort peu aux autres tribunaux. Les nombreux
poisons trouvés dans les coffres de Caius, les livres
de Protogène, qu'il fit mettre à mort, les lettres que
Caius feignait d'avoir brùlées et qui furent retrouvées
dans la demeure impériale, Claude les montra aux sénateurs,
les donna à lire tant à ceux qui les avaient écrites
qu'à ceux contre qui elles étaient écrites, et ensuite
les livra aux flammes. Cependant, lorsque le sénat voulut
noter Caius d'infamie, Claude s'opposa au décret,
et, la nuit, il fit, en son privé nom, disparaître toutes
les statues de ce prince. C'est pour cela que le nom de
Caius, non plus que celui de Tibère, ne se trouve dans la
liste des empereurs dont nous faisons mention soit dans
nos serments soit dans nos prières; néanmoins ni l'un
ni l'autre n'ont été notés d'infamie.
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