HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVI

Chapitre 12-13

  Chapitre 12-13

[56,12] ἐκεῖ μὲν δὴ ταῦτ´ ἐγένετο, Σερέτιον δέ, ὅπερ ποτὲ Τιβέριος πολιορκήσας οὐχ ᾑρήκει, ἐχειρώθη, καὶ μετὰ τοῦτο καὶ ἄλλα τινὰ ῥᾷον προσεκτήθη. τῶν δ´ οὖν λοιπῶν καὶ ὣς ἀνταιρόντων, καὶ τοῦ τε πολέμου μηκυνομένου καὶ λιμοῦ δι´ αὐτὸν οὐχ ἥκιστα ἐν τῇ Ἰταλίᾳ γενομένου, τὸν Τιβέριον Αὔγουστος ἐς τὴν Δελματίαν αὖθις ἔπεμψε. καὶ ὃς ἰδὼν τοὺς στρατιώτας μηκέτι τὴν τριβὴν φέροντας ἀλλὰ καὶ μετὰ κινδύνου διαπολεμῆσαί πως ἐπιθυμοῦντας, καὶ φοβηθεὶς μὴ καὶ καθ´ ἓν ὄντες στασιάσωσι, τριχῇ διεῖλεν αὐτούς, καὶ τοὺς μὲν τῷ Σιλουανῷ τοὺς δὲ Μάρκῳ Λεπίδῳ προστάξας ἐπὶ τὸν Βάτωνα μετὰ τῶν λοιπῶν σὺν τῷ Γερμανικῷ ὥρμησε. καὶ ἐκεῖνοι μὲν οὐ χαλεπῶς τοὺς ἀντιταχθέντας σφίσι μάχαις κατεστρέψαντο, αὐτὸς δὲ διὰ πάσης τε ὡς εἰπεῖν τῆς χώρας ἐπλανήθη, τοῦ Βάτωνος ἄλλῃ καὶ ἄλλῃ περιφοιτῶντος, καὶ τέλος καταφυγόντι αὐτῷ ἐς Ἀνδήτριον τεῖχος ἐπ´ αὐτῇ τῇ Σαλώνῃ ἐπῳκισμένον προσεδρεύσας δεινῶς ἐπόνησε. τό τε γὰρ φρούριον ἐπ´ εὐερκοῦς πάνυ καὶ δυσπροσβάτου πέτρας ἐτετείχιστο, φάραγξι βαθείαις ποταμοὺς χειμάρρους ἐχούσαις ἐγκεκλειμένον, καὶ οἱ ἄνθρωποι πάντα ἐς αὐτὸ τὰ ἐπιτήδεια τὰ μὲν προεσενηνόχεσαν τὰ δὲ καὶ ἐκ τῶν ὀρῶν ὧν ἐκράτουν ἐπήγοντο, καὶ προσέτι καὶ τὴν σιτοπομπίαν τῶν Ῥωμαίων ἐνεδρεύοντες ἐκώλυον, ὥστε τὸν Τιβέριον, πολιορκεῖν σφας δοκοῦντα, αὐτὸν τὰ τῶν πολιορκουμένων πάσχειν. [56,12] Voilà ce qui se passa en cet endroit; mais Sérétium, que Tibère avait autrefois assiégée sans pouvoir la prendre, fut emportée, ce qui facilita la soumission de plusieurs autres places. Du reste, la résistance opiniâtre, la longueur de la guerre et surtout la famine qu'elle fit naître en Italie, déterminèrent Auguste à envoyer une seconde fois Tibère en Dalmatie. Celui-ci voyant les soldats impatientés par les délais et désireux de mettre fin à la guerre, même en courant des dangers, les partagea en trois corps, de peur que, s'ils étaient réunis en un seul, ils ne se laissassent aller à la sédition; confiant ensuite un de ces corps à Silvanus, un autre à M. Lépidus, il marcha contre Baton avec le troisième corps, accompagné de Germanicus. Silvanus et Lépidus n'eurent pas de peine à dompter leurs adversaires par des combats ; quant à Tibère, il dut courir, pour ainsi dire, tout le pays à la poursuite de Baton, qui se montrait tantôt ici, tantôt là, et qu'il finit par enfermer dans les murs d'Andérium, où il l'assiégea, non sans de grosses pertes. La place, en effet, était assise sur un rocher bien fortifié et de difficile accès, couverte par des fossés profonds où des fleuves roulaient en torrents ; tout ce qui était nécessaire y avait été, partie apporté à l'avance, partie descendu des montagnes, dont l'ennemi était le maître; bien plus, au moyen d'embuscades, ils interceptaient les convois des Romains, en sorte que Tibère, qui semblait l'assiégeant, éprouvait, en réalité, tous les maux des assiégés.
