HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVII

Chapitre 24

  Chapitre 24

[57,24] διελθόντων δὲ τῶν δέκα ἐτῶν τῆς ἀρχῆς αὐτοῦ ψηφίσματος μὲν ἐς τὴν ἀνάληψιν αὐτῆς οὐδενὸς ἐδεήθη (οὐδὲ γὰρ ἐδεῖτο κατατέμνων αὐτήν, ὥσπερ Αὔγουστος, ἄρχειν), μέντοι πανήγυρις δεκαετηρὶς ἐποιήθη. Κρεμούτιος δὲ δὴ Κόρδος αὐτόχειρ ἑαυτοῦ γενέσθαι, ὅτι τῷ Σεϊανῷ προσέκρουσεν, ἠναγκάσθη· οὕτω γὰρ οὐδὲν ἔγκλημα ἐπαίτιον λαβεῖν ἠδυνήθη (καὶ γὰρ ἐν πύλαις ἤδη γήρως ἦν καὶ ἐπιεικέστατα ἐβεβιώκει) ὥστε ἐπὶ τῇ ἱστορίᾳ, ἣν πάλαι ποτὲ περὶ τῶν τῷ Αὐγούστῳ πραχθέντων συνετεθείκει καὶ ἣν αὐτὸς ἐκεῖνος ἀνεγνώκει, κριθῆναι, ὅτι τόν τε Κάσσιον καὶ τὸν Βροῦτον ἐπῄνεσε, καὶ τοῦ δήμου τῆς τε βουλῆς καθήψατο, τόν τε Καίσαρα καὶ τὸν Αὔγουστον εἶπε μὲν κακὸν οὐδέν, οὐ μέντοι καὶ ὑπερεσέμνυνε. ταῦτά τε γὰρ ᾐτιάθη, καὶ διὰ ταῦτα αὐτός τε ἀπέθανε, καὶ τὰ συγγράμματα αὐτοῦ τότε μὲν τά τε ἐν τῇ πόλει εὑρεθέντα πρὸς τῶν ἀγορανόμων καὶ τὰ ἔξω πρὸς τῶν ἑκασταχόθι ἀρχόντων ἐκαύθη, ὕστερον δὲ ἐξεδόθη τε αὖθις (ἄλλοι τε γὰρ καὶ μάλιστα θυγάτηρ αὐτοῦ Μαρκία συνέκρυψεν αὐτά) καὶ πολὺ ἀξιοσπουδαστότερα ὑπ´ αὐτῆς τῆς τοῦ Κόρδου συμφορᾶς ἐγένετο. ἐν δ´ οὖν τῷ τότε Τιβέριος τὴν τοῦ δορυφορικοῦ γυμνασίαν τοῖς βουλευταῖς, ὥσπερ ἀγνοοῦσι τὴν δύναμιν αὐτῶν, ἐπέδειξεν, ὅπως καὶ πολλούς σφας καὶ ἐρρωμένους ἰδόντες μᾶλλον αὐτὸν φοβῶνται. τὸν μὲν οὖν χρόνον ἐκεῖνον ταῦτά τε ἐς ἱστορίας ἀπόδειξιν ἐγένετο, καὶ Κυζικηνῶν ἐλευθερία αὖθις, ὅτι τε Ῥωμαίους τινὰς ἔδησαν καὶ ὅτι καὶ τὸ ἡρῷον τῷ Αὐγούστῳ ποιεῖν ἤρξαντο οὐκ ἐξετέλεσαν, ἀφῃρέθη. πάντως δ´ ἂν καὶ τὸν συμπωλήσαντα τῇ οἰκίᾳ τὸν ἀνδριάντα αὐτοῦ καὶ ἐπὶ τούτῳ κριθέντα ἀπεκτόνει, εἰ μὴ ὕπατος αὐτὸν ἐκεῖνον τὴν γνώμην πρῶτον ἀνήρετο· αἰδεσθεὶς γὰρ μὴ καὶ ἑαυτῷ τι χαρίζεσθαι δόξῃ, τὴν ἀπολύουσαν ἔθετο. Λεντούλου δέ τινος βουλευτοῦ φύσει τε ἐπιεικοῦς καὶ τότε ἐν γήρᾳ πολλῷ ὄντος κατηγόρησέ τις ὡς ἐπιβεβουλευκότος τῷ αὐτοκράτορι. καὶ μὲν Λέντουλος (παρῆν γάρ) ἀνεκάγχασεν· δὲ Τιβέριος, ἐπιθορυβησάσης τι πρὸς τοῦτο τῆς γερουσίας, "οὐδὲ ζῆν ἔτ´" ἔφη "ἄξιός εἰμι, εἴγε καὶ Λέντουλός με μισεῖ." [57,24] Les dix années de son pouvoir écoulées, Tibère n'eut besoin d'aucun décret pour reprendre l'empire (il n'était pas obligé, en effet, comme Auguste, de partager son règne par périodes); mais on n'en célébra pas moins les jeux décennaux. Crémutius Cordus fut contraint de se donner la mort pour avoir offensé Séjan. Il n'y avait rien dont on pût lui faire un sujet d'accusation (il était déjà aux portes de la vieillesse et avait mené une vie honnête), de sorte qu'il fut mis en jugement, parce que, dans une histoire d'Auguste, qu'il avait autrefois composée, et qu'Auguste avait lue lui-même, il avait loué Cassius et Brutus, et blâmé le sénat et le peuple ; parce que, sans dire aucun mal de César ni d'Auguste, il ne les avait pas exaltés. Telle fut l'accusation, telle fut la cause pour laquelle il mourut et pour laquelle ses écrits furent brûlés : ceux qu'on trouva dans Rome, par les édiles; ceux qu'on trouva dehors, par les gouverneurs de chaque endroit. Plus tard, ils furent de nouveau publiés (plusieurs personnes les cachèrent, et surtout Marcia, sa fille), et ils durent au malheur même de Cordus d'être recherchés avec plus d'empressement. Tibère, alors, fit voir aux sénateurs les exercices de la garde prétorienne, comme s'ils n'eussent pas connu sa puissance, afin qu'en voyant le nombre et la force de ces cohortes, ils le redoutassent davantage. Voilà les faits que présente l'histoire de ce temps; de plus, on enleva de nouveau la liberté aux habitants de Cyzique, coupables d'avoir mis des citoyens romains dans les fers et de n'avoir pas achevé le temple d'Auguste, dont ils avaient commencé la construction. Un homme qui avait vendu, avec sa maison, une statue de l'empereur, et qu'on avait traîné en justice pour ce fait, eût été infailliblement mis à mort sans le consul, qui demanda à Tibère d'opiner le premier. Craignant de paraître se montrer complaisant pour lui-même, Tibère opina pour l'absolution. Lentulus, sénateur d'un naturel doux et alors arrivé à une extrême vieillesse, fut accusé de conspiration contre l'empereur. Lentulus, qui était présent, se mit à rire aux éclats, et Tibère, au milieu du trouble que jeta cet incident parmi le sénat : « Je ne suis plus digne de vivre, s'écria-t-il, si Lentulus aussi me hait. »


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Dernière mise à jour : 26/05/2006