[56,13] ἀποροῦντος οὖν αὐτοῦ καὶ μὴ εὑρίσκοντος τι πράξῃ ( τε γὰρ προσεδρεία καὶ ματαία καὶ ἐπικίνδυνος ἐγίγνετο καὶ ἀποχώρησις ἐπαισχὴς ἐφαίνετο) ἐθορύβησαν οἱ στρατιῶται, καὶ τοσαύτῃ γε καὶ τηλικαύτῃ βοῇ ἐχρήσαντο ὥστε τοὺς πολεμίους τοὺς ὑπὸ τῷ τείχει αὐλιζομένους ἐκπλαγῆναί τε καὶ ἀναχωρῆσαι. ἐξ οὖν τούτων τοῦ μὲν ὀργισθεὶς τοῦ δὲ ἡσθεὶς συνεκάλεσέ τε αὐτούς, καὶ τὰ μὲν ἐπιτιμήσας σφίσι τὰ δὲ καὶ παραινέσας οὔτε ἐθρασύνατο οὔτ´ ἀπανέστη, ἀλλὰ κατὰ χώραν ἡσυχάζων ἔμεινε, μέχρις οὗ Βάτων ἀπογνοὺς τὴν ἐπικράτησιν (τά τε γὰρ ἄλλα πλὴν ὀλίγων ἐκεχείρωτο, καὶ δύναμις ἣν εἶχε τῆς τότε ἀντικαθεστηκυίας οἱ ἠλαττοῦτο) διεκηρυκεύσατο πρὸς αὐτόν, καὶ ἐπειδὴ μὴ ἔπεισε καὶ τοὺς ἄλλους σπείσασθαι, ἐγκατέλιπεν αὐτούς. καὶ μὲν οὐκέτ´ οὐδ´ ἄλλῳ τινί, καίπερ πολλῶν αὐτὸν ἐπικαλουμένων, ἐβοήθησεν· δὲ δὴ Τιβέριος καταφρονήσας ἐκ τούτου τῶν λοιπῶν τῶν ἐν τῷ τείχει ὄντων, καὶ νομίσας ἀναιμωτί σφων κρατήσειν, οὐδὲν ἔτι τοῦ χωρίου προείδετο, ἀλλὰ καὶ πρὸς αὐτὸ τὸ ἐρυμνὸν ἐχώρησεν. ἐπεὶ δὲ μήτε ὁμαλόν τι ἦν μήτε ἐπικατέβαινον οἱ πολέμιοι, {καὶ} αὐτὸς μὲν ἐπὶ βήματος ἐν περιφανεῖ ἱδρύθη, ὅπως τά τε ἐπιγιγνόμενα καθορῴη πρὸς τὸ προθυμότερον τοὺς στρατιώτας ἀγωνίσασθαι, καὶ ἐν καιρῷ σφισιν, ἄν που δεήσῃ, προσαμύνῃ (καὶ γὰρ μέρος ἐπ´ αὐτὸ τοῦτο τοῦ στρατοῦ, πολὺ γὰρ τῷ πλήθει περιῆν, κατέσχεν), οἱ δ´ ἄλλοι τὸ μὲν πρῶτον ἐν πλαισίῳ πυκνῷ συντεταγμένοι βάδην ἀνεπορεύοντο, ἔπειτα δ´ ὑπό τε τοῦ ὀρθίου καὶ ὑπὸ τῆς ἀνωμαλίας τοῦ ὄρους (χαραδρῶδές τε γὰρ ἦν καὶ ἐς φάραγγας πολλαχῇ κατετέτμητο) διεσπάσθησαν, καὶ οἱ μὲν θᾶσσον οἱ δὲ βραδύτερον προσανῄεσαν. [56,13] Il se trouvait dans cet embarras et ne savait que résoudre (le siége n'amenait pas de résultats et le mettait en danger; d'un autre côté, la retraite lui paraissait une honte), lorsque la sédition éclata parmi les soldats, qui poussèrent des cris si grands et si confus que les ennemis campés au pied des remparts en furent effrayés et se retirèrent. Profitant de cette circonstance, Tibère, moitié colère, moitié joie, convoqua ses soldats, et entremêlant les réprimandes et les exhortations, sans rien hasarder par audace, mais sans reculer, se contenta de garder tranquillement ses positions, jusqu'au moment où Baton, désespérant de la victoire (tout était soumis à peu d'exceptions près, et il avait une armée inférieure en nombre à celle qui lui était alors opposée), envoya demander la paix, et, n'ayant pu décider les siens à traiter aussi, les abandonna. Il n'alla plus désormais au secours de personne, bien qu'il fût appelé par beaucoup de peuplades ; et Tibère, par suite de cela, plein de mépris pour les troupes restées dans l'intérieur des remparts, persuadé qu'il en viendrait à bout sans répandre de sang, ne s'inquiéta plus de la place et marcha sur la forteresse même. Comme il n'y avait pas de plaine en cet endroit, et que les ennemis ne descendaient pas, il se plaça sur une tribune dans un lieu où il était en vue, afin d'examiner ce qui se passait, d'augmenter l'ardeur de ses troupes et d'être à portée d'aller à leur secours en cas de besoin. Dans cette intention, il garda près de lui, ayant la supériorité numérique, une partie de son armée, tandis que le reste, à pas comptés, s'avança d'abord en carrés, puis la raideur et l'inégalité de la montagne (le terrain était, en plusieurs endroits, rempli de ravins et coupé de précipices) les obligèrent à se diviser, et ils parvinrent au sommet, les uns plus tôt, les autres plus tard.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 23/05/2